Saint Augustin, Évêque d'Hippone, Docteur de l'Église (354-430). Fête le 28 Août.

Lundi 28 Août 2023 : Fête de Saint Augustin, Évêque d'Hippone, Docteur de l'Église (354-430).

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https://eglise.catholique.fr/saint-du-jour/28/08/saint-augustin/

Saint Augustin

Né à Thagaste en Afrique du Nord, le fils de Sainte Monique connaît une jeunesse dissipée. Professeur de rhétorique à Carthage, il se met en ménage, à 18 ans, avec une femme qui lui donnera un fils, Adéodat.
Il adhère alors aux thèses manichéennes qui enseignent l’existence de deux dieux antagonistes : le dieu bon, créateur des esprits, et le dieu mauvais, créateur de la matière.

Cette doctrine d’origine orientale satisfait à peu près ses interrogations intellectuelles mais ne répondent absolument pas à la soif spirituelle qui continue de s’exprimer en lui.
Lassé des lamentations de sa mère et pour y échapper, il quitte l’Afrique du Nord et s’embarque pour l’Italie.

Exerçant son métier d’enseignant à Rome puis à Milan, il est frappé par la prédication de l’Évêque Ambroise.
Un soir d’été 386, dans son jardin de Milan, son esprit s’ouvre à la Révélation Chrétienne. Il a rencontré celui qu’il cherchait.
Son cœur inquiet trouve enfin le lieu de son repos.

A la suite de cette conversion subite et radicale, il se fait Baptiser par Saint Ambroise. De retour en Afrique, il fonde une petite communauté Contemplative mais se voit bientôt appelé comme Prêtre puis comme Évêque à Hippone.
Sa vie devient un combat continuel contre les déviations de la Foi (donatisme, pélagianisme) au milieu des raids barbares de cette fin de l’empire romain.
Le sac de Rome en 410 lui inspire un de ses écrits les plus célèbres avec ses « Confessions » : « la Cité de Dieu ».
Il meurt durant le siège de sa ville, Hippone, par les Vandales.

« Aime et ce que tu veux, fais-le ! Si tu te tais, tais-toi par Amour. Si tu parles, parle par Amour. Si tu corriges, corrige par Amour. Si tu pardonnes, pardonne par Amour.
Aie au fond du cœur la racine de l’Amour, de cette racine ne peut naître que le Bien ».
(Saint Augustin – Commentaires de Saint Jean).

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https://levangileauquotidien.org/FR/display-saint/c0f177ad-9411-4853-a8d4-216f2fe19204

Saint Augustin
Évêque d'Hippone, Docteur de l'Église
(354-430)

Saint Augustin est l'un des plus grands génies qui aient paru sur la Terre et l'un des plus grands Saints dont Dieu ait orné son Église.

Moine, pontife, orateur, écrivain, philosophe, théologien, interprète de la Sainte Écriture, homme de prière et homme de zèle, il est une des figures les plus complètes que l'on puisse imaginer.

Ce qu'il y a de plus admirable, c'est que Dieu tira cet homme extraordinaire de la boue profonde du vice pour l'élever presque aussi haut qu'un homme puisse atteindre ; c'est bien à son sujet qu'on peut dire : « Dieu est admirable dans ses saints ! »  

Augustin naquit à Tagaste, en Afrique, l'an 354, et, s'il reçut de la part de sa sainte mère, Monique, les leçons et les exemples de la vertu, il reçut les exemples les plus déplorables de la part d'un malheureux père, qui ne se convertit qu'au moment de la mort.

À l'histoire des égarements de cœur du jeune et brillant étudiant se joint l'histoire des égarements étranges de son esprit ; mais enfin, grâce à trente années de larmes versées par sa mère, Dieu fit éclater invinciblement aux yeux d'Augustin les splendeurs de la vérité et les beautés seules vraies de la vertu, et le prodigue se donna tout à Dieu : « Le fils de tant de larmes ne saurait périr ! » avait dit un Prêtre vénérable à la mère désolée.

Parole prophétique, qui renferme de grands enseignements pour les nombreuses Monique des Augustin modernes.

C'est à Milan, sous l'influence d'Ambroise, qu'Augustin était rentré en lui-même. La voix du Ciel le rappela en Afrique où, dans une retraite laborieuse et paisible, avec quelques amis revenus à Dieu avec lui, il se prépara aux grandes destinées qui l'attendaient.

Augustin n'accepta qu'avec larmes l'évêché d'Hippone, car son péché était toujours sous ses yeux, et l'humilité fut la grande vertu de sa vie nouvelle.

Il fut le marteau de toutes les hérésies de son temps ; ses innombrables ouvrages sont un des plus splendides monuments de l'intelligence humaine éclairée par la Foi, et ils demeurent comme la source obligée de toutes les études théologiques et philosophiques.  

Si les écrits d'Augustin sont admirables par leur science, ils ne le sont pas moins par le souffle de la Charité qui les anime ; nul cœur ne fut plus tendre que le sien, nul plus compatissant au malheur des autres, nul plus sensible aux désastres de la patrie, nul plus touché des intérêts de Dieu, de l'Église et des âmes.

Il passa les dix derniers jours de sa vie seul avec Dieu, dans le silence le plus absolu, goûtant à l'avance les délices de l'éternité bienheureuse.

Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.

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Pour approfondir, lire le Catéchèses du Pape Benoît XVI :
>>> Saint Augustin (1)
[Allemand, Anglais, Croate, Espagnol, Français, Italien, Portugais]
>>> Saint Augustin (2)
[Allemand, Anglais, Croate, Espagnol, Français, Italien, Portugais]
>>> Saint Augustin (3)
[Allemand, Anglais, Croate, Espagnol, Français, Italien, Portugais]
>>> Saint Augustin (4)
[Allemand, Anglais, Croate, Espagnol, Français, Italien, Portugais]
>>> Saint Augustin (5)
[Allemand, Anglais, Croate, Espagnol, Français, Italien, Portugais]


Et plus encore
>>> Œuvres complètes de Saint Augustin  
 

Sandro botticelli 050Augustin vu par Botticelli à Ognissanti (vers 1480).

http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20080109_fr.html.

 BENOÎT XVI

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 9 janvier 2008

Sainte Augustin (1)

Chers frères et sœurs,

Après les grandes festivités de Noël, je voudrais revenir aux méditations sur les Pères de l'Église et parler aujourd'hui du plus grand Père de l'Église latine, Saint Augustin:  homme de passion et de Foi, d'une très grande intelligence et d'une sollicitude pastorale inlassable, ce grand Saint et Docteur de l'Église est souvent connu, tout au moins de réputation, par ceux qui ignorent le Christianisme ou qui ne le connaissent pas bien, car il a laissé une empreinte très profonde dans la vie culturelle de l'Occident et du monde entier.
En raison de son importance particulière, Saint Augustin a eu une influence considérable et l'on pourrait affirmer, d'une part, que toutes les routes de la littérature chrétienne latine mènent à Hippone (aujourd'hui Annaba, sur la côte algérienne), le lieu où il était Évêque et, de l'autre, que de cette ville de l'Afrique romaine, dont Augustin fut l'Évêque de 395 jusqu'à sa mort en 430, partent de nombreuses autres routes du Christianisme successif et de la culture occidentale elle-même.

Rarement une civilisation ne rencontra un aussi grand esprit, qui sache en accueillir les valeurs et en exalter la richesse intrinsèque, en inventant des idées et des formes dont la postérité se nourrirait, comme le souligna également Paul VI: "On peut dire que toute la pensée de l'Antiquité conflue dans son œuvre et que de celle-ci dérivent des courants de pensée qui parcourent toute la tradition doctrinale des siècles suivants" (AAS, 62, 1970, p. 426). Augustin est également le Père de l'Église qui a laissé le plus grand nombre d'œuvres.
Son biographe Possidius dit qu'il semblait impossible qu'un homme puisse écrire autant de choses dans sa vie. Nous parlerons de ces diverses œuvres lors d'une prochaine rencontre. Aujourd'hui, nous réserverons notre attention à sa vie, que l'on reconstruit bien à partir de ses écrits, et en particulier des Confessions, son extraordinaire autobiographie spirituelle, écrite en louange à Dieu, qui est son œuvre la plus célèbre.
Et à juste titre, car ce sont précisément les Confessions d'Augustin, avec leur attention à la vie intérieure et à la psychologie, qui constituent un modèle unique dans la littérature occidentale, et pas seulement occidentale, même non religieuse, jusqu'à la modernité.
Cette attention à la vie spirituelle, au mystère du "moi", au mystère de Dieu qui se cache derrière le "moi", est une chose extraordinaire sans précédent et restera pour toujours, pour ainsi dire, un "sommet" spirituel.

Mais pour en venir à sa vie, Augustin naquit à Taghaste - dans la province de Numidie de l'Afrique romaine - le 13 Novembre 354, de Patrice, un païen qui devint ensuite catéchumène, et  de Monique, fervente Chrétienne.
Cette femme passionnée, vénérée comme une Sainte, exerça sur son fils une très grande influence et l'éduqua dans la Foi Chrétienne. Augustin avait également reçu le sel, comme signe de l'accueil dans le catéchuménat.
Et il est resté fasciné pour toujours par la figure de Jésus Christ; il dit même avoir toujours aimé Jésus, mais s'être éloigné toujours plus de la Foi ecclésiale, de la pratique ecclésiale, comme cela arrive pour de nombreux jeunes aujourd'hui aussi.

Augustin avait aussi un frère, Navigius, et une sœur, dont nous ignorons le nom et qui, devenue veuve, fut ensuite à la tête d'un Monastère féminin. Le jeune garçon, d'une très vive intelligence, reçut une bonne éducation, même s'il ne fut pas un étudiant exemplaire.
Il étudia cependant bien la grammaire, tout d'abord dans sa ville natale, puis à Madaure et, à partir de 370, la rhétorique à Carthage, capitale de l'Afrique romaine: maîtrisant parfaitement la langue latine, il n'arriva cependant pas à la même maîtrise du grec et n'apprit pas le punique, parlé par ses compatriotes.
Ce fut précisément à Carthage qu'Augustin lut pour la première fois l'Hortensius, une œuvre de Cicéron qui fut ensuite perdue et qui marqua le début de son chemin  vers  la conversion. En effet, le texte cicéronien éveilla en lui l'amour pour la Sagesse, comme il l'écrira, devenu Évêque, dans les Confessions: "Ce livre changea véritablement ma façon de voir", si bien qu'"à l'improviste toute espérance vaine perdit de sa valeur et que je désirai avec une incroyable ardeur du cœur l'immortalité de la Sagesse" (III, 4, 7).

Mais comme il était convaincu que sans Jésus on ne peut pas dire avoir effectivement trouvé la vérité, et comme dans ce livre passionné ce nom lui manquait, immédiatement après l'avoir lu, il commença à lire l'Ecriture, la Bible.
Mais il en fut déçu. Non seulement parce que le style latin de la traduction de l'Écriture Sainte était insuffisant, mais également parce que le contenu lui-même ne lui parut pas satisfaisant. Dans les récits de l'Écriture sur les guerres et les autres événements humains, il ne trouva pas l'élévation de la philosophie, la splendeur de la recherche de la vérité qui lui est propre. Toutefois, il ne voulait pas vivre sans Dieu et il cherchait ainsi une Religion correspondant à son désir de vérité et également à son désir de se rapprocher de Jésus.
Il tomba ainsi dans les filets des manichéens, qui se présentaient comme des Chrétiens et promettaient une religion totalement rationnelle. Ils affirmaient que le monde est divisé en deux principes: le bien et le mal.
Et ainsi s'expliquerait toute la complexité de l'histoire humaine.

La morale dualiste plaisait aussi à Saint Augustin, car elle comportait une morale très élevée pour les élus: et pour celui qui y adhérait, comme lui, il était possible de vivre une vie beaucoup plus adaptée à la situation de l'époque, en particulier pour un homme jeune.
Il devint donc manichéen, convaincu à ce moment-là d'avoir trouvé la synthèse entre rationalité, recherche de la vérité et Amour de Jésus Christ. Il en tira également un avantage concret pour sa vie: l'adhésion aux manichéens ouvrait en effet des perspectives faciles de carrière.
Adhérer à cette religion qui comptait tant de personnalités influentes lui permettait également de poursuivre une relation tissée avec une femme et d'aller de l'avant dans sa carrière. Il eut un fils de cette femme, Adéodat, qui lui était très cher, très intelligent, et qui sera ensuite très présent lors de sa préparation au Baptême près du lac de Côme, participant à ces "Dialogues" que Saint Augustin nous a légués.
Malheureusement, l'enfant mourut prématurément.

Professeur de grammaire vers l'âge de vingt ans dans sa ville natale, il revint bien vite à Carthage, où il devint un maître de rhétorique brillant et célèbre. Avec le temps, toutefois, Augustin commença à s'éloigner de la foi des manichéens, qui le déçurent précisément du point de vue intellectuel car ils étaient incapables de résoudre ses doutes, et il se transféra à Rome, puis à Milan, où résidait alors la cour impériale et où il avait obtenu un poste de prestige grâce à l'intervention et aux recommandations du préfet de Rome, le païen Simmaque, hostile à l'Évêque de Milan Saint Ambroise.

A Milan, Augustin prit l'habitude d'écouter - tout d'abord dans le but d'enrichir son bagage rhétorique - les très belles prédications de l'Evêque Ambroise, qui avait été le représentant de l'empereur pour l'Italie du Nord, et le rhéteur africain fut fasciné par la parole du grand prélat milanais et pas seulement par sa rhétorique; c'est surtout son contenu qui toucha toujours plus son cœur.
Le grand problème de l'Ancien Testament, du manque de beauté rhétorique, d'élévation philosophique se résolvait, dans les prédications de Saint Ambroise, grâce à l'interprétation typologique de l'Ancien Testament: 
Augustin comprit que tout l'Ancien Testament est un chemin vers Jésus Christ.
Il trouva ainsi la clef pour comprendre la beauté, la profondeur également philosophique de l'Ancien Testament et il comprit toute l'unité du mystère du Christ dans l'histoire et également la synthèse entre philosophie, rationalité et Foi dans le Logos, dans Le Christ Verbe éternel qui s'est fait chair.

Augustin se rendit rapidement compte que la lecture allégorique des Écritures et la philosophie néoplatonicienne pratiquées par l'Évêque de Milan lui permettaient de résoudre les difficultés intellectuelles qui, lorsqu'il était plus jeune, lors de sa première approche des textes bibliques, lui avaient paru insurmontables.

A la lecture des écrits des philosophes, Augustin fit ainsi suivre à nouveau celle de l'Écriture et surtout des lettres pauliniennes. Sa conversion au Christianisme, le 15 Août 386, se situa donc au sommet d'un itinéraire intérieur long et tourmenté dont nous parlerons dans une autre catéchèse, et l'Africain s'installa à la campagne au nord de Milan, près du lac de Côme - avec sa mère Monique, son fils Adéodat et un petit groupe d'amis - pour se préparer au Baptême.
Ainsi, à trente-deux ans, Augustin fut Baptisé par Ambroise, le 24 Avril 387, au cours de la Veillée Pascale, dans la Cathédrale de Milan.

Après son Baptême, Augustin décida de revenir en Afrique avec ses amis, avec l'idée de pratiquer une vie commune, de type Monastique, au service de Dieu. Mais à Ostie, dans l'attente du départ, sa mère tomba brusquement malade et mourut un peu plus tard, déchirant le cœur de son fils.
Finalement de retour dans sa patrie, le converti s'établit à Hippone pour y fonder précisément un Monastère.

Dans cette ville de la côte africaine, malgré la présence d'hérésies, il fut ordonné Prêtre en 391 et commença avec plusieurs compagnons la vie Monastique à laquelle il pensait depuis longtemps, partageant son temps entre la Prière, l'étude et la prédication.
Il voulait uniquement être au service de la vérité, il ne se sentait pas appelé à la vie pastorale, mais il comprit ensuite que l'appel de Dieu était celui d'être un pasteur parmi les autres, en offrant ainsi le don de la vérité aux autres.

C'est à Hippone, quatre ans plus tard, en 395, qu'il fut consacré Évêque. Continuant à approfondir l'étude des Écritures et des textes de la tradition Chrétienne, Augustin fut un Évêque exemplaire dans son engagement pastoral inlassable: il prêchait plusieurs fois par semaine à ses fidèles, il assistait les pauvres et les orphelins, il soignait la formation du Clergé et l'organisation de Monastères féminins et masculins.
En peu de mots, ce rhéteur de l'antiquité s'affirma comme l'un des représentants les plus importants du Christianisme de cette époque: très actif dans le gouvernement de son diocèse - avec également d'importantes conséquences au niveau civil - pendant ses plus de trente-cinq années d'épiscopat, l'Évêque d'Hippone exerça en effet une grande influence dans la conduite de l'Église Catholique de l'Afrique romaine et de manière plus générale sur le Christianisme de son temps, faisant face à des tendances religieuses et des hérésies  tenaces et sources de division telles que le manichéisme, le donatisme et le pélagianisme, qui mettaient en danger la Foi Chrétienne dans le Dieu unique et riche en Miséricorde.

Et c'est à Dieu qu'Augustin se confia chaque jour, jusqu'à la fin de sa vie:  frappé par la fièvre, alors que depuis presque trois mois sa ville d'Hippone était assiégée par les envahisseurs vandales, l'Évêque - raconte son ami Possidius dans la Vita Augustini - demanda que l'on transcrive en gros caractères les Psaumes pénitentiels "et il fit afficher les feuilles sur le mur, de sorte que se trouvant au lit pendant sa maladie il pouvait les voir et les lire, et il pleurait sans cesse à chaudes larmes" (31, 2).
C'est ainsi que s'écoulèrent les derniers jours de la vie d'Augustin, qui mourut le 28 Août 430, alors qu'il n'avait pas encore 76 ans. Nous consacrerons les prochaines rencontres à ses œuvres, à son message et à son parcours intérieur.

* * *

Je suis heureux de vous accueillir, chers pèlerins francophones. Je salue en particulier les jeunes du lycée d’enseignement agricole privé, de Saint-Maximin. Que Saint Augustin soit pour vous tous un modèle dans votre recherche de Dieu et qu’il vous aide à approfondir votre Foi!
Avec ma Bénédiction apostolique.

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http://nominis.cef.fr/contenus/saint/1751/Saint-Augustin.html

Saint Augustin

Évêque d'Hippone, Docteur de l'Église (? 430)

Né à Tagaste (actuellement Souk-Ahras, Algérie) le 13 Novembre 354 d'un père incroyant et d'une mère Chrétienne, sainte Monique.
Brillant étudiant, jeunesse dissipée, un enfant, Adéodat. En 383, il vient à Rome, puis enseigne la rhétorique à Milan.
Converti, Baptisé par saint Ambroise à Pâques 387, il retourne en Afrique.

Ordonné Prêtre en 391, Évêque d'Hippone (près de l'actuelle Bône, Algérie) en 396, un des plus grands théologiens Chrétiens.
Il meurt au moment des invasions barbares en Afrique, le 28 Août 430.

Voir aussi: 
-
"Œuvres complètes de Saint Augustin" (site de l'Abbaye de Saint Benoît de Port-Valais).
- "Saint Augustin, un fils de l'Algérie" (site de l’Église Catholique en Algérie)
= Catéchèse sur Saint Augustin, Benoît XVI, ci-dessous: Portrait de saint Augustin - Saint Augustin nous encourage - Rencontre d'Augustin avec le Christ - Saint Augustin à travers ses œuvres


- Portrait de Saint Augustin
Le 9 janvier 2008, le Saint-Père a tracé un portrait de saint Augustin, le célèbre Évêque d'Hippone, qui fut "un homme de passion et de foi, à la grande intelligence et à l'inlassable attention pastorale". Indiquant qu'il reviendrait ultérieurement sur ses nombreuses œuvres, il a affirmé que "tous les chemins de la littérature chrétienne latine portent à Hippone... ville de l'Afrique romaine dont Augustin fut l'Évêque de 395 à 430 et d'où partent de nombreux sentiers du Christianisme suivant, mais aussi de toute la culture occidentale".

L'auteur des Confessions, cette "extraordinaire autobiographie spirituelle" qui porte "grande attention au mystère du soi, au mystère de Dieu caché en nous", naquit à Tagaste en 345.
Sa mère Monique l'éduqua dans la Foi qu'il abandonna ensuite tout en continuant de s'intéresser au Christ.
Il étudia la rhétorique et la grammaire, qu'il enseigna ensuite à Carthage. Dans cette ville il lut l'Hortensius de Cicéron, qui réveilla en lui "l'amour du savoir", car malgré son abandon de la pratique ecclésiale il recherchait toujours la vérité. Mais l'Hortensius ne parlant pas du Christ, Augustin entreprit de lire les Écritures.

Sa rencontre avec la Bible fut une désillusion à cause de la médiocrité de sa traduction latine, "mais aussi parce qu'il n'y trouvait ni la hauteur philosophique ni la lumière qui éclaire la recherche de la vérité".
Ne voulant plus vivre sans Dieu, Augustin cherchait "une Religion répondant à son désir de vérité... et d'approche de Jésus".
Cela le porta vers le manichéisme dont les pratiquants assuraient que leur "Religion était totalement rationnelle".
Le dualisme attira le futur Évêque qui pensa alors avoir trouvé la synthèse entre "le rationnel, la recherche de la vérité et l'Amour du Christ".

Mais la doctrine manichéenne fut incapable de résoudre les doutes du futur Saint. Installé à Milan, Augustin prit l'habitude d'écouter les homélies de l'Évêque Ambroise pour améliorer sa rhétorique.
L'Évêque de Milan exposait "une interprétation typologique de l'Ancien Testament, comme cheminement vers Jésus-Christ" et c'est ainsi qu'Augustin "trouva la clef pour lire la beauté et la profondeur philosophique de l'Ancien Testament, et qu'il comprit l'unité totale entre le mystère du Christ dans l'histoire et la synthèse entre philosophie, raison et Foi dans le Logos, dans Le Christ, Verbe éternel incarné".

Le 15 Août 386 Augustin se convertit au Christianisme "à la fin d'un long et difficile parcours intérieur".
Il reçut le Baptême le 24 Avril suivant et fut ordonné Prêtre en 391. Rentré en Afrique, il devint Évêque quatre ans plus tard.

Il fut, a souligné Benoît XVI, "un Évêque exemplaire dans son travail pastoral..., attentif aux pauvres et à la formation de son Clergé, Fondateur de Monastères".
Et en peu de temps il devint "une des principales figures du Christianisme de l'époque... L'Évêque d'Hippone exerça une grande influence sur la conduite de l’Église en Afrique" et combattit avec vigueur des hérésies puissantes et malignes comme le manichéisme, le donatisme et le pélagisme.

Enfin, le Saint-Père a rappelé qu'Augustin se "confiait à Dieu chaque jour et cela jusqu'à la fin de sa vie".
Peu avant de mourir il demanda qu'on lui écrive en grandes lettres les psaumes pénitentiels qu'il fit afficher près de son lit de malade afin de pouvoir les lire".
Saint Augustin mourut le 28 Août 430. AG/SAINT AUGUSTIN/...VIS 080109 (560)

- Saint Augustin nous encourage
Le 16 janvier 2008, le Saint-Père a poursuivi sa catéchèse sur saint Augustin, évoquant les dernières années de ce Docteur de l’Église qui, quatre ans avant de disparaître, désigna son successeur afin de se consacrer totalement à l'étude de l’Écriture.
"Ce furent des années de grande activité intellectuelle...au cours desquelles il intervint en faveur de la concorde entre les provinces africaines menacées par des tribus méridionales...

Le plus grand titre de gloire, déclara Augustin, est de tuer la guerre par la parole, plutôt que de tuer les gens par le glaive, de gagner ou maintenir la paix par la paix et non par la guerre".
Le Pape a également rappelé que le siège d'Hippone par les Vandales fut une grande souffrance pour Saint Augustin.

"Malgré l'âge et la fatigue, il demeura sur la brèche, trouvant le réconfort du peuple et le sien dans la Prière, dans la méditation des desseins mystérieux de la Providence...
Si le monde vieillit, déclara le Saint Évêque, Le Christ demeure jeune à jamais. C'est pourquoi il invitait ses contemporains à ne pas renoncer à rajeunir avec Le Christ qui a dit: Ne crains pas, ta jeunesse reviendra comme revient celle de l'aigle.

Voici la raison pour laquelle -a précisé le Saint-Père- le Chrétien ne doit jamais se laisser abattre et toujours se mettre au service de qui est dans le besoin".
Rappelant que la demeure-Monastère d'Augustin était ouverte à ses frères dans l'épiscopat qui le désiraient, Benoît XVI a souligné combien il profita de ces années de liberté pour intensifier sa Prière.
"Il avait coutume de dire que personne, Évêque, Prêtre ou simple fidèle, ne pouvait se préparer à la mort sans une sérieuse Pénitence.
Pleurant abondamment, il répétait les psaumes pénitentiels tant de fois récités avec son peuple".

Puis le Pape a signalé que le corps du célèbre Évêque d'Hippone, mort le 28 Août 430, fut transporté en Sardaigne à une date inconnue, avant d'être porté vers 725 à Pavie, où il est toujours conservé en la Basilique St.Pierre "in Ciel d'oro".
Mais Augustin survit dans ses écrits, où nous pouvons le retrouver bien vivant. Il demeure une lumière qui éclaire notre cheminement.
"Lorsque je lis ses écrits -a confié le Saint-Père- je n'ai jamais l'impression qu'ils sont ceux d'un homme mort il y a seize siècles.
J'y trouve un homme contemporain, un ami qui me parle, qui nous parle, avec une Foi fraîche parfaitement actuelle".

"On trouve dans l’œuvre de Saint Augustin l'actualité de la Foi qui vient du Christ, du Verbe éternel incarné, Fils de Dieu et Fils d'homme comme nous.
Il est évident que sa Foi n'est pas d'hier, bien qu'exprimée dans un lointain passé. Elle montre que Le Christ est vraiment hier, aujourd'hui et à jamais la voie, la vérité et la vie.
Augustin -a conclu Benoît XVI- nous encourage à nous en remettre à ce Christ perpétuellement vivant et à trouver ainsi le chemin de la Vie". AG/SAINT AUGUSTIN/...VIS 080116 (510)

- Rencontre d'Augustin avec Le Christ
Le 30 janvier 2008, Benoît XVI a repris sa catéchèse sur saint Augustin, sa vie et son œuvre, rappelant que Jean-Paul II lui avait consacré la Lettre apostolique Augustinum Hipponensem en 1986, pour le 16ème centenaire de sa conversion.
Son prédécesseur entendait ainsi rendre grâce à Dieu pour le don que cette conversion fut pour l’Église comme pour le monde.

Précisant que sa quatrième et dernière catéchèse sur ce grand Docteur de l’Église traiterait spécifiquement de la conversion, qui fut l'évènement capital de sa vie et l'est encore pour nous, le Saint-Père a abordé le rapport entre Foi et raison, "le sujet déterminant de la vie de Saint Augustin...
Tout son itinéraire spirituel et intellectuel constitue un modèle toujours actuel pour traiter du rapport entre Foi et raison, et pas seulement -a-t-il précisé- pour les croyants.
Il l'est pour tout homme en recherche de la vérité, question centrale en matière d'équilibre et de destin personnel.
On ne peut dissocier ces deux dimensions, qu'il faut au contraire envisager ensemble".

Puis le Pape a cité deux formules augustiniennes exprimant "la synthèse cohérente de la Foi et de la raison:
Croire pour comprendre, car croire ouvre le chemin vers les portes de la vérité; et Comprendre pour croire, qui permet rechercher la vérité afin de rencontrer Dieu, afin de croire...
L'harmonie entre Foi et raison -a poursuivi Benoît XVI- signifie d'abord que Dieu n'est pas inaccessible, qu'il est proche de chaque être humain, à son cœur comme à sa raison. A condition de nous mettre en marche".

"La présence de Dieu en l'homme, qui est à la fois profonde et mystérieuse, peut être reconnue et découverte au plus profond de soi".
Ainsi que l'a souligné Augustin, s'adressant à Dieu au début de ses Confessions, une autobiographie spirituelle et une louange: Tu nous as faits en fonction de toi et notre cœur est inquiet tant qu'il ne reposera pas en toi! ...
L'homme est une grande énigme et un profond abysse, que seul Le Christ éclaire et sauve. Ceci est capital:
Qui est éloigné de Dieu est loin de soi même. Et ne peut se retrouver qu'en retrouvant Dieu, qu'en retrouvant sa véritable identité".

Le Saint-Père a alors dit que dans sa Cité de Dieu, Augustin rappelle que l'homme est par nature un être social, et anti-social par vice.
Il ne peut être sauvé que par Le Christ, unique médiateur entre Dieu et l'humanité, "chemin universel de Liberté et de Salut, ainsi que le rappela Saint Jean-Paul II dans le document cité précédemment.
"Comme médiateur unique en vue du Salut, Jésus-Christ est le chef de l’Église à laquelle il est uni mystiquement".

Citant à nouveau la lettre Augustinum Hipponensem, Benoît XVI a indiqué que son prédécesseur a désiré demander au Saint "ce qu'il avait à dire aux hommes de ce temps, et répondre avec les mots mêmes de la lettre dictée par Augustin peu avant de mourir:
Je crois qu'il faut ramener les hommes à l'espérance de trouver la vérité, cette vérité qui est Le Christ même, véritablement Dieu...
Saint Augustin -a conclu le Saint-Père- a rencontré Dieu, dont il reconnut la présence au long de son existence, de telle manière que cette véritable rencontre personnelle changea sa vie, comme elle change celle des femmes et des hommes qui ont la grâce de faire sa rencontre de siècle en siècle.
Demandons au Seigneur de nous donner cette grâce pour trouver ainsi sa paix".
AG/AUGUSTIN/...VIS 080130 (580)

- Saint Augustin à travers ses œuvres
Le 20 février 2008, Benoît XVI a poursuivi sa catéchèse sur saint Augustin. Le Pape a salué les pèlerins réunis dans la Basilique Saint-Pierre puis s’est rendu à la Salle Paul VI où se trouvaient les autres personnes assistant à l’audience.
Le Saint-Père a rappelé que "Saint Augustin fut un grand témoin du Christ, cher à mes prédécesseurs -a-t-il dit- et que j’ai moi-même beaucoup étudié et médité.

C’est le Père de l’Église qui a laissé le plus grand nombre d’œuvres... dont certaines sont d’une importance capitale et pas seulement pour l’histoire du christianisme".
Benoît XVI a cité en premier lieu les "Confessions" où "nous pouvons suivre pas à pas le chemin intérieur de cet homme extraordinaire et passionné de Dieu".
Il a ensuite cité les "Rétractations" "moins connues mais tout aussi originales et très importantes... dans lesquelles Augustin, alors plus âgé, accomplit une œuvre de révision de toute son œuvre écrite, laissant ainsi un document littéraire singulier et très précieux mais aussi un enseignement de sincérité et d’humilité intellectuelle".

Le Pape a ensuite ajouté que son œuvre "De la Cité de Dieu", avait été écrite entre 413 et 416 pour répondre aux accusations des païens qui accusaient le Christianisme d’être la cause de la chute de Rome en 410, puisque le Dieu Chrétien et les apôtres n’avaient pu protéger la ville, alors qu’avec les divinités païennes, Rome était "caput mundi" et que personne ne pouvait penser qu’elle puisse tomber entre les mains des ennemis.

Beaucoup pensaient -a expliqué le Pape-  que Rome "n’était pas sûre avec le Dieu des Chrétiens" et que "Le Dieu des Chrétiens ne protégeait pas et que l’on ne pouvait donc pas se fier à Lui".
A cette objection "qui touchait profondément le cœur des Chrétiens, Augustin répond avec l’œuvre grandiose "De la Cité de Dieu" en éclaircissant ce que nous pouvons attendre et ce que nous ne pouvons pas attendre de Dieu, ce qu’est la relation entre la sphère politique et la sphère de la Foi de l’Église.

Toutefois aujourd’hui -a-t-il poursuivi- ce livre est une source pour définir la vraie laïcité et la tâche de l’Église, la grande espérance et la vérité que nous donne la Foi".
Dans ce texte, Augustin présente l’histoire de l’humanité gouvernée par la divine providence mais actuellement divisée entre deux amours qui, par leur différence, sont à l’origine de deux cités : la cité terrestre née de l’amour de soi et de l’indifférence à Dieu, et la cité Céleste née de l’Amour de Dieu et de l’indifférence à soi-même".

"De la Trinité" -a poursuivi le Saint-Père- traite du noyau principal de la Foi chrétienne", alors que "De la Doctrine Chrétienne" est une vraie introduction culturelle à l’interprétation de la Bible et donc au Christianisme même, qui a eu une importance décisive dans la formation de la culture occidentale".

Le Pape a ensuite rappelé que "le Saint était conscient de sa stature intellectuelle... mais il a toujours mis en avant les œuvres savantes de théologie, la diffusion du message Chrétien aux personnes simples.
Cette préoccupation se remarque dans "De catechizandis rudibus" dédié aux problèmes de l’instruction de nombreux Chrétiens illettrés, et le "Psalmus contra partem Donati" d’argument doctrinal mais écrit d’une façon facilement compréhensible".

Benoît XVI a expliqué que "les donatistes à qui s’adressait ce livre, soutenaient que la véritable Église était l’Église africaine et a rappelé que Saint Augustin avait combattu toute sa vie contre ce schisme en soutenant que dans l’unité seule cette africanité était possible.

Ainsi le "Psalmus contra partem Donati" bien que texte d’argument doctrinal a un langage abordable pour que tous comprennent que seulement dans l’unité de l’Église a lieu notre relation avec Dieu, avec tous; ainsi la paix grandit dans le monde.
  "Dans "Enarrationes in Psalmos" -a poursuivi Benoît XVI- on trouve de nombreuses homélies "écrites par les tachygraphes pendant les prédications du Saint qui devenaient, par la réputation de leur auteur, des textes très recherchés et servaient de modèles s’adaptant à de nouvelles situations".

 "Aujourd’hui encore -a conclu le Saint-Père- Saint Augustin vit à travers ses œuvres et est présent en nous.
Nous voyons ainsi la vitalité permanente de la Foi pour laquelle il a donné toute sa vie". AG/SAINT AUGUSTIN/...VIS 080220 (700)

28 août: Mémoire (En Afrique du Nord : Solennité) de Saint Augustin, Évêque et Docteur éminent de l’Église.
Après une jeunesse agitée dans ses idées religieuses et dans ses mœurs, il se convertit à la Foi Catholique, fut Baptisé par Saint Ambroise à Milan, et, de retour en Afrique, mena avec quelques amis, une vie d’ascèse vouée à Dieu et à l’étude des Écritures.

Élu bientôt Évêque d’Hippone, il se fit, pendant trente-quatre ans, jusqu’à sa mort en 430, le modèle de son troupeau, en l’instruisant par ses sermons et ses écrits abondants, dans lesquels il lutta avec énergie contre les erreurs de son temps ou mit en lumière, avec beaucoup de science, la vraie Foi.

Martyrologe romain

 Stataugu 2

http://missel.free.fr/Sanctoral/08/28.php

Lettre à Faltonia Proba

Un désir continuel, formé par la Charité, et soutenu par la Foi et par l'Espérance, est donc une Prière continuelle.
Mais nous ne laissons pas outre cela de prier même vocalement, à de certaines heures réglées, afin que les paroles nous rappellent ce que nous devons désirer, et que rentrant en nous-mêmes nous puissions connaître si nous profitons, si nos désirs vont en augmentant, et qu'enfin nous travaillions sans cesse à les rendre plus vifs et plus ardents.
Car c'est par l'ardeur du désir que se mesure l'effet de la Prière.

Le combat chrétien

La couronne de la victoire n'est promise qu'à ceux qui combattent. Dans les divines écritures, nous trouvons continuellement que la couronne nous est promise si nous sommes vainqueurs. Mais pour ne pas abuser des citations, on lit en toutes lettres dans l'apôtre Paul :
« J'ai parfait mon œuvre, j'ai achevé ma course, j'ai conservé la Foi, je n'ai plus à attendre que la couronne de Justice. »

Nous devons donc connaître qui est l'adversaire que nous avons à vaincre pour être couronnés.
C'est, en effet, celui que Notre Seigneur a vaincu en premier, afin que nous aussi, demeurant dans Le Seigneur, nous le vainquions.
Car la vertu, et la Sagesse de Dieu, et le Verbe par qui tout a été fait, qui est Le Fils unique de Dieu, demeure à jamais immuable au-dessus de toute créature.
Et puisque la créature qui n'a pas péché est au-dessous de Lui, combien plus est au-dessous de Lui toute créature pécheresse ?

Donc, puisque au-dessous de Lui sont tous les Saints anges, beaucoup plus au-dessous de Lui sont tous les anges prévaricateurs dont le diable est le prince.
Mais parce que le diable avait trompé notre nature, Le Fils unique de Dieu a daigné revêtir notre propre nature, afin que le diable fût vaincu par elle, et que celui que Dieu a toujours sous son pouvoir, il le mît aussi sous le nôtre.

C'est ce qu'il signifie en disant : « Le prince de ce monde a été jeté dehors. »Non qu'il ait été jeté hors du monde, comme le pensent certains hérétiques, mais hors des âmes de ceux qui adhèrent à la Parole de Dieu et qui n'aiment pas le monde dont il est le prince.
Il en est le prince parce qu'il domine sur ceux qui aiment les biens temporels, lesquels sont contenus dans ce monde visible.
Non pas qu'il soit Le seigneur même de ce monde mais il est le prince des cupidités par lesquelles on convoite tout ce qui passe, de sorte que lui sont assujettis ceux qui négligent Le Dieu éternel et qui aiment les choses instables et changeantes.
« En effet, la racine de tous les maux est la cupidité. Pour s'y être livrés, certains ont erré hors de la Foi et se sont engagés dans de nombreuses douleurs. »

Par cette cupidité, le diable règne dans l'homme et tient son cœur. Tels sont tous ceux qui aiment ce monde.
Mais on jette le diable dehors quand on renonce de tout son cœur à ce monde. C'est ainsi qu'on renonce au diable, qui est prince de ce monde, lorsqu'on renonce à ses corruptions, et à ses pompes, et à ses anges.
Voilà pourquoi Le Seigneur Lui-même, portant désormais triomphante la nature de l'homme, dit : « Sachez que j'ai vaincu le monde. »

Beaucoup objectent : « Comment pouvons-nous vaincre le diable que nous ne voyons pas ? »
Mais nous avons un Maître qui a daigné nous apprendre comment se vainquent les ennemis invisibles.
C'est de Lui que l'Apôtre dit : « Vainqueur de la chair, il se proposa en exemple aux principautés et aux puissances, triomphant hardiment d'elles en Lui-même. »
Là donc sont vaincues les puissances invisibles, nos ennemies, où sont vaincues les cupidités visibles.
Et parce que nous vainquons en nous-mêmes les cupidités temporelles, il est nécessaire que soit vaincu aussi en nous-mêmes celui par qui ces cupidités mêmes règnent dans l'homme.

En effet, ceux qui nous attaquent extérieurement, nous les vainquons intérieurement en vainquant les concupiscences par lesquelles ils nous dominent. Et ceux qu'ils trouvent semblables à eux, ils les entraînent avec eux aux supplices.
C'est ainsi que même l'Apôtre dit qu'il combat en lui contre les puissances extérieures. Car il déclare :
« Ce n'est pas contre des êtres de chair et de sang que nous avons à combattre, mais contre les princes et les puissances de ce monde, qui gouvernent les ténèbres, contre les esprits de malice répandus dans les espaces Célestes. »

Averti de revenir à moi-même, je suis entré au fond de mon cour, sous votre conduite, Seigneur, et j'ai pu le faire, parce que vous êtes venu a mon secours.
Je suis entré, et avec le regard de mon âme, quel que fût son état, au-dessus de ce même regard, au-dessus de mon intelligence, j'ai vu la Lumière immuable.
Ce n'était pas cette lumière ordinaire que tout le monde peut voir ; ce n'était pas non plus une lumière de même nature, mais plus puissante, qui aurait brillé de plus en plus et aurait tout rempli par son éclat.
Non, cette Lumière n'était pas cela, elle était autre chose, tout autre chose. Elle n'était pas au-dessus de mon esprit comme l'huile flotte à la surface de l'eau, ni comme le Ciel s'étend au-dessus de la Terre.
Elle était au-dessus de moi parce qu'elle m'a créé ; j'étais au-dessous d'elle parce que créé par elle.
Celui qui connaît la vérité la connaît, et celui qui la connaît, connaît l'éternité. C'est l'Amour qui la connaît !

O éternelle Vérité, ô véritable Charité, ô chère éternité ! Vous êtes Mon Dieu, je soupire après vous jour et nuit. Quand je vous ai connu pour la première fois, vous m'avez soulevé vers vous pour me faire voir l'existence de quelque chose que je devrais voir, mais que je ne pourrais pas encore voir moi-même.
Vous avez ébloui la faiblesse de mon regard par la puissance de votre rayonnement, et je frissonnais d'Amour et d'effroi.
J'ai découvert que j'étais loin de vous, dans le pays de l'exil et de la dissemblance, et il me semblait que j'entendais votre voix, venant du haut du Ciel :
« je suis la nourriture des forts : grandis et tu me mangeras. Tu ne me changeras pas en toi, comme la nourriture de ton corps, c'est toi qui seras changé en Moi. »

Je cherchais le moyen d'acquérir la force qui me rendrait capable de vivre uni à vous, et je ne la trouvais pas.
Enfin, j'ai embrassé le Médiateur entre Dieu et les hommes, l'homme Jésus Christ, Lui qui est au-dessus de tout, Dieu Béni éternellement.
C'est Lui qui nous appelle et nous dit : Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie. Il unit à la chair - puisque le Verbe s'est fait Chair - la nourriture que j'étais incapable de prendre, afin que votre Sagesse, par laquelle vous avez tout créé, se transforme en lait pour s'adapter à notre condition d'enfants.

Je vous ai aimée bien tard, Beauté si ancienne et si nouvelle, je vous ai aimée bien tard ! Mais voilà : vous étiez au-dedans de moi quand j'étais au-dehors, et c'est dehors que je vous cherchais ; dans ma laideur, je me précipitais sur la grâce de vos créatures.
Vous étiez avec moi mais je n'étais pas avec vous.

Elles me retenaient loin de vous, ces choses qui n'existeraient pas si elles n'existaient en vous. Vous m'avez appelé, vous avez crié, vous avez vaincu ma surdité vous avez brillé, vous avez resplendi et vous avez dissipé mon aveuglement ; vous avez répandu votre parfum, je l'ai respiré et je soupire maintenant pour vous ; je vous ai goûtée et j'ai faim et soif de vous ; vous m'avez touché et je me suis enflammé pour obtenir la Paix qui est en vous.
Saint Augustin
Des Confessions (VIII 10. 18 & X 27)

Date de dernière mise à jour : 28/08/2023

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