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Saint Colomban, Abbé de Luxeuil en Bourgogne et de Bobbio en Emilie (v. 543-615). Fête le 23 Novembre.
Samedi 23 Novembre 2024 : Fête de Saint Colomban, Abbé de Luxeuil en Bourgogne et de Bobbio en Emilie (v. 543-615).
Fenêtre de la crypte de l'abbaye de Bobbio. (Pour voir en grand format : san-colombano.jpg).
http://nominis.cef.fr/contenus/saint/121/Saint-Colomban.html.
Saint Colomban
Abbé de Luxeuil et de Bobbio (+ 615)
Vers 580, il quitta l'Irlande en compagnie du futur saint Gall et parcourut l'Europe Occidentale, entre Meuse et Rhin et jusqu'en Germanie, accepté, refusé, repoussé, mais toujours Fondateur d'Abbayes dont le rayonnement sera l'un des éléments les plus dynamiques de l'évangélisation durant l'ère mérovingienne.
Il menait la vie dure à ses Moines par une règle austère, mais grâce à cela bien des Saints y ont trouvé le chemin de leur sainteté : Saint Donat de Besançon, Saint Faron de Meaux, Saint Babolin de l'Abbaye de Saint Maur des Fossés près de Paris, Saint Omer de Thérouanne, saint Desle de Lure, saint Romaric de Remiremont, saint Wandrille, Saint Achaire, Saint Amand, Saint Philibert, saint Valéry, etc…
Le plus célèbre de ses Monastères est sans aucun doute celui de Luxeuil dans la Franche-Comté où affluèrent des moines francs, gaulois et burgondes. Un Monastère qui, pendant deux siècles, fut le plus grand centre de la Vie Monastique en Occident.
En 610, il dut fuir la Gaule où la cruelle reine Brunehaut le poursuivait parce qu'il lui reprochait ses vices et ses crimes.
Il avait envisagé de retourner en Irlande et, pour cette raison, nous le trouvons à Nantes. Obligé de revenir sur ses pas, il traverse les Alpes et se réfugia à Bobbio en Emilie-Romagne où il fonda son dernier Monastère. Il y mourut.
La règle Monastique originale qu'il avait donnée à ses Monastères fut très influente dans l'Europe pendant deux siècles.
Plusieurs localités se sont placées sous son patronage : Saint-Colomban-des-Villards-73130, Saint Colomban-44310. Un internaute nous signale: Saint Coulomb (35) tire son nom de Colomban.
Aux racines Chrétiennes de l'Europe
Lors de l'audience générale du 11 Juin 2008, Benoît XVI a dressé un portrait de Saint Colomban, le célèbre Moine Irlandais du VI siècle qui "peut être considéré comme un saint européen".
Né dans le Leinster en 543, il entra vers ses 20 ans au Monastère de Bangor. La Vie Monastique qu'il y suivit et l'exemple de l'Abbé Comgall forgèrent la conception du Monachisme qu'il fixa et diffusa plus tard.
Puis le Pape a rappelé qu'à l'âge de 50 ans environ Colomban quitta l'Irlande "pour entreprendre avec douze compagnons une mission sur le continent, où les grandes migrations germaniques avaient fait retomber des régions entières dans le paganisme".
Leur re-évangélisation était basée sur l'exemple de vie, "nombre de jeunes demandèrent à entrer dans la Communauté, rendant nécessaire la constitution d'un second Monastère" à Luxeuil, qui devint centre Monastique et Missionnaire de tradition irlandaise en Europe. Bientôt fut fondée une troisième maison, à Fontaine, tandis que Saint Colomban allait vivre une vingtaine d'années à Luxeuil.
Il y rédigea sa Regula Monachorum, la seule des anciennes règles irlandaises parvenue jusqu'à nous, a précisé le Saint-Père.
Il introduisit notamment "sur le continent la Confession personnelle et régulière, ainsi que la Pénitence proportionnée à la gravité du péché commis".
"A cause de sa sévérité sur les questions morales, il entra en conflit avec la famille royale, ayant vivement admonesté le roi Thierry pour ses relations adultérines...
En 610 il fut expulsé de Luxeuil avec ses Moines irlandais, condamnés définitivement à l'exil". Rapatriés par mer, leur bateau échoua près du rivage" et, plutôt que de rentrer à Luxeuil, le groupe "décida d'entreprendre une nouvelle aventure d'évangélisation" d'abord à Tuggen, sur le lac de Zurich, puis près de Bregenz, sur le lac de Constance, en vue d'évangéliser les Alamans.
Ayant ensuite passé les Alpes, Colomban fut favorablement accueilli par la cour lombarde. "Il dut immédiatement faire face à de graves difficultés.
La vie de l'Eglise était empoisonnée par l'arianisme dominant chez les lombards, et un schisme avait détaché de la Communion avec l'Évêque de Rome la plus grande partie de l'Église d'Italie du nord". Le saint irlandais "rédigea alors un libelle contre cette hérésie et une lettre au Pape Boniface IV l'encourageant à œuvrer activement au rétablissement de l'unité ecclésiale".
Colomban fonda à Bobbio un nouveau Monastère qui devint un centre culturel comparable au Mont Cassin de saint Benoît de Nursie.
Il y acheva sa vie le 23 Novembre 615, qui est sa Fête Liturgique jusqu'à nos jours. Le message de Colomban, a souligné Benoît XVI, "se résume dans un vif appel à la conversion et au détachement des biens terrestres en vue de l'héritage éternel.
Par sa vie d'ascèse et son engagement total contre la corruption des puissants, il rappelle la sévère figure du Baptiste.
Mais cette austérité...est surtout le moyen de s'ouvrir librement à l'amour de Dieu, de répondre de tout son être aux dons reçus en reflétant en soi l'image de Dieu, tout en travaillant la terre et en réformant la société".
Le Saint-Père a conclu en rappelant combien Saint Colomban fut "un homme de grande culture, riche de grâces, un formidable constructeur de Monastères et un vif prêcheur de la Pénitence.
Il mit toutes ses énergies dans l'alimentation des racines Chrétiennes de l'Europe naissante. Par son énergie spirituelle et sa Foi, avec son Amour de Dieu et du prochain, il est devenu l'un des Pères de l'Europe qui continue de nous montrer ce que sont les racines d'où le continent peut renaître". Source: VIS 080611 (600)
A lire aussi: Saint Colomban (Colombanus) (vers 540 – 615) Moine Irlandais, Fondateur des Monastères d’Annegray, Luxeuil, Fontaine (Haute-Saône), Bobbio (Province de Piacenza – Italie) - Rédacteur d’une règle Monastique. (amis de saint Colomban)
Moine de Bangor en Irlande sous l’Abbé Saint Comgal, il se fit pèlerin pour Le Christ et chercha à former à l’école de l’Évangile les peuples de la Gaule.
Il fonda, parmi beaucoup d’autres, le Monastère de Luxeuil en Bourgogne, qu’il gouverna lui-même sous une règle sévère.
Forcé à l’exil, il franchit les Alpes et fonda en Emilie le Monastère de Bobbio, célèbre par sa discipline et ses études, et c’est là qu’il mourut en Paix, l’an 615, ayant bien mérité de l’Église.
Martyrologe romain.
https://levangileauquotidien.org/FR/display-saint/19bc3efc-1077-46f0-ae8d-cf0216bb0fb6
Saint Colomban
Abbé
(v. 543-615)
Formé à Bangor (Irlande) par le rude Saint Gomball, Colomban emmena une douzaine de Moines à sa suite pour aller évangéliser la Meuse et les bords du Rhin.
Il se fixa ensuite à Luxeuil (Bourgogne) et y fonda une Abbaye qui compta bientôt plus de trois cents Moines. Il fonda aussi un autre Monastère à Fontaines, à 6 Km de Luxeuil.
Dans ces deux Monastères, la règle était très rude : silence, jeûne, abstinence et obéissance absolue.
Saint Colomban - Cathédrale Saint Giles, Edinburgh
Pour approfondir, lire la Catéchèse du Pape Benoît XVI :
>>> Saint Colomban
[Allemand, Anglais, Croate, Espagnol, Français, Italien, Portugais]
BENOÎT XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE
Mercredi 11 juin 2008
Saint Colomban, un Saint "européen"
Chers frères et sœurs,
Aujourd'hui, je voudrais parler du saint abbé Colomban, l'Irlandais le plus célèbre du bas Moyen-Age: il peut à juste titre être appelé un saint "européen", parce que comme moine, missionnaire et écrivain, il a travaillé dans divers pays de l'Europe occidentale.
Avec les Irlandais de son époque, il été conscient de l'unité culturelle de l'Europe. Dans une de ses lettres, écrite vers l'an 600 et adressée au Pape Grégoire le Grand, on trouve pour la première fois l'expression "totius Europae - de toute l'Europe", avec une référence à la présence de l'Église sur le continent (cf. Epistula I, 1).
Colomban était né vers 543 dans la province de Leinster, dans le sud-est de l'Irlande. Eduqué chez lui par d'excellents maîtres qui l'orientèrent vers l'étude des arts libéraux, il s'en remit ensuite à la conduite de l'abbé Sinell de la communauté de Cluain-Inis, dans le nord de l'Irlande, où il put approfondir l'étude des Saintes Ecritures.
A l'âge de vingt ans environ, il entra dans le monastère de Bangor dans le nord-est de l'île, où se trouvait l'abbé Comgall, un moine très célèbre pour sa vertu et sa rigueur ascétique.
En pleine harmonie avec son abbé, Colomban pratiqua avec zèle la discipline sévère du monastère, en menant une vie de Prière, d'ascèse et d'études.
Il y fut également ordonné Prêtre. La vie à Bangor et l'exemple de l'abbé influèrent sur la conception du monachisme que Colomban mûrit avec le temps et diffusa ensuite au cours de sa vie.
A l'âge d'environ cinquante ans, suivant l'idéal ascétique typiquement irlandais de la "peregrinatio pro Christo", c'est-à-dire de se faire pèlerin pour Le Christ, Colomban quitta l'île pour entreprendre avec douze compagnons une œuvre missionnaire sur le continent européen. En effet, nous devons avoir à l'esprit que la migration de peuples du nord et de l'est avait fait retomber dans le paganisme des régions entières déjà christianisées.
Autour de l'an 590, le petit groupe de missionnaires accosta sur la côte Bretonne. Accueillis avec bienveillance par le roi des Francs d'Austrasie (la France actuelle), ils demandèrent uniquement une parcelle de terre non-cultivée.
Ils obtinrent l'antique forteresse romaine d'Annegray, en ruine et abandonnée, désormais recouverte par la forêt.
Habitués à une vie de privation extrême, les moines réussirent en quelques mois à construire sur les ruines le premier Monastère.
Ainsi, leur réévangélisation commença a avoir lieu tout d'abord à travers le témoignage de leur vie.
En même temps que la nouvelle culture de la terre, commença également une nouvelle culture des âmes. La renommée de ces religieux étrangers qui, en vivant de Prière et dans une grande austérité, construisaient des maisons et défrichaient la terre, se répandit très rapidement en attirant des pèlerins et des Pénitents.
Beaucoup de jeunes demandaient à être accueillis dans la communauté monastique pour vivre, à leur manière, cette vie exemplaire qui renouvelle la culture de la terre et des âmes.
Très vite la fondation d'un second monastère fut nécessaire. Il fut édifié à quelques kilomètres de distance, sur les ruines d'une antique ville thermale, Luxeuil.
Le monastère allait ensuite devenir le centre du rayonnement Monastique et Missionnaire de tradition irlandaise sur le continent européen. Un troisième monastère fut érigé à Fontaine, à une heure de route plus au nord.
Colomban vécut pendant environ vingt ans à Luxeuil. C'est là que le saint écrivit pour ses disciples la Regula monachorum - qui fut pendant un certain temps plus répandue en Europe que celle de Saint Benoît -, qui trace l'image idéale du moine.
C'est la seule règle Monastique irlandaise ancienne aujourd'hui en notre possession. Il la compléta avec la Regula coenobialis, une sorte de code pénal pour les infractions des moines, avec des punitions assez surprenantes pour la sensibilité moderne, et qui ne s'expliquent que par la mentalité de l'époque et du contexte.
Avec une autre œuvre célèbre intitulée De poenitentiarum misura taxanda, écrite également à Luxeuil, Colomban introduisit sur le continent la Confession et la Pénitence privées et répétées; elle fut appelé la Pénitence "tarifée" en raison de la proportion entre la gravité du péché et le type de Pénitence imposée par le confesseur.
Ces nouveautés éveillèrent le soupçon des Évêques de la région, un soupçon qui se transforma en hostilité lorsque Colomban eut le courage de les critiquer ouvertement en raison des mœurs de certains d'entre eux.
L'occasion saisie pour manifester ce différend fut la dispute sur la date de Pâques: l'Irlande suivait en effet la tradition orientale en opposition avec la Tradition Romaine.
Le Moine irlandais fut convoqué en 603 à Chalon-sur-Saône pour rendre compte devant un synode de ses habitudes relatives à la Pénitence et à la Pâque.
Au lieu de se présenter au synode, il envoya une lettre dans laquelle il minimisait la question en invitant les Pères synodaux à discuter non seulement du problème de la date de Pâques, un problème mineur selon lui, "mais également de toutes les règles Canoniques nécessaires que beaucoup - chose plus grave - ne respectent pas" (cf. Epistula II, 1).
Dans le même temps, il écrivit au Pape Boniface IV - comme quelques années plus tôt, il s'était adressé à Grégoire le Grand (cf. Epistula I) - pour défendre la tradition irlandaise (cf. Epistula III).
Intransigeant comme il l'était sur toute question morale, Colomban entra par la suite en conflit avec la maison royale, parce qu'il avait reproché avec dureté au roi Théodoric ses relations adultérines.
Il en naquit un réseau d'intrigues et de manœuvres au niveau personnel, religieux et politique qui, en l'an 610, se traduisit par un décret d'expulsion de Luxeuil contre Colomban et tous les moines d'origine irlandaise, qui furent condamnés à un exil définitif.
Ils furent escortés jusqu'à la mer et embarqués aux frais de la cour vers l'Irlande. Mais le navire s'échoua non loin de la plage et le capitaine, y voyant un signe du Ciel, renonça à l'entreprise et, de peur d'être maudit par Dieu, ramena les moines sur la terre ferme.
Ceux-ci au lieu de rentrer à Luxeuil, décidèrent d'entamer une nouvelle œuvre d'évangélisation.
Ils s'embarquèrent sur le Rhin et remontèrent le fleuve. Après une première étape à Tuggen près du lac de Zurich, ils se rendirent dans la région de Bregenz près du lac de Constance pour évangéliser les Allemands.
Mais peu de temps après, Colomban, à cause d'événements politiques peu favorables à son œuvre, décida de traverser les Alpes avec la plupart de ses disciples.
Seul un Moine du nom de Gallus demeura; à partir de son Monastère se développera ensuite la célèbre Abbaye de Saint-Gall, en Suisse.
Arrivé en Italie, Colomban trouva un accueil bienveillant auprès de la cour royale lombarde, mais il dut immédiatement affronter de grandes difficultés: la vie de l'Église était déchirée par l'hérésie arienne qui prévalait encore chez les Lombards et par un schisme qui avait éloigné la majeure partie des Eglises d'Italie du Nord de la Communion avec l'Évêque de Rome. Colomban prit place avec autorité dans ce contexte, en écrivant un libelle contre l'arianisme et une lettre à Boniface IV pour le convaincre d'effectuer certains pas décisifs en vue d'un rétablissement de l'unité (cf. Epistula V).
Lorsque le roi des Lombards, en 612 ou 613, lui assigna un terrain à Bobbio, dans la vallée de la Trebbia, Colomban fonda un nouveau Monastère qui allait par la suite devenir un centre de culture comparable à celui très célèbre de Montecassino. C'est là qu'il finit ses jours: il mourut le 23 novembre 615 et c'est à cette date qu'il est fêté dans le rite Romain jusqu'à nos jours.
Le message de Saint Colomban se concentre en un ferme rappel à la conversion et au détachement des biens terrestres en vue de l'héritage éternel.
Avec sa vie ascétique et son comportement sans compromis face à la corruption des puissants, il évoque la figure sévère de Saint Jean Baptiste.
Son austérité, toutefois, n'est jamais une fin en soi, mais ce n'est que le moyen de s'ouvrir librement à l'Amour de Dieu et de répondre avec tout son être aux dons reçus de Lui, en reconstruisant ainsi en lui l'image de Dieu, en défrichant dans le même temps la terre et en renouvelant la société humaine.
Je cite de ses Instructiones: "Si l'homme utilise correctement cette faculté que Dieu a accordée à son âme, alors il sera semblable à Dieu.
Rappelons-nous que nous devons lui rendre tous les dons qu'il a déposés en nous lorsque nous étions dans la condition originelle. Il nous a enseigné la manière de le faire avec ses Commandements.
Le premier d'entre eux est celui d'aimer le Seigneur de tout notre cœur, parce qu'il nous a aimés lui le premier, depuis le commencement des temps, avant même que nous venions à la Lumière de ce monde" (cf. Instr. XI).
Ces paroles, le Saint irlandais les incarna réellement dans sa propre vie. Homme de grande culture - il composa également des poésies en latin et un livre de grammaire -, il se révéla riche de dons de grâce.
Il fut un inlassable bâtisseur de Monastères ainsi qu'un prédicateur Pénitentiel intransigeant, en dépensant toute son énergie pour nourrir les racines Chrétiennes de l'Europe en train de naître.
Avec son énergie spirituelle, avec sa Foi, avec son Amour pour Dieu et pour le prochain, il devint réellement un des Pères de l'Europe: il nous montre encore aujourd'hui où sont les racines desquelles peut renaître notre Europe.
Saint Columban d'Irlande, Abbé et Fondateur de l'Abbaye de Luxeuil Abbey en France, et Bobbio en Italie
(Columbanus)
Né dans le West Leinster, Irlande vers 530-543; mort le 23 Novembre 615.
La vie de Saint Columban enseigne les bienfaits de l'obéissance confiante à Dieu et à ceux qui ont reçut l'autorité sur nous. A chaque fois que les évènements semblaient mal tourner, ils menaient Colomban à une nouvelle aventure, lui permettant d'accomplir sans cesse de plus grands travaux encore pour le Royaume de Dieu. Quand Dieu ferme une porte, Il en ouvre toujours une autre - et toujours une qui nous rapproche plus encore de Lui - si nous allons dans l'obéissance vers là où Il nous mène.
Il existe peu de manuscrits reprennant toute la vie de Saint Columban, mais l'Abbé Jonas a rédigé sa biographie moins de 30 ans après la mort du Saint. L'idée courante qu'on se fait de Colomban est celle d'un homme sévère hurlant des anathèmes et explosant souvent de colère (pour, par exemple, fait tomber un arbre de 50 ans d'un seul souffle). Son biographe nous présente au contraire un homme affable, dévot, rigoureux et cependant parlant doucement. Si Colomban a soufflé avec la puissance de Dieu, il a aussi brillé avec l'Amour du Christ.
Le bon Abbé Jonas nous rapporte que Saint Columban naquit d'une noble famille du Leinster et reçut une éducation classique à Clonard, la grande mère-école d'Irlande, que Saint Finian (12 Décembre) avait fondée avec une teinte de sainteté et d'érudition toute Gaélique.
Jonas rapporte que Columban était un très beau jeune homme de fort bel aspect, et très vite il croisa le diable sous la forme de "lascivae puellae," filles dévergondées. C'est vers cette époque que le roi de Cualann envoya sa fille à Saint Finnian à Clonard pour lui apprendre à lire le Psautier en latin.
Jonas écrit à ce sujet :
"Pendant qu'il méditait sur toutes ces choses, il vint à la cellule d'une Religieuse toute vouée à Dieu. Après l'avoir saluée d'une voix modeste, il se gonfla de tout le courage qu'il put afin de lui demander conseil, avec toute l'impertinence de la jeunesse.
"Quand elle le vit dans toute la force émergente de la jeunesse, elle dit : "Moi, allant de l'avant avec toute ma force, j'entamai le combat. 12 ans durant, je n'ai pas eu de maison. Depuis que j'ai cherché ce lieu d'exil - Le Christ étant mon guide - je n'ai jamais suivit le monde; ayant posé ma main sur la charrue, je n'ai jamais regardé en arrière. Si je n'avais pas été du sexe faible, j'aurais traversé les mers et cherché pour un lieu encore plus isolé pour mon pélerinage.
"'Tu es enflamé des feux de la jeunesse, et pourtant tu demeures dans le pays de ta naissance. Tu prêtes l'oreille bon gré mal gré à des faibles voix, ta propre faiblesse te faisant plier. Et cependant tu penses que tu peux librement éviter les femmes. Te souviens-tu d'Eve, câlinant, et Adam, se soumettant, et Samson affaiblit par Dallila, et David éloigné de son ancienne justice par la beauté de Beth-sheba, et Salomon le Sage trompé par l'amour des femmes?
"Pars', dit-elle, 'pars, enfant, et détourne-toi de la ruine dans laquelle tant sont tombés. Quitte le chemin qiu mène aux portes de l'enfer'. Effrayé par ces mots et - au delà de ce que vous pourriez croire pour un jeune invincible - frappé de terreur, il remercia celle qui venait de le réprimander, et souhaitant l'au-revoir à ses compagnons, il partit. Sa mère le supplia de ne pas la quitter.. Se jettant sur le sol, elle refusait de le voir partir. Mais lui, franchissant le seuil et sa mère, l'implora de ne pas se laisser briser par les regrets, disant qu'elle ne le verrait plus en cette vie, mais où que se trouve le chemin de la sainteté, c'est là qu'il irait."
Columban fit ce que plus tard il écrira dans son "Sur la mortification", au sujet de la recherche et de l'obéissance au conseil : "Rien n'est plus doux que la paix de la conscience, rien n'est plus sûr que la pûreté de l'âme, et cependant personne ne sait se les donner parce que ce sont proprement des dons d'autrui".
Un temps durant, Columban se retira de la bataille en vivant avec un autre saint homme, Sinnel, sur Cluain Inis, une des centaines d'îles de Lough Erne. Le conseil de ce saint homme était non pas qu'il devait décliner le combat avec son ennemi, mais qu'il devait décliner de le faire sur le terrain de l'ennemi. Comme son Maître, il accepta le combat sur le champ choisit pour lui par l'Esprit de Dieu.
Durant ce temps sur l'île, il devint si érudit dans les Saintes Ecritures qu'il rédigea un commentaire sur les Psaumes.
Sur une proche île, Saint Comgall (11 mai) se préparait à accomplir l'oeuvre de sa vie en vivant en anachorète. Lui et Columban peuvent s'être rencontrés alors ermites, car lorsque Comgall commença sa fondation du Monastère de Bangor sur les rives sud du Belfast Lough, il trouva vite Columban dans sa hutte en claie - un des premiers moines de Bangor.
Des années durant, à Bangor, L'Esprit-Saint inspira Columban à devenir Missionnaire. Mais, peu confiant pour interprèter les mouvements de l'Esprit en lui, Columban demanda à Comgall la permission; elle lui fut refusée jusqu'à ce que Comgall reconnaisse en Columba la marc de l'obéissance à un appel divin.
Vers 580-585 (âgé de près de 45 ans), il quitta l'Irlande avec un groupe de 12 Moines, et il oeuvra au Pays de Galles, où il suscita encore plus de Moines pour partir avec lui. Saint Gall (16 Octobre), qui évangélisa les Suisses et fonda un fameux Monastère, fut un de ces disciples qui l'accompagnèrent. (Une source dit qu'ils ont prêché en Angleterre).
A leur arrivée en Gaule, les Moines Irlandais prêchèrent au peuple tant par les paroles que par les actes, charité, pénitence et dévotion. Leur réputation impressionna tant le roi Burgonde Guntramnus (Gontran, un petit-fils de Clovis) que vers 590, il offra à Columban un terrain pour leur premier lieu d'exil, à Annegray, dans les montagnes des Vosges. Columban en recevait les 2 choses qu'il désirait : la paisible Contemplation de Dieu et le travail parmi les âmes.
Les noires forêts montagneuses avec leurs cavernes encore plus sombres lui donnait une constante isolation de ce monde que l'amour de Dieu lui enseignait à fuir. Les païens simples et illetrés de ces forêts avaient besoin de son enseignement de la Foi.
Durant quelque temps, les Moines habitèrent un hameau fortifié en ruine à Annegray, en Haute-Saone, se contentant de bivouaquer parmi les ruines. Columba rassembla vite un tel nombre de disciples qu'ils eurent à trouver une nouvelle demeure, à quelque kilomètres de là, à Luxeuil.
C'est là, bâtit avec les pières de bains et d'un temple romains en ruines, que se trouve le Monastère qui a rendu Luxueuil célèbre, pas seulement en France mais dans toute l'Eglise. Columban gouverna Luxeuil durant 25 années heureuses.
L'Abbé Jonas rapporte ici que Columban et la Communauté prièrent pour l'épouse d'un homme, et elle fut instantanément guérie, bien qu'ayant été malade depuis plusieurs années. Mais en même temps, l'air de rien, il nous rapporte comment cet homme avait opportunément apporté un chariot plein de pain et de légumes au Monastère, qui était si pauvre qu'ils n'avaient que des racines et des écorces à donner à un frère malade.
Se promenant à travers les bois, portant les Saintes Ecritures, Columban débatait avec lui-même sur ce qu'il préfèrerait, tomber entre les pattes de bètes sauvages ou les mains d'hommes maudits. Il se bénit maintes fois tout en réfléchissant à la question, s'enfonçant toujours plus dans la forêt. Sa question obtint une réponse par l'apparition de 12 loups venant sur lui. Se tenant sans bouger pendant qu'ils l'encerclaient, il pria, "O Dieu, vient à mon aide: O Seigneur, viens vite à mon secours". Ils vinrent tout près, reniflèrent ses vêtements pendant qu'il se tenait immobile. Puis ils repartirent et reprirent leur errance à travers les bois.
Pensant que sa question avait trouvé réponse, il continua son chemin. Il n'avait pas avancé de beaucoup qu'il entendit la voix de voleurs Souabes qui hantaient la région. Encore une fois, sa fermeté fut mise à l'épreuve mais ils le laissèrent sans le toucher.
Une autre fois, s'enfonçant encore dans la forêt, il vit, grande joie pour un ascète, une caverne bien sombre. Il la fit sienne, en chassant le gros ours à qui elle appartenait. (une autre histoire dit qu'il tua l'ours à mains nues - un exploit en effet!)
Cependant, l'évêque Chamnoald, autrefois disciple de Columban, disait qu'il ne fallait pas être surpris que oiseaux et bètes obéissent aux ordres de l'homme de Dieu. Chamnoald rapporte que Columban appelait à lui les créatures sauvges quand il allait dans les bois pour jeûner ou prier, et qu'elles venaient aussitôt à lui. Il les prennait de la main et les caressait : et les bètes sauvages et les oiseaux sautaient et gambadaient vers lui, de pure joie, comme des petits venant vers leur maître. L'évêque dit que lui-même l'avait vu, et que même des écureuils répondaient à son appel, grimpant sur les mains et les épaules de Columban et courant entre les plis de son capuchon.
Toute sa vie durant, son souci principal sera de discerner la Volonté de Dieu et de l'accomplir. Quand l'amour qu'il suscitait par ses dons d'âme et même de corps était évident même pour lui, il fuyait vers sa caverne d'ours pour être seul avec Dieu. Il semble qu'il avait peur d'attirer l'amour des autres et de les distraire de l'amour de Dieu.
Un jour qu'il priait dans sa caverne, il reçut une révélation divine l'avertissant que nombre de ses moines bien-aimés étaient malades. Il partit aussitôt en hâte pour Luxeuil. Il dit aux frères malades de se lever et de piler le maïs dans l'air à battre. Les frères obéissants, nous dit Jonas, furent instantanément guéris; le désobéissant resta malade une grande partie de l'année et faillit mourrir.
Un jour avant le repas de midi, le céllerier tirait de la bière de la barrique, quand il fut appelé ailleurs par Columban. Dans l'empressement, il oublia de remettre le bouchon au robinet. Il est inutile de dire qu'à son retour au cellier, le céllerier ne trouva pas la moindre goûte gaspillée! Jonas en dit, "O grand était le mérite de celui qui commandait; et grande l'obéissance de celui qui fit ce qu'on lui avait ordonné".
La croissance de Luxeuil amena à la création d'un second monastère à Fontaines. Bien vite, ses disciples se répandirent à travers toute l'Europe, bâtissant des monastères en France, Germanie, Suisse et Italie.
Avec sa croissance en nombre et influence, des conflits devinrent inévitables. Columban faisait naître l'hostilité, en particulier de la part des évêques Francs, par les usages Celtiques qu'il promulguait pour ses monastères, et parce qu'il refusait de reconnaître la juridiction de ces évêques sur eux. Il défendit ses pratiques dans des lettres à Rome et refusa de se présenter à un Synode Gallican à Chalons en 603, quand on le convoqua pour s'expliquer sur ses usages Celtiques.
Ses vertes protestations contre les désordres de la court Franque firent qu'en 610, le roi Thierry (Theoderic) exila Columban et tous les moines qui n'étaient pas d'origine Gauloise. La querelle rapportée par l'Abbé Jonas est démontrée par l'Histoire. Le jeune roi de Burgondie, Thierry 2, avait acceuilli sa grand-mère la reine Brunehault (Brunhilda) quand elle fut chassée de chez elle par les nobles Austrasiens. Brunehault était en rage contre Columban parce qu'il lui avait refusé l'entrée de son monastère, parce qu'au contraire des coutumes Franques, Columban interdisait l'accès aux femmes, et même aux hommes laïcs.
Thierry et Columban se disputèrent sur la morale sexuelle, et, bien entendu, le Saint ne trouva aucun soutien de l'épiscopat local, qui dépendait de la couronne. Le Pape de Rome Saint Grégoire le Grand (3 Septembre), par ses lettres à la reine Brunehault et son petit-fils sur la nécessité de mettre un terme à la simonie, en particulier dans l'épiscopat, nous mène à penser que les Évêques de Burgondie et d'Austrasie n'étaient pas des hommes à corriger la morale Mérovingienne. Si les choses en arrivaient à un point de rupture entre Luxeuil et Thierry, ces prélats pouvaient penser trouver leur conscience coïncidant avec celle du roi.
Le roi Thierry, non-marié, était déjà le père de 4 enfants, pour qui la reine Brunehault, du milieu de sa court, demandait la bénédiction à Columban. Le Saint répondit : "Bénissez-les! Bénissez les fruits de l'adultère, les enfants de la honte, le témoignage de toutes les débauches de leur père! Au Nom du Seigneur qui châtie les pécheurs, je les maudits!"
Cela peut sembler un peu dur, mais qu'est-ce que ces peuples barbares auraient pu comprendre d'autre? Le seul argument qui aurait pu convaincre ces bêtes de proies, ces envahisseurs Germains qui 150 ans auparavant s'étaient installés sur les ruines de l'empire Romain d'Occident, c'était la peur. La peur de l'enfer, la peur du tourment éternel, la peur du Dieu de vengeance - car il n'y avait pas d'autre moyen pour tenir en laisse la violence qui était déjà prête à éclater.
Mais provoquer la rupture avec un homme aussi largement vénéré que Columban se devait de se faire avec un doigté tout diplomatique. Il semblait qu'une occasion se présentait avec l'occasion de la date de la Pâques. C'était alors, et c'est encore toujours une question si obscure que certains auteurs ont accusé les Eglises Anglaises et Irlandaises d'être des "Quartodécimans", en célébrant la Pâques en même temps que les Juifs célébraient la leur (probablement parce que Rome leur en avait parlé à l'origine), à un jour déterminé par la pleine lune, même si ça n'était pas un Dimanche.
Un Synode d'évêques Mérovingiens fut rassemblé par le roi Thierry sur avis du pape de Rome Grégoire, afin de réformer divers points, mais pas la célébration de Pâques. Pourtant, le point principal de ce Synode fut d'accuser Luxeuil pour sa manière de calculer la date de Pâques; dès lors, Columban écrivit au pape de Rome. Il écrivit aussi poliment et avec éloquence au Synode, mais sans résultat. Lui et ses frères furent exilés. Apparement, sa lettre à Saint Grégoire n'arriva jamais à destination.
Que Columban avait le cœur non-souillé, on s'en rend compte avec la vision qu'il eut de la bataille et de la mort violente de Thierry. Il se réveilla en sueur, et fut conseillé de prier pour la victoire contre Thierry. Mais le vieux Saint répondit, "Ton conseil est fou, pas saint, et n'est pas la volonté de Dieu, Qui nous a dit de prier pour nos ennemis".
Les Moines furent escortés par les soldats au long de la Loire par Orléans et Tours jusqu'au port de Nantes, où il rédigea une célèbre lettre aux moines Francs restés à Luxeuil. Puis on les fit embarquer sur un navire pour l'Irlande. Le navire, cependant, s'échoua sur des rochers. C'est ainsi qu'ils ne retournèrent pas en Irlande. Au contraire, ils partirent et voyagèrent par Paris et Meaux jusqu'à la court du roi Théodebert 2 de Neustrie (Austrasie), qui leur offrit refuge à Metz. De Metz, les Moines commençèrent à prêcher l'Evangile parmi les païens Alamans autour de Bregenz sur le Lac de Constance, parmi les ruines de la ville romaine, où ils demeurèrent 3 ans, et où 2 des moines furent tués par des habitants hostiles. Durant leurs voyages, ces Moines Irlandais fondèrent près de 100 Monastères en France et Suisse!
On rapporte que sa prédication en convertit beaucoup, dont Saint Ouen (24 août), qui fondit Jouarre, et Sainte Fare (3 avril), la fille d'une noble famille qui fonda Faremoutiers. Son influence fut vaste.
Thierry, après avoir conquis la région de Bregenz et étant devenu le roi Austrasie, chassa à nouveau Columban, qui avait 70 ou 80 ans, vers un exil avec un seul compagnon. Mais Columban trouva sa récompense dans la paix à la fin de sa vie.
La province de Lombardie, dans laquelle il entra après avoir franchit les Alpes, était dirigée par Agilulph, un Arien. Sa femme était la sage, noble et sainte Théodelinde, à qui Saint Grégoire avait dédié ses "Dialogues". La renomée de Columban semblait avoir déjà atteint la court. Le roi Agilulph, on était quelques années avant qu'il n'assiège Rome et ne fasse de la Campagna un désert, acceuilli le saint exilé presque comme un atout national.
Dans les Appenins, entre Milan et Gènes, en un endroit à présent célèbre sous le nom de Bobbio, il y avait une basilique en ruine dédiée à Saint Pierre. Si, comme il n'est pas improbable, ces ruines étaient l'oeuvre de ces impitoyables Lombards Ariens, il devait y avoir un sentiment de pénitence et de restitution en Agilulph l'Arien en faisant ce don à Columban.
Un incident jette la lumière sur l'inébranlable ouvrier. Pour restaurer la Basilique, le petit groupe de Moines coupait et trainait des troncs d'arbres d'un bois voisin. Parfois de grands arbres tombaient là où les chariots pour porter les troncs ne pouvaient pas aller. Les moines étaient forcés de porter de grands troncs sur leurs épaules. Cependant, Dieu semblait si manifestement aider ces hommes à s'aider eux-mêmes que les lourds troncs qui, selon les mots de Jonas, auraient nécessité 30 ou 40 hommes pour arriver à peine à les soulever du sol, étaient portés à travers les rochers sur les épaules du vieux Columban et de 2 ou 3 moines.
Avec un soupçon de poésie, Jonas ajoute que l'Abbé et ses moines portèrent leur charge "d'un pied si leste qu'on eut dit qu'ils jouaient et avec joie".
Cette Abbaye fit florès durant 12 siècles, jusqu'à ce que Napoléon la ferme en 1802. Son immense bibliothèque fut divisée parmi diverses bibliothèques d'Europe.
La prière de la reine Théodelinde et le plan de conversion de son Arien de mari et des Lombards reçut un soudain renforcement par l'illustre exilé de Luxeuil. La haine d'une reine, Brunehault, fut l'opportunité pour un très grand bien - Dieu arrange toute chose pour le bien de ceux qui L'aiment et son appelés selon Ses voies.
Bien que 10 ans s'étaient écoulés depuis qu'Agilulph avait commencé à sympathiser avec le Pape Saint Léon le Grand, ce qui aurait pu finir par bientôt porter des fruits pour la conversion du roi, la mort de Saint Grégoire avait mit un terme à la principale influence cléricale sur la pensée du roi Arien. Avec la venue de Columban, Théodelinde vit la possiblité de renouveller l'influence de Grégoire.
Mais en Lombardie, Columban rencontra pour la première fois la subtile atmosphère de 2 grandes hérésies Orientales : le roi et la plupart de ses sujets étaient Ariens. Le reste de son peuple, même le clergé, était Nestoriens, empêtrés dans la fameuse controverse des Trois Chapîtres. Columban avait son esprit de croyant nourri de paix bien déconcerté face à ces palabres Orientaux et ces historiens composeurs de belles formules creuses, c'était en contradiction avec lui et avec les sources de son histoire, quand on voyait descendant les pentes des Alpes une espèce de chien pisteur en quête de sang de la controverse. Face à de telles hérésies, Columban rédigea un traité, et devint impliqué dans l'opposition aux Trois Chapîtres, qui avaient été condamnés par le 5ième Concile Oecuménique de Constantinople. Les évêques d'Istrie et certains de Lombardies défendaient ces écrits avec une telle vigueur, au point de rompre leur communion avec Rome.
Mais la reine Théodelinde vit que son imperturbable amoureux de la vérité et de la paix était envoyé par Dieu pour apporter la paix à son roi et au peuple, à travers la vérité. Bien que sa vie restante ne se comptait plus qu'en mois, il ne put s'empêcher de répondre à la demande de Théodelinde lorsqu'elle souhaitât amener les Lombards Ariens et Nestoriens à la Foi orthodoxe.
A la demande d'Agilulph, Saint Columban écrivit une lettre au pape de Rome du moment, Boniface 4 (8 Mai), concernant la nécessité de réunir un Synode pour ramener la paix dogmatique. Il y écrit : ".. le schisme du peuple est une peine pour (Agilulph), à cause de la reine et de son fils, et peut-être pour son propre salut aussi; voyant qu'on pense qu'il dit que s'il avait connu la vérité, il aurait cru.. le roi vous demande, la reine vous demande, tous vous demandent, que toutes choses puissent être unies au plus vite, afin que comme il y a la paix dans la patrie, il puisse y avoir la paix dans la "foi" et que le troupeau du Christ tout entier soit dès lors un.
Columban rédigea une défense de Rome et de la Foi Orthodoxe envers un interlocuteur anonyme, probablement un Évêque Arien du nord de l'Italie : "Dès lors je vous réponds comme je le peu.. car je crois que le Pillier de l'Eglise est toujours inchangé à Rome".
L'abbé Jonas nous assure que, sans aucun doute en réponse aux souhaits du roi Agilulph et de la reine Théodelinde, il s'installa près de Milan, afin, "par l'arme des Ecritures", de déchirer et de détruire les tromperies des hérétiques, c'est à dire l'hérésie Arienne, contre laquelle il rédigea un savant livre.
Il continua à prêcher à de larges foules, qui étaient toutes émues à la vue de ses longs cheveux et barbe blancs, et de son visage qui bien que profondément buriné par l'âge et les fatigues, brillait pourtant toujours du zèle pour le Christ, et était à même de remuer les âmes.
C'est ainsi que Dieu convertit tant Agilulph que son peuple à travers Columban. Des siècles durant, Bobbio sera la citadelle de la défense scientifique, qui devra son existence à l'homme qui avait uni la culture et la sainteté en un seul esprit et coeur. Quand les ruines furent son lot des siècles plus tard, les trésors accumulés dans sa bibliothèque enrichirent les bibliothèques qui enrichissent encore et toujours les érudits du monde.
La prophétie de Columban au sujet de la mort de Thierry, l'accession de Clotaire, et le meurtre brutal de Brunehault, amena Clotaire à inviter Columban à revenir en Gaule française. Il ne voulut pas revenir, demandant au roi de veiller gentiment sur les Moines de Luxeuil.
Pour un approfondissement biographique
> > > Saint Colomban, Abbé de Luxeuil
Date de dernière mise à jour : 23/11/2024
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