Saint Bruno, Fondateur de l'Ordre des Chartreux. Fête le 06 Octobre.

Vendredi 06 Octobre 2023 : Fête de Saint Bruno, Fondateur de l'Ordre des Chartreux (1030-1101).

Saint bruno 11

Saint Bruno, par Houdon (Rome, Sainte-Marie de la Victoire)

http://nominis.cef.fr/contenus/saint/1969/Saint-Bruno.html

Saint Bruno

Fondateur des Chartreux (? 1101)

Il avait tout pour faire une belle carrière d'universitaire ecclésiastique, ce fils d'un riche marchand des bords du Rhin.
Originaire de Cologne, il avait étudié dans sa ville natale et puis l'avait quittée, âgé d'une quinzaine d'années pour aller se perfectionner à Reims.
A 24 ans, le voilà devenu écolâtre, chargé d'étudiants. Sa réputation est si flatteuse qu'il devient chancelier de l'Archevêque de Reims, Manassès de Gournay.

Mais l'Archevêque est indigne. Il a payé ses électeurs et Bruno le dénonce. On lui offre de lui succéder, Bruno refuse.
Et c'est alors la rupture. Cette brillante carrière ne le comble pas, il ressent un vide dans son cœur, une soif le consume.
Il n'est pas fait pour les 'combines', il veut être à Dieu seul.

A 52 ans, en 1084, il vend tout ce qu'il possède et, avec quelques amis qui partagent ses aspirations, il tente un premier essai de vie érémitique au prieuré de Sèchefontaine près de Reims.
La forme de vie dont il rêve ne s'y trouve pas. Il lui faut la créer.

Saint Hugues, Évêque de Grenoble, met à la disposition de Bruno et de ses compagnons une 'solitude' dans le massif alpin de la Grande Chartreuse.
Bruno y élabore ce qui deviendra la Règle des Chartreux, faite de solitude en cellule, de liturgies communes et de travail manuel.
Le Pape Urbain II l'ayant appelé comme conseiller, il quitte à regret la Chartreuse pour Rome.

Ne pouvant s'habituer à la vie 'du siècle', il obtient de se retirer en Calabre où il fonde une nouvelle Communauté cartusienne à La Torre.
C'est là qu'il mourra dans une solitude bienheureuse: "L'air y est doux, les prés verdoyants, nous avons des fleurs et des fruits, nous sommes loin des hommes, écrivait-il à un vieil ami de Reims.
Comment dépeindre cette fête perpétuelle où déjà l'on savoure les fruits du Ciel ?".

Saint Hugues et Saint Bruno:
Le diocèse de Grenoble voit naître ou s'établir de nombreuses Communautés et de grandes figures Religieuses.
En 1084 Saint Bruno s'installe avec l'accord de Saint Hugues, Évêque de Grenoble, en Chartreuse et fonde l'ordre des Chartreux.
Saint Hugues est lui-même connu pour avoir libéré l'Église du pouvoir des laïcs, et considéré comme le véritable Fondateur du diocèse car il en fixe le territoire. Il fonde aussi le Monastère de Chalais. (L'histoire du diocèse)

Mémoire de Saint Bruno, Prêtre. Né à Cologne, il enseigna la théologie en France, mais désireux d’une vie solitaire, il fonda, avec quelques disciples, dans la vallée déserte de la Chartreuse, dans les Alpes, un Ordre où la solitude des Ermites serait tempérée par une certaine forme de cénobitisme.
Appelé à Rome par le Bienheureux Pape Urbain II, pour qu’il lui vienne en aide dans les besoins que connaissait l’Église, il passa cependant les dernières années de sa vie dans un Ermitage, près du Monastère de La Torre en Calabre, où il mourut en 1101.

Martyrologe romain.

Saint bruno 2Pour un approfondissement biographique
> > > Saint Bruno, Fondateur de l'Ordre des Chartreux

 

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http://voiemystique.free.fr/bruno_de_cologne.htm.

Saint Bruno naquit à Cologne d'une famille de première noblesse. Ses magnifiques succès épouvantèrent son âme, désireuse de ne vivre que pour Dieu.

Il songeait à quitter ce monde, où il était déjà appelé aux grandeurs, quand un fait tragique décida complètement sa vocation.

Bruno comptait pour ami, à l'université de Paris, le célèbre chanoine Raymond, dont tout le monde admirait la vertu non moins que la science.

Or cet ami vint à mourir, et pendant ses obsèques solennelles, auxquelles Bruno assistait, à ces paroles de Job: "Réponds-moi, quelles sont mes iniquités?" Le mort se releva et dit d'une voix effrayante: "Je suis accusé par un juste jugement de Dieu!"

Une panique indescriptible s'empara de la foule, et la sépulture fut remise au lendemain; mais le lendemain au même moment de l'office, le mort se leva de nouveau et s'écria: "Je suis jugé par un juste jugement de Dieu!"

Une nouvelle terreur occasionna un nouveau retard. Enfin, le troisième jour, le mort se leva encore et cria d'une voix plus terrible: "Je suis condamné au juste jugement de Dieu!"

 

Bruno brisa dès lors les derniers liens qui le retenaient au monde, et, inspiré du Ciel, il se rendit à Grenoble, où le saint évêque Hugues, répondant à ses aspirations vers la solitude la plus profonde, lui indiqua ce désert affreux et grandiose à la fois, si connu sous le nom de Grande-Chartreuse.

Il fallut franchir de dangereux précipices, s'ouvrir un chemin à coups de hache dans des bois d'une végétation puissante, entremêlés de ronces épaisses et d'immenses fougères; il fallut prendre le terrain pied à pied sur les bêtes sauvages, furieuses d'être troublées dans leur possession paisible.

Quelques cellules en bois et une chapelle furent le premier établissement. Le travail, la Prière, un profond silence du côté des hommes, tel fut pour Bruno l'emploi des premières années de sa retraite.

Il dut aller, pendant plusieurs années, servir de conseiller au saint Pape Urbain II, refusa avec larmes l'archevêché de Reggio, retourna à sa vie solitaire et alla fonder en Calabre un nouveau couvent de son Ordre.

À l'approche de sa dernière heure, pendant que ses frères désolés entouraient son lit de planches couvert de cendres, Bruno parla du bonheur de la vie monastique, fit sa Confession générale, demanda humblement la Sainte Eucharistie, et s'endormit paisiblement dans le Seigneur.

Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.

San bruno manuel pereira mrabasf e 18 02Saint Bruno, par M. Pereira (1652, R.A.B.A.S.F., Madrid). Téléversé par Zaqarbal

http://www.chartreux.org/fr/origine.php.

Origine de l'Ordre des Chartreux.

Un appel : Saint Bruno.
« À la louange de la gloire de Dieu, Le Christ, Verbe du Père, depuis toujours a choisi par L'Esprit Saint des hommes pour les mener en solitude et se les unir dans un amour intime. Répondant à cet appel, maître Bruno, l'an du Seigneur 1084, entra avec six compagnons au désert de Chartreuse et s'y établit. » Statuts I.1


Qui était Bruno ?
Né en Cologne vers 1030 il vient de bonne heure étudier à l'école cathédrale de Reims. Promu docteur, Chanoine du Chapitre cathédral, il est nommé en 1056 écolâtre, c'est-à-dire Recteur de l'Université. Il fut un des maîtres les plus remarquables de son temps : « …un homme prudent, à la parole profonde. »

Il se trouve de moins en moins à l'aise dans une cité où les motifs de scandale ne font pas défaut du côté du haut clergé et de l'Évêque lui-même.

Après avoir lutté, non sans succès, contre ces désordres, Bruno ressent le désir d'une vie plus totalement donnée à Dieu seul.

Après un essai de vie solitaire de courte durée, il vient dans la région de Grenoble, dont l'évêque, le futur Saint Hugues, lui offre un lieu solitaire dans les montagnes de son diocèse. Au mois de juin 1084 l'évêque lui-même conduit Bruno et ses six compagnons dans la vallée sauvage de Chartreuse qui donnera à l'Ordre son nom.

Ils y installent leur ermitage, formé de quelques cabanes en bois s'ouvrant sur une galerie qui permet d'accéder sans trop souffrir des intempéries aux lieux de réunion communautaire : l'église, le réfectoire, la salle du chapitre.

Après six ans de paisible vie solitaire, Bruno fut appelé par le Pape Urbain II au service du Siège apostolique.

Ne pensant pas pouvoir continuer sans lui sa communauté pensa d'abord se séparer, mais elle se laissa finalement convaincre de continuer la vie à laquelle il l'avait formée.

Conseiller du Pape, Bruno ne se sent pas à l'aise à la cour Pontificale. Il ne demeure que quelques mois à Rome.

Avec l'accord du Pape il établit un nouvel ermitage dans les forêts de Calabre dans le sud de l'Italie, avec quelques nouveaux compagnons. C'est là qu'il meurt le 6 octobre 1101.


Un témoignage de ses Frères de Calabre :
« Bruno mérite d'être loué en bien des choses, mais en cela surtout: il fut un homme d'humeur toujours égale, c'était là sa spécialité. Il avait toujours le visage gai, la parole modeste; il montrait avec l'autorité d'un père la tendresse d'une mère. Nul ne l'a trouvé trop fier, mais doux comme l'agneau. »


Quelques extraits des « Statuts » de l'Ordre :
« Séparés de tous, nous sommes unis à tous car c'est au nom de tous que nous nous tenons en présence du Dieu vivant. » Statuts 34.2

« Notre application principale et notre vocation sont de vaquer au silence et à la solitude de la cellule. Elle est la terre sainte, le lieu où Dieu et son serviteur entretiennent de fréquents colloques, comme il se fait entre amis. Là, souvent l'âme s'unit au Verbe de Dieu, l'épouse à l'Époux, la terre au ciel, l'humain au divin ». (Statuts 4.1)

« La grâce du Saint-Esprit rassemble les solitaires pour en faire une communion dans l'amour, à l'image de L'Église, une et répandue en tout lieu. » Statuts 21.1

« Qui persévère sans défaillance dans la cellule et se laisse enseigner par elle tend à faire de toute son existence une seule prière continuelle. Mais il ne peut entrer dans ce repos sans passer par l'épreuve d'un rude combat : ce sont les austérités auxquelles il s'applique comme un familier de la Croix, ou les visites du Seigneur, venu l'éprouver comme l'or dans le feu. Ainsi, purifié par la patience, nourri et fortifié par la méditation assidue de l'Écriture, introduit par la grâce du Saint-Esprit dans les profondeurs de son cœur, il pourra désormais, non seulement servir Dieu, mais adhérer à lui ». (Statuts 3.2).

Ordre des chartreux

(Pour en savoir plus sur l’Ordre des Chartreux : http://www.chartreux.org/fr/

Fils et filles de Saint Bruno

Moines Contemplatifs Catholiques, fils et filles de Saint Bruno et comme lui solitaires, depuis neuf siècles nous cherchons à être fidèles à l'appel qu'il avait reçu de Dieu. Nous avons simplement cherché à dire ici qui nous sommes à l'intention de tous ceux qui sont intrigués par cette vie séparée du monde.

Si vous n'avez que peu de temps et que vous ignoriez presque tout de la Chartreuse, vous trouverez quelques réponses en une ou deux minutes dans la première option : Moines et Moniales Chartreux, Qui sommes-nous ?

Si vous souhaitez approfondir, les trois options suivantes vous introduiront plus en détail dans la Vie des Moines Chartreux et des Moniales Chartreuses. Dans cette partie, nous n'avons pas cherché à vous éviter tout effort, car le mystère de la Chartreuse ne se laisse pas saisir en quelques instants.

Dans la partie " Textes " nous avons rassemblé les textes fondamentaux (Statuts et textes liturgiques) et quelques textes écrits par des Chartreux ou sur les Chartreux.
 

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http://missel.free.fr/Sanctoral/10/06.php.

Vie de Saint Bruno

Bruno qui appartenait à une famille noble (celle, croit-on, des Hartenfaust, de duro pugno), né à Cologne entre 1030 et 1035.

Il commença ses études dans sa ville natale, à la collégiale de Saint-Cunibert, et fit ensuite des études de philosophie et de théologie à Reims et, peut-être aussi à Paris.

Vers 1055, il revint à Cologne pour recevoir de l’Archevêque Annon, avec la Prêtrise, un canonicat à Saint-Cunibert.

En 1056 ou 1057, il fut rappelé à Reims par l’Archevêque Gervais pour y devenir, avec le titre d'écolâtre, professeur de grammaire, de philosophie et de théologie ; il devait garder une vingtaine d'années cette chaire, où il travailla à répandre les doctrines clunisiennes et, comme on allait dire bientôt, grégoriennes ; parmi ses élèves, étaient Eudes de Châtillon, le futur Urbain II,  Rangérius, futur évêque de Lucques, Robert, futur évêque de Langres, Lambert, futur abbé de Pothières, Pierre, futur abbé de Saint-Jean de Soissons, Mainard, futur prieur de Cormery, et d'autres personnages de premier plan.

Maître Bruno dont on conserve un commentaire des psaumes et une étude sur les épîtres de saint Paul est précis, clair et concis en même temps qu’affable, bon et souriant « il est, dire ses disciples, éloquent, expert dans tous les arts, dialecticien, grammairien, rhéteur, fontaine de doctrine, docteur des docteurs. »

Sa situation devint difficile quand l'Archevêque Manassès de Gournay, simoniaque avéré, monta en 1067 sur le siège de Reims ; ce prélat qui n'ignorait pas l'opposition de Bruno, tenta d'abord de se le concilier, et le désigna même comme chancelier du Chapitre (1075), mais l'administration tyrannique de Manassès, qui pillait les biens d'Eglise, provoqua des protestations, auxquelles Bruno s'associa ; elles devaient aboutir à la déposition de l'indigne prélat en 1080 ; en attendant, Manassès priva Bruno de ses charges et s'empara de ses biens qui ne lui furent rendus que lorsque l'Archevêque perdit son siège [1].

Bruno, réfugié d'abord au château d'Ebles de Roucy, puis, semble-t-il, à Cologne, chargé de mission à Paris, et redoutant d'être appelé à la succession de Manassès, décida de renoncer à la vie séculière.

Cette résolution aurait été fortifiée en lui, d'après une tradition que répètent les historiens Chartreux, par l'épisode parisien (1082) des funérailles du chanoine Raymond Diocrès qui se serait trois fois levé de son cercueil pour se déclarer jugé et condamné au tribunal de Dieu [2].


En 1083, Bruno se rendit avec deux compagnons, Pierre et Lambert, auprès de Saint Robert de Molesme, pour lui demander l'habit monastique et l'autorisation de se retirer dans la solitude, à Sèche-Fontaine.

Mais ce n'était pas encore,  si près de l'abbaye, la vraie vie érémitique. Sur le conseil de Robert de Molesme et, semble-t-il, de l'abbé de la Chaise-Dieu, Seguin d'Escotay, Bruno se rendit, avec six compagnons [3] auprès du saint évêque Hugues de Grenoble qui accueillit avec bienveillance la petite colonie. 

Une tradition de l'Ordre veut que saint Hugues ait vu les sept Ermites annoncés dans un songe sous l'apparence de sept étoiles.

Il conduisit Bruno et ses compagnons dans un site montagneux d'une sévérité vraiment farouche, le désert de Chartreuse (1084) [4].

En 1085 une première église s'y élevait. Le sol avait été cédé en propriété par Hugues aux religieux qui en gardèrent le nom de Chartreux.

Quant à l'appartenance spirituelle, il paraît que la fondation eut d'abord quelque lien avec la Chaise-Dieu, à qui Bruno la remit quand il dut se rendre en Italie ; mais l'abbé Seguin restitua la Chartreuse au prieur Landuin quand celui-ci, pour obéir à saint Bruno, rétablit la communauté, et il reconnut l'indépendance de l'ordre nouveau (1090) [5].

Au début de cette année 1090, Bruno avait été appelé à Rome par un de ses anciens élèves, le Pape Urbain II, qui voulait s'aider de ses conseils et qui lui concéda, pour ceux de ses compagnons qui l'avaient suivi, l'église de Saint-Cyriaque.

Le fondateur fut à plusieurs reprises convoqué à des Conciles [6]. Le Pape eût voulu lui faire accepter l'archevêché de Reggio de Calabre, mais Bruno n'abandonnait pas son rêve de vie érémitique.

Il avait reçu en 1092 du comte Roger de Sicile un terrain boisé à La Torre, près de Squillace, où Urbain II autorisa la construction d'un ermitage et où une église fut consacrée en 1094. Roger aurait affirmé, dans un diplôme de 1099, que Bruno l'aurait averti dans un songe d'un complot durant le siège de Padoue en 1098.

Bruno, le 27 Juillet 1101, recevait du Pape Pascal II la confirmation de l'autonomie de ses ermites.

Le 6 octobre suivant, après avoir émis une profession de Foi et fait devant les frères sa Confession générale, il rendit l'âme à la Chartreuse de San Stefano in Bosco, filiale de La Torre, où il fut enseveli.

Les cent soixante-treize rouleaux des morts, circulant d'abbaye en abbaye et recevant des formules d'éloges funèbres, attestent précieusement, dès le lendemain de sa mort, sa réputation de sainteté, accrue par les miracles attribués à son intercession.

Son corps, transféré en 1122 à Sainte-Marie du Désert, la Chartreuse principale de La Torre, y fut l'objet d'une invention en 1502 et d'une récognition en 1514.

Le culte fut autorisé de vive voix dans l'Ordre des Chartreux par Léon X, le 19 Juillet 1514. La Fête, introduite en 1622 dans la Liturgie romaine et confirmée en 1623 comme semi-double ad libitum, est devenue de précepte et de rite double en 1674 à la date anniversaire de sa mort, le 6 Octobre ; Saint Bruno n'a donc été l'objet que d'une Canonisation équipollente.

2013092711Il y a actuellement 17 Chartreuses de Moines et 5 de Moniales, toutes situées en Europe sauf un Monastère aux Etats-Unis. (Une Fondation est en cours en Amérique Latine). Les Moines sont environ 400, les Moniales une centaine.

En 1257, Saint Louis demanda des Moines au Prieur de la Grande Chartreuse, qui lui envoya Dom Jean de Jossaram, Prieur du Val-Sainte-Marie, près de Valence, et quatre autres Religieux. Ils habitèrent d'abord Gentilly, puis vinrent près de Paris, au château de Vauvert, dès 1258.

Saint Louis fit commencer leur grande église, qui ne fut dédiée qu'en 1325, à la Sainte Vierge et à Saint Jean-Baptiste.

Elle avait sept chapelles latérales dans la clôture et une huitième chapelle extérieure, dont l'accès était permis aux femmes.

Vingt-huit cellules, chacune composée de deux ou trois pièces et accompagnée d'un jardin, étaient groupées autour du grand cloître. Il y vivait quarante Religieux, sans compter les Frères.

Le petit cloître était décoré des fameux tableaux de la vie de Saint Bruno d'Eustache Lesueur : il n'y en avait que trois, disait-on, de sa main. La Révolution détruisit ce Monastère pour faire passer des rues et agrandir le jardin du Luxembourg.

Les Chartreux de Paris achetèrent une rente sur des biens sis à Saulx que Saint Louis leur confirma en 1263.

L’année suivante, les Chartreux achètent à Saulx la dîme du blé avec une partie du fief des Tournelles où était le four banal.

En 1265, les Chartreux achètent à Saulx la dime du vin. En 1285, les Chartreux achètent le fief des Tournelles avec le four banal.

En 1657 le prieuré Notre-Dame de Saulx est cédé aux Chartreux et ils nomment le curé de la paroisse.

Le 14 Mai 1984, l'occasion du neuvième centenaire de la fondation de leur Ordre le Saint-Père adressait aux Chartreux la lettre Silentio et solitudini, rappelant qu’en l'an 1084, aux alentours de la Fête de Saint Jean-Baptiste, Bruno de Cologne, au terme d’une brillante carrière ecclésiastique, marquée notamment par un courage indomptable dans la lutte contre les abus de l'époque, entrait avec six compagnons au désert de Chartreuse.

Il s’agit d’une vallée étroite et resserrée des Préalpes, à 1175 mètres d'altitude, où de grands sapins laissent à peine pénétrer la lumière, et que les neiges isolent presque complètement du monde extérieur durant l'hiver interminable.

Ce cadre austère paraissait approprié à la forme de vie entièrement centrée sur Dieu qu'ils désiraient chercher par le moyen de la solitude.

Le Monastère fut fait de petits Ermitages, reliés par une galerie pour se rendre en toute saison à l'église. Les Moines ne se rencontraient habituellement qu’aux Matines et aux Vêpres, parfois à la Messe qui n’était pas alors quotidienne, mais ils prenaient ensemble le repas du Dimanche, suivi du chapitre.

Saint Bruno avait en propre de savoir unir une soif intense de la rencontre de Dieu dans la solitude, avec une capacité exceptionnelle de se faire des amis, et de faire naître parmi eux un courant d'intense affection.

Parmi les six compagnons de Saint Bruno figuraient deux laïcs ou convers ; leur solitude devait incorporer un certain travail hors de la cellule, principalement agricole.

Aujourd'hui encore un Monastère cartusien comporte des Moines du cloître, voués à la solitude de la cellule, et des Moines convers, qui partagent leur temps entre cette solitude et la solitude du travail dans les obédiences : on pratique ainsi deux manières, étroitement solidaires et complémentaires, de vivre la Vie de Chartreux ou de Chartreuse.

 

Les historiens de la Vie Monastique ont relevé la sagesse qui a su unir les différents aspects de la vie cartusienne en un équilibre harmonieux : le soutien de la vie fraternelle aide à affronter l'austérité de l'érémitisme ; la coexistence de deux manières de vivre l'érémitisme (Moines du cloître et Moines convers) permet à chacune des deux de trouver sa formule la meilleure ; un facteur équilibrant, aussi, est joué par l'importance de l'Office liturgique de Matines, célébré à l'église au cours de la nuit.

Ou encore, liberté spirituelle et obéissance sont étroitement unies... Cette sagesse de vie, les Chartreux la doivent à Saint Bruno lui-même, et c'est elle qui a assuré la persévérance de leur Ordre à travers les siècles. Sagesse et équilibre.

Il reste vrai qu'une telle vie n'a de sens qu'en référence à Dieu. Le Saint-Père, dans sa lettre, rappelait aux Chartreux que c'est là leur responsabilité, leur fonction propre dans le Corps Mystique, au sein duquel ils doivent exercer un rayonnement invisible : ils sont, disait-il, des témoins de l'absolu, spécialement utiles aux hommes d'aujourd'hui, souvent profondément troublés par le tourbillon des idées et l'instabilité qui caractérisent la culture moderne.

Pour l'Église elle-même, ajoute le Pape, en tant qu'elle est absorbée dans les difficultés du labeur apostolique, les solitaires signifient la certitude de l'Amour immuable de Dieu ; et c'est au nom de toute l'Église qu'ils font monter vers Lui un hymne de louange ininterrompue.

Pereyra manuel san bruno 3Prières

O Dieu, montrez-nous votre visage
qui n'est autre que votre Fils,
puisque c'est par lui que vous vous faites connaître
de même que l'homme tout entier est connu par son seul visage.
Et par ce visage que vous nous aurez montré,
convertissez-nous ;
convertissez les morts que nous sommes
des ténèbres à la lumière,
convertissez-nous des vices aux vertus,
de l'ignorance à la parfaite connaissance de vous.

Saint Bruno

Vous êtes mon Seigneur,
vous dont je préfère les volontés aux miennes propres ;
puisque je ne puis toujours prier avec des paroles,
si quelque jour j'ai prié avec une vraie dévotion,
comprenez mon cri :
prenez en gré cette dévotion
qui vous prie comme une immense clameur ;
et pour que mes paroles
soient de plus en plus dignes d'être exaucées de vous,
donnez intensité et persévérance à la voix de ma prière.
O Dieu, qui êtes puissant et dont je me suis fait le serviteur,
quant à moi je vous prie et vous prierai avec persévérance
afin de mériter et de vous obtenir ;
ce n'est pas pour obtenir quelque bien terrestre :
je demande ce que je dois demander, Vous seul.

Saint Bruno

Chap stbrunoLa statue de Saint-Bruno dans l’église Saint Bruno les Chartreux.
Photo Philippe Dumont.

http://baroque-stbruno.org/index.php/fr/2016-04-15-17-10-04/les-chapelles-laterales

Église Saint Bruno les Chartreux.

Rappelons que l'église Saint-Bruno fut, jusqu'à la Révolution, l'église de l'ancienne Chartreuse de Lyon, la Chartreuse du Lys Saint-Esprit, et qu'elle est devenue une église paroissiale en 1803.

La statue de Saint-Bruno dans la chapelle Saint-Bruno.
Cette œuvre puissante, de la fin du XVII° siècle, est attribuée à Jacques SARRAZIN, un des fondateurs de l'Académie des Beaux-arts.
Elle montre Saint Bruno en méditation ; c'est une des quatre poses codifiées par l'Ordre. Vêtu de la bure et de la cuculle cartusiennes, le Saint est particulièrement proche de Dieu, ce que veut signifier la langue de feu qui repose sur son front.
Devant lui, est posé un crâne, témoin de la vanité des choses de la terre dont la vie du Saint porte témoignage : par deux fois, le brillant écolâtre** de Reims qu'il était, refuse l'épiscopat auquel les fidèles l'avaient élu ; il abandonne toutes ses charges en 1080 pour rechercher une vie d'ascèse et de retrait du monde qu'il finit par trouver dans le « désert » de Chartreuse où, avec six compagnons, il crée en 1084 une Communauté d'Ermites vivant dans des huttes de branchages ; en 1092, il quitte Rome où le Pape Urbain II, son ancien élève, l'avait appelé comme conseiller, et obtient de se retirer dans le« désert » calabrais de la Serra « San Bruno » où il meurt en 1101.
La méditation est l'objet quotidien de la Vie du Chartreux qui espère atteindre la Contemplation, un état que le même sculpteur a rendu avec virtuosité dans une autre statue de Saint-Bruno, actuellement accrochée au mur-pilier droit du transept(1628).
Un effet de la restauration du Saint Bruno de la chapelle a été de révéler que l'œuvre, qu'on croyait de marbre, est en réalité un bois stuqué.
** écolâtre : au Moyen-âge, maître de l'école monastique ou cathédrale


Lecture.
J’habite un Ermitage qui de tous côtés est très éloigné des habitations des hommes, dans les régions lointaines de la Calabre, avec des frères qui vivent la vie monastique – certains d’entre eux sont fort instruits – et qui, parce qu’ils persévèrent fermement dans leurs postes de sentinelle des choses de Dieu, attendent le retour de leur Seigneur pour lui ouvrir dès qu’il frappera.
Ce que la solitude et le silence du désert apportent d’utilité et de divine jouissance à ceux qui les aiment, ceux-là seuls le savent, qui en ont l’expérience.
Là en effet, les hommes forts peuvent se recueillir autant qu’ils le désirent, demeurer en eux-mêmes, cultiver assidûment les germes des vertus, et se nourrir avec bonheur des fruits du paradis.

Là on s’efforce d’acquérir cet œil dont le clair regard blesse d’Amour le Divin époux et dont la Pureté donne de voir Dieu. Là on s’adonne à un loisir bien rempli et l’on s’immobilise dans une action tranquille. Là, Dieu donne à ses athlètes, pour le labeur du combat, la récompense désirée : une Paix que le monde ignore et la Joie dans L’Esprit-Saint.
(Bruno, Lettre à Raoul le Verd).


Prière.
Dieu qui a appelé Saint Bruno à te servir dans la solitude, accorde-nous, par son intercession, qu’au milieu de l’agitation de ce monde, nous sachions rester libres pour te suivre.

Date de dernière mise à jour : 06/10/2023

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