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Saint Clément I, Pape (4ème) de 88 à 97 et Martyr († 100). Fête le 23 Novembre.
Samedi 23 Novembre 2024 : Fête de Saint Clément I, Pape (4ème) de 88 à 97 et Martyr († 100).
Élevé à l'épiscopat par Saint Pierre, il devait être son troisième successeur, vers l'an 91. Il vit la chute et la mort de Néron, ainsi que la prise et la ruine de Jérusalem.
Clément fut le troisième Évêque des Romains, qui date son pontificat de 92 à 101.
Le canon Romain garde le même ordre : Lin, Clet, Clément.
Saints Cyrille et Méthode amenant les restes de Saint Clément à Rome. Fresque du XIe siècle, Basilique St-Clément de Rome
http://nominis.cef.fr/contenus/saint/19/Saint-Clement-Ier.html.
Saint Clément Ier
Pape (4 ème) de 88 à 97 et Martyr (+ 97)
Disciple de saint Paul qui en parle dans sa lettre aux Philippiens (4.3), il est l'un des premiers successeurs de saint Pierre sur le siège de Rome.
Mais on sait peu de choses de son Pontificat en ce temps de l'Église naissante.
Sa lettre aux Corinthiens est le premier document où l'on voit l'Église de Rome intervenir dans une autre Église pour qu'y vive la Charité, document inappréciable par la fraîcheur du texte si proche des rédactions des évangélistes.
Selon la Tradition, non vérifiée, il aurait été exilé en Crimée à Cherson où il aurait subi le Martyre par noyade. Ses reliques furent ramenées à Rome par les saints Cyrille et Méthode au IXe siècle.
Saints Cyrille et Méthode amenant les restes de Saint Clément à Rome, fresque du XIe siècle, Basilique St-Clément de Rome ->
Audience du pape Benoît XVI du 7 Mars 2007 consacrée à Clément de Rome
Il reçut l’épiscopat de Rome le troisième à partir des Apôtres Pierre et Paul. “Il avait vu, dit Saint Irénée, les Apôtres eux-mêmes et avait été en relation avec eux: leur prédication résonnait encore à ses oreilles et leurs travaux étaient encore devant ses yeux”.
Un grave dissentiment s’étant produit chez les Chrétiens de Corinthe, il leur écrivit une lettre remarquable pour rétablir entre eux la concorde et la Paix.
Martyrologe romain.
Statue du Pape Clément 1er à la Basilique Saint Pierre. (Pour voir en grand format: stclementi.jpg).
http://missel.free.fr/Sanctoral/11/23.php.
Saint Clément,
Pape et Martyr
La plus ancienne liste des Évêques de Rome que nous tenons de Saint Irénée de Lyon, donne Saint Clément de Rome comme le troisième successeur de Saint Pierre :
Ayant donc fondé et édifié l'Eglise, les bienheureux apôtres remirent à Lin la charge de l'épiscopat ; c'est de lui que Paul parle dans ses lettres à Timothée ; il eut Anaclet pour successeur. Après Anaclet, le troisième après les apôtres, Clément obtint l'épiscopat.
Telle est aussi l'opinion de l'historien Eusèbe de Césarée, Clément fut le troisième Évêque des Romains, qui date son pontificat de 92 à 101. Le canon Romain garde le même ordre : Lin, Clet, Clément.
A la fin du deuxième siècle, Saint Irénée de Lyon, dans son Adversus haereses, dit que Clément a connu les bienheureux apôtres et conversa avec eux ; il avait encore dans l'oreille la prédication apostolique et leur souvenir devant les yeux.
Dans la première moitié du troisième siècle, Origène, le réputé disciple des apôtres et l'identifie avec ce collaborateur que Saint Paul cite dans la lettre aux Philippiens (IV 2-3) : Clément et mes autres collaborateurs dont les noms se trouvent au Livre de vie.
Dans le sillage d'Origène, Eusèbe de Césarée note : la douzième année du règne de Domitien, Anaclet, ayant été Évêque des Romains douze ans, a pour successeur Clément que l'apôtre, dans sa lettre aux Philippiens, désigne comme le compagnon de ses labeurs par ces mots : " avec Clément et mes autres collaborateurs dont les noms sont au livre de vie. "
Il existe de celui-ci, acceptée comme authentique, une épître longue et admirable. Elle a été écrite au nom de l'église de Rome à celle de Corinthe à propos d'une dissension qui s'était alors élevée à Corinthe.
En beaucoup d'Églises, depuis longtemps et encore de nos jours, on la lit publiquement dans les réunions communes.
Encore que Saint Irénée de Lyon n'en dit rien, il existait à Rome une Tradition du martyre de Saint Clément telle qu'elle affirmée par Rufin, les Papes Télesphore (+ 136) Zosime (+ 418) et le sixième Concile de Vaison (442), cependant, il n'est jamais fait mention de son tombeau.
Les actes de son Martyre sont une œuvre poétique grecque du V° siècle qui, une fois le merveilleux enlevé, peuvent néanmoins fournir des indications que la Tradition a retenues : sous le règne de Trajan (98-117), le Pape Clément, trop influent sur l'aristocratie romaine, aurait été déporté au delà du Pont-Euxin, en Chéronèse Taurique (Crimée) dans les mines du désert proche de Cherson (Sébastopol) et, pour le punir de continuer son apostolat auprès des prisonniers, on lui aurait attaché une ancre au cou avant de le précipiter dans la mer.
Ce que l'on a donc de plus sûr sur Saint Clément de Rome reste la lettre qu'il adresse aux Corinthiens divisés, alors, écrit Eusèbe de Césarée que demeurait encore en vie celui que Jésus aimait : Jean, à la fois apôtre et évangéliste, qui gouvernait les Églises d'Asie, après être revenu, à la mort de Domitien, de l'île où il avait été exilé, ce que confirme Saint Clément d'Alexandrie.
On notera que Corinthe, si proche de l'apôtre Jean qui, aux dires de Saint Clément d'Alexandrie, allait sur invitation dans les pays voisins, s'adresse au successeur de Pierre, l'Évêque de Rome, ou, du moins, si celui-ci, de son propre chef, intervient dans ses affaires, c'est qu'il représente plus que l'Évêque d'une église locale.
Il suffit d'ailleurs de considérer la lettre clémentine pour voir que le Pape est d'autant plus sûr de son autorité que le ton y est tranquille et serein et que, loin d'expliquer pourquoi il intervient, il se contente de s'excuser de n'avoir pu faire plus tôt son devoir.
On se souvient aussi que les Corinthiens reçurent bien cette Épître romaine et que les communautés antiques la mettront presque au rang des écritures comme le souligne Eusèbe de Césarée : en beaucoup d'Églises, depuis longtemps et encore de nos jours, on la lit publiquement dans les réunions communes.
Le Pape Clément, en bon disciple des apôtres, s'appuie solidement sur les Écritures qu'il connaît et manie parfaitement dans de longues citations ; ceci étant, en bon lettré helléniste autant que latin, il ajoute des exemples et des maximes qui relèvent de l'univers antique où affleurent Platon, Sophocle et Cicéron ; enfin, en bon romain, il admire la bonne administration romaine et l'ordre des légions qui la fonde.
Clément de Rome est en admiration devant l'harmonie et la beauté de la création, sa Prière est lyrique et son verbe délicat et sensible.
Certes, il commande sans hésitations mais aussi sans brusquerie, modérant son énergie par une douceur soutenue et, graduellement, par de longs développements il enveloppe ses lecteurs pour les mener patiemment jusqu'à l'acceptation de la correction dont personne ne doit s'irriter.
http://nouvl.evangelisation.free.fr/clement_i.htm.
CLÉMENT I
CONNU AUSSI SOUS LE NOM DE
CLÉMENT DE ROME
Vision de la Trinité du Pape Clément, toile de Giovanni Battista Tiepolo, v. 1730
https://levangileauquotidien.org/FR/display-saint/e8476baa-120c-4be9-9184-2402f0b9367a
Saint Clément I
Pape (4ème) de 88 à 97
et Martyr († 100)
Clément était né à Rome. Riche, instruit, ardent à chercher la vérité, il trouva dans la religion Chrétienne la satisfaction entière des exigences de sa raison et des aspirations de son âme. Non seulement il se fit Chrétien, mais il seconda les apôtres dans la prédication de l'Évangile ; et Saint Paul, dans son épître aux Philippiens, rappelant les travaux de Clément, assure que son nom est écrit au Livre de vie.
Cet attachement de Clément aux apôtres, ce zèle qu'il montra pour la Foi, l'on fait appeler par les Pères homme apostolique.
Élevé à l'épiscopat par Saint Pierre, il devait être son troisième successeur, vers l'an 91. Il vit la chute et la mort de Néron, ainsi que la prise et la ruine de Jérusalem.
Sous l'empereur Vespasien, Clément fut conduit au tribunal du préfet, qui demeura émerveillé de la sagesse de ses réponses ; mais la volonté de l'empereur était nette : « Que Clément sacrifie aux dieux ou soit exilé en Chersonèse ! »
Quelle ne fut pas la joie du saint exilé, de trouver dans ce lointain pays deux mille Chrétiens ! La consolation de ces Chrétiens fut indicible :
« Dieu, leur dit l'humble Pontife, m'a fait une grâce dont je n'étais pas digne, en m'envoyant au milieu de vous partager vos couronnes. »
Les généreux confesseurs de la Foi, au milieu de leurs rudes travaux, étaient souvent privés d'eau et devaient aller la chercher à une très forte distance.
Plein de confiance en Dieu, Clément dit aux Chrétiens : « Prions le Seigneur, qui a fait jaillir l'eau d'un rocher du désert ; il nous viendra en aide. »
Il se mit donc en Prière, et bientôt, levant les yeux, il aperçut sur la colline un agneau blanc comme la neige, qui de son pied droit indiquait une source d'eau vive jaillissant soudain. À partir de ce jour, les martyrs eurent de l'eau en abondance.
La nouvelle de ce miracle fit une grande impression dans tout le pays, les conversions se multiplièrent, des églises se bâtirent, et quelques années plus tard le paganisme était complètement détruit.
Saint Clément nous a laissé dans ses lettres le plus charmant tableau de ses missions apostoliques.
Ce fut seulement sous Trajan, après plus de vingt ans d'exil, que le saint Pape, devenu très suspect à cause de son zèle et de ses succès, fut jeté à la mer, une ancre au cou.
Les Chrétiens priaient sur la plage. La mer se retira, chose inouïe, d'une lieue et demi, et le corps du Martyr parut à découvert, dans une chapelle de marbre construite par les anges.
Les marins ont pris Saint Clément pour patron.
Pour approfondir, lire la Catéchèse du Pape Benoît XVI :
>>> Saint Clément, Évêque de Rome
[Allemand, Anglais, Croate, Espagnol, Français, Italien, Portugais]
BENOÎT XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE
Mercredi 7 mars 2007
Saint Clément, Évêque de Rome
Chers frères et sœurs,
Nous avons médité au cours des derniers mois sur les figures de chaque Apôtre et sur les premiers témoins de la Foi Chrétienne, que les écrits du Nouveau Testament mentionnent. A présent, nous consacrons notre attention aux Pères apostoliques, c'est-à-dire à la première et à la deuxième génération dans l'Eglise après les Apôtres. Et nous pouvons ainsi voir comment débute le chemin de l'Eglise dans l'histoire.
Saint Clément, Evêque de Rome au cours des dernières années du premier siècle, est le troisième Successeur de Pierre, après Lin et Anaclet.
Sur sa vie, le témoignage le plus important est celui de saint Irénée, Évêque de Lyon jusqu'en 202. Il atteste que Clément "avait vu les Apôtres", "les avait rencontrés", et avait "encore dans les oreilles leur prédication, et devant les yeux leur tradition" (Adv. haer. 3, 3, 3).
Des témoignages tardifs, entre le quatrième et le sixième siècle, attribuent à Clément le titre de martyr.
L'autorité et le prestige de cet Évêque de Rome étaient tels que divers écrits lui furent attribués, mais son unique œuvre certaine est la Lettre aux Corinthiens.
Eusèbe de Césarée, le grand "archiviste" des origines Chrétiennes, la présente en ces termes: "Une lettre de Clément reconnue comme authentique, grande et admirable nous a été transmise. Elle fut écrite par lui, de la part de l'Eglise de Rome, à l'Eglise de Corinthe...
Nous savons que depuis longtemps, et encore de nos jours, celle-ci est lue publiquement au cours de la réunion des fidèles" (Hist. Eccl. 3, 16).
On attribuait à cette lettre un caractère presque canonique. Au début de ce texte - écrit en grec - Clément regrette que "les adversités imprévues, qui ont eu lieu l'une après l'autre" (1, 1), ne lui aient pas permis une intervention plus prompte.
Ces "adversités" doivent être comprises comme la persécution de Domitien: c'est pourquoi la date de la rédaction de la lettre doit remonter à l'époque qui suivit immédiatement la mort de l'empereur et la fin de la persécution, c'est-à-dire tout de suite après 96.
L'intervention de Clément - nous sommes encore au I siècle - était rendue nécessaire par les graves problèmes que traversait l'Eglise de Corinthe: en effet, les Prêtres des communautés avaient été déposés par plusieurs jeunes contestataires.
Cet événement douloureux est rappelé, encore une fois, par Saint Irénée, qui écrit: "Sous Clément, un conflit important étant apparu parmi les frères de Corinthe, l'Eglise de Rome envoya aux Corinthiens une lettre très importante pour qu'ils se réconcilient dans la Paix, qu'ils renouvellent leur Foi et annoncent la Tradition, qu'ils avaient reçue des Apôtres depuis peu de temps" (Adv. haer. 3, 3, 3).
Nous pourrions donc dire que cette lettre constitue un premier exercice du Primat Romain après la mort de Saint Pierre.
La lettre de Clément reprend des thèmes chers à Saint Paul, qui avait écrit deux longues lettres aux Corinthiens, en particulier la dialectique théologique, éternellement actuelle, entre l'indicatif du Salut et l'impératif de l'engagement moral.
Il y a avant tout l'heureuse annonce de la Grâce qui sauve. Le Seigneur nous prévient et nous donne le Pardon, il nous donne son Amour, la grâce d'être Chrétiens, ses frères et sœurs.
C'est une annonce qui remplit notre vie de Joie et qui donne de l'assurance à notre action: Le Seigneur nous prévient toujours avec sa Bonté et la Bonté du Seigneur est toujours plus grande que tous nos péchés.
Il faut cependant que nous nous engagions de manière cohérente avec le don reçu et que nous répondions à l'annonce de Salut par un chemin généreux et courageux de conversion.
Par rapport au modèle paulinien, la nouveauté est que Clément fait suivre la partie doctrinale et la partie pratique, qui étaient constitutives de toutes les lettres pauliniennes, par une "grande Prière" qui conclut pratiquement la lettre.
L'occasion immédiate de la lettre donne à l'Évêque de Rome la possibilité d'une ample intervention sur l'identité de l'Église et sur sa mission.
S'il y eut des abus à Corinthe, observe Clément, le motif doit être recherché dans l'affaiblissement de la Charité et d'autres vertus Chrétiennes indispensables.
C'est pourquoi il rappelle les fidèles à l'Humilité et à l'Amour fraternel, deux vertus véritablement constitutives de l'existence dans l'Église:
"Nous sommes une portion sainte", avertit-il, "nous accomplissons donc tout ce que la sainteté exige" (30, 1).
En particulier, l'Évêque de Rome rappelle que Le Seigneur Lui-même "a établi où et par qui il désire que les services Liturgiques soient accomplis, afin que chaque chose, faite de façon sainte et avec son accord, soit conforme à sa Volonté...
En effet, au Prêtre suprême ont été confiées des fonctions Liturgiques qui lui sont propres, pour les Prêtres a été établie la place qui leur est propre, et aux lévites reviennent des services spécifiques.
L'homme laïc est lié à l'organisation laïque" (40, 1-5: notons qu'ici, dans cette lettre de la fin du I siècle, apparaît pour la première fois dans la littérature Chrétienne le terme grec "laikós" qui signifie "membre du laos", c'est-à-dire "du peuple de Dieu").
De cette façon, en se référant à la Liturgie de l'antique Israël, Clément dévoile son idéal d'Église.
Celle-ci est rassemblée par l'"unique Esprit de Grâce répandu sur nous" qui souffle dans les divers membres du Corps du Christ, dans lequel tous, unis sans aucune séparation, sont "membres les uns des autres" (46, 6-7).
La nette distinction entre le "laïc" et la hiérarchie ne signifie en aucune manière une opposition, mais uniquement ce lien organique d'un corps, d'un organisme, avec ses diverses fonctions.
En effet, l'Eglise n'est pas un lieu de confusion, ni d'anarchie, où chacun peut faire ce qu'il veut à tout instant: dans cet organisme, à la structure articulée, chacun exerce son ministère selon la vocation reçue.
En ce qui concerne les chefs de la communauté, Clément explique clairement la doctrine de la succession Apostolique.
Les normes qui la régissent découlent en ultime analyse de Dieu Lui-même. Le Père a envoyé Jésus Christ, qui à son tour a envoyé les Apôtres.
Puis, ceux-ci ont envoyé les premiers chefs des communautés et ils ont établi que d'autres hommes dignes leur succèdent.
Tout procède donc "de façon ordonnée de la Volonté de Dieu" (42). A travers ces paroles, avec ces phrases, saint Clément souligne que l'Église possède une structure Sacramentelle et non une structure politique.
L'action de Dieu qui vient à notre rencontre dans la Liturgie précède nos décisions et nos idées. L'Église est surtout un don de Dieu et non pas notre créature, et c'est pourquoi cette structure Sacramentelle ne garantit pas seulement l'organisation commune, mais également la pré-éminence du don de Dieu, dont nous avons tous besoin.
Finalement, la "grande Prière" confère un souffle universel aux argumentations précédentes. Clément loue et rend grâce à Dieu pour sa merveilleuse providence d'Amour, qui a créé le monde et continue à le sauver et à le sanctifier.
L'invocation adressée aux gouvernants revêt une importance particulière. Après les textes du Nouveau Testament, celle-ci représente la Prière la plus antique pour les institutions politiques.
Ainsi, au lendemain de la persécution, les Chrétiens, bien conscients que les persécutions allaient se poursuivre, ne cessent de Prier pour les autorités mêmes qui les avaient condamnés injustement.
Le motif est avant tout d'ordre Christologique: il faut prier pour les persécuteurs, comme le fit Jésus sur la Croix.
Mais cette Prière contient également un enseignement qui guide, au fil des siècles, l'attitude des Chrétiens à l'égard de la politique et de l'Etat.
En priant pour les autorités, Clément reconnaît la légitimité des Institutions politiques dans l'ordre établi par Dieu; dans le même temps, il manifeste la préoccupation que les autorités soient dociles à Dieu et "exercent le pouvoir que Dieu leur a donné dans la Paix et la mansuétude avec Piété" (61, 2).
César n'est pas tout. Une autre souveraineté apparaît, dont l'origine et l'essence ne sont pas de ce monde, mais "d'en haut": c'est celle de la Vérité, à laquelle revient également le droit d'être écoutée par l'Etat.
Ainsi, la lettre de Clément affronte de nombreux thèmes d'une actualité permanente. Celle-ci est d'autant plus significative, qu'elle représente, depuis le premier siècle, la sollicitude de l'Eglise de Rome qui préside à toutes les autres Eglise dans la Charité.
Avec le même Esprit, nous faisons nôtres les invocations de la "grande Prière", là où l'Évêque de Rome se fait la voix du monde entier: "Oui, ô Seigneur, fais resplendir sur nous ton Visage dans le bien de la Paix; protège-nous de ta main puissante...
Nous te rendons grâces, à travers le Prêtre suprême et guide de nos âmes, Jésus Christ, au moyen duquel nous te rendons Gloire et Louange, à présent et de génération en génération, pour les siècles des siècles. Amen" (60-61).
http://christroi.over-blog.com/article-saint-clement-patron-des-marins-61374334.html.
Saint Clément, Pape (Ier siècle), Patron des marins
Saint Clément était né à Rome. Riche, instruit, ardent à chercher la vérité, il trouva dans la Religion Chrétienne la satisfaction entière des exigences de sa raison et des aspirations de son âme.
Non seulement il se fit Chrétien, mais il seconda les apôtres dans la prédication de l'Évangile; et Saint Paul, dans son épître aux Philippiens, rappelant les travaux de Clément, assure que son nom est écrit au Livre de vie.
Cet attachement de Clément aux apôtres, ce zèle qu'il montra pour la Foi, l'on fait appeler par les Pères homme Apostolique.
Élevé à l'épiscopat par Saint Pierre, il devait être son troisième successeur, vers l'an 91 (liste des papes).
Clément vit la chute et la mort de Néron, ainsi que la prise et la ruine de Jérusalem (70).
Sous l'empereur Vespasien (69-79), Clément fut conduit au tribunal du préfet Mamertinus qui demeura émerveillé de la sagesse de ses réponses.
On provoqua une émeute au sujet de Clément ; et dans le trouble qui s'ensuivit, les uns disaient : « Quel mal a-t-il fait ? Ou plutôt quel bien n'a-t-il pas fait ?
Les malades qui reçoivent sa visite sont guéris; quiconque l'aborde accablé de tristesse s'en retourne le cœur joyeux, il ne fait de mal à personne et fait du bien à tout le monde. »
Les autres, poussés par l'esprit du diable, s'écriaient : « C'est de la magie, il détruit ainsi le culte de nos dieux, car il nie la divinité de Jupiter ; il appelle Hercule un esprit immonde; la sainte déesse Vénus, une prostituée ; quant à Vesta, il dit faussement qu'elle a été brûlée. Il parle de même de la très sainte Minerve; et encore de Diane, de Mercure, de Saturne, de Mars; enfin, il couvre d'opprobres tous les noms de nos dieux et leurs temples. Qu'il sacrifie ou qu'il meure. » : « Que Clément sacrifie aux dieux ou soit exilé en Chersonèse ! »
Mamertinus, préfet de la ville, ne pouvant tolérer cette sédition, se fit amener Clément.
Il le dévisagea et dit : « Je sais que tu es de race noble, ainsi que me l'atteste le peuple. Mais tu as embrassé l'erreur, et tu rends un culte à je ne sais quel Christus, sans honorer les dieux qu'on vénère dans les temples. Renonce donc à toute vaine superstition, et honore les dieux. »
Clément dit : « Je désirerais que Ton Excellence, dans sa sagesse, voulût bien écouter ma défense, et considérer que, si je suis accusé, ce n'est point à cause d'une émeute, mais pour la doctrine que je prêche.
Car si, semblables à une meute de chiens, ils aboient contre nous et nous mettent en pièces, ils ne peuvent du moins empêcher que nous ne soyons des hommes raisonnables ; quant à eux, ils sont toujours des êtres sans raison.
Toute sédition a pour auteurs des ignorants, ce qui fait qu'on ne peut avec sûreté l'embrasser et qu'elle est dépourvue de justice et de vérité. Que le silence se rétablisse, ce repos qui donne à un homme la facilité de se recueillir ; dans cet état, il pourra trouver le Dieu véritable et lui engager sa Foi. »
Mamertinus envoya à l'empereur Trajan ce rapport sur Clément. « Le peuple ne cesse d'assaillir Clément de cris séditieux; mais on ne saurait alléguer de témoignage digne de créance contre sa conduite. »
Trajan répondit qu'on devait l'obliger à sacrifier ou le reléguer au delà du Pont-Euxin, dans une ville perdue de la Chersonèse
Quelle ne fut pas la joie du saint exilé, de trouver dans ce lointain pays deux mille Chrétiens depuis longtemps condamnés par sentence juridique, et occupés à travailler le marbre.
A la vue du saint et célèbre Évêque Clément, la consolation de ces Chrétiens fut indicible, tous s'approchèrent de lui avec des gémissements et des pleurs ; ils disaient : « Prie pour nous, saint Pontife, afin que nous devenions dignes des promesses du Christ. »
Clément, ayant appris qu'ils avaient été déportés pour leur Foi en Dieu, répondit : « Dieu, leur dit l'humble pontife, m'a fait une Grâce dont je n'étais pas digne, en m'envoyant au milieu de vous.
Ce n'est point sans raison que Le Seigneur m'a conduit en ces lieux : c'est afin que, prenant part à vos souffrances, je puisse partager vos couronnes, vous apporter des consolations et vous donner l'exemple de la Patience. »
Les généreux confesseurs de la Foi, au milieu de leurs rudes travaux, étaient souvent privés d'eau et devaient aller la chercher à une très forte distance.
Plein de confiance en Dieu, Clément dit aux Chrétiens : « Prions le Seigneur, qui a fait jaillir l'eau d'un rocher du désert ; il nous viendra en aide. »
Il se mit donc en Prière, et bientôt, levant les yeux, il aperçut sur la colline un agneau blanc comme la neige, qui de son pied droit indiquait une source d'eau vive jaillissant soudain.
À partir de ce jour, les Martyrs eurent de l'eau en abondance. La nouvelle de ce miracle fit une grande impression dans tout le pays, les conversions se multiplièrent, des églises se bâtirent, et quelques années plus tard le paganisme était complètement détruit.
Saint Clément nous a laissé dans ses lettres le plus charmant tableau de ses missions apostoliques.
Ce fut seulement sous Trajan, après plus de vingt ans d'exil, que le saint Pape, devenu très suspect à cause de son zèle et de ses succès, fut précipité au fond de la mer, une ancre au cou.
On envoya sur les lieux le préfet Aufidianus. Il fit d'abord périr un grand nombre de fidèles par divers genres de supplices.
Voyant qu'ils s'offraient tous avec joie au Martyre, il épargna la multitude et ne réserva que le bienheureux Clément, espérant le contraindre à sacrifier.
Mais, le voyant si ferme dans la Foi au Seigneur, et craignant de ne pouvoir jamais lui faire changer de sentiment, il dit à ses satellites : « Qu'on le mène au milieu de la mer, qu'on lui attache une ancre au cou, et qu'on le précipite au fond, de peur que les Chrétiens ne l'honorent comme un Dieu. »
L'ordre exécuté, toute la multitude des Chrétiens se rendit au rivage, priant sur la plage, avec des cris et des lamentations.
Alors les disciples du saint Martyr, Cornelius et Phoebus, leur dirent : « Prions tous ensemble, afin que le Seigneur daigne nous montrer les reliques de son Martyr. »
Pendant que le peuple priait, la mer se retira d'elle-même à la distance de trois milles. Et le peuple s'étant avancé sur le terrain laissé à sec, on trouva un édifice ayant la forme d'un temple de marbre, construit par les anges; et dans un tombeau de pierre reposait le corps du bienheureux Clément, disciple de l'apôtre Saint Pierre. L'ancre avec laquelle il avait été submergé était placée près de lui.
Ses disciples furent avertis par une révélation de ne point enlever le corps; et l'oracle Céleste ajouta que désormais tous les ans, le jour du combat du saint Martyr, la mer se retirerait pendant sept jours, et qu'on y pourrait marcher à pied sec pour qu'on aille vénérer ses Saintes Reliques. Ce qu'il a plu au Seigneur d'accomplir jusqu'à ce jour pour la Gloire de son Nom.
Les marins ont pris Saint Clément pour patron.
De nombreuses années plus tard, en 860, l'Apôtre des Slaves, Saint Cyrille, fut envoyé par le Patriarche de Constantinople, Saint Photius, en Chersonèse, pour y Baptiser les populations slaves.
C'est lui qui retrouva alors les Reliques de Saint Clément et en rapporta une partie à Byzance. Par la suite, il sera chargé de transmettre ces Saintes Reliques au Pape Adrien II, à Rome.
Ce lien créé avec l'un des premiers Évêques de Rome sera d'une grande importance pour la Piété russe et permettra de l'enraciner davantage dans la Tradition Apostolique.
Le lien de la Charité de Dieu, qui peut le raconter ? La grandeur de sa beauté, qui est capable de l’exprimer ? Elles sont ineffables les hauteurs où fait monter la charité. La charité nous unit à Dieu, « la Charité couvre la multitude des péchés », la Charité endure tout, patiente pour tout ; il n’est rien de bas dans la Charité, rien qui s’enfle ; la Charité ne sépare pas, la Charité ne fomente pas la révolte, la Charité opère tout dans la concorde ; c’est dans la Charité qu’ont été rendus parfaits les élus de Dieu ; sans la Charité il n’est rien qui plaise à Dieu. C’est dans la Charité que le Maître nous a attirés à Lui ; c’est à cause de sa Charité envers nous que Jésus Christ Notre Seigneur, selon la volonté de Dieu, a donné son Sang pour nous, sa Chair pour notre chair, et sa Vie pour nos vies.
Clément de Rome, Epître aux Corinthiens, 49
Prière
Dieu éternel et tout-puissant,
toi que nous admirons
dans la force de tes martyrs,
donne-nous de fêter dans la joie
la fête de Saint Clément :
à la fois Prêtre de ton Fils
et victime,
il a signé de son témoignage
ce qu’il Célébrait,
il a confirmé par son exemple
ce qu’il Prêchait.
Date de dernière mise à jour : 23/11/2024
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