64. Fête de Sainte Marie-Madeleine...2ème Partie.

LA PAIX DU SEIGNEUR SOIT AVEC VOUS, VOTRE FAMILLE ET VOS PROCHES.

FÊTE DE SAINTE MARIE-MADELEINE…2ème Partie.

 

DEUXIEME PARTIE.

Marie-Magdeleine a été cette grande pécheresse…cette grande prostituée connue de tous et dont tellement d’hommes (y compris en secret par de nombreux « Prêtres » juifs…qui la condamnaient en public !!!) ont profités allègrement de ses charmes féminins.

Elle était cette brebis égarée, prise dans les ronces qui l’enserraient.

 

Par elle-même, elle n’aurait jamais pu s’en sortir…mais Dieu a entendu les Prières de son frère (Lazare) et de sa sœur (Marthe)…la maladie de Lazare (offerte à Dieu pour la conversion de Marie-Magdeleine) qui l’a conduit à mourir…avant d’être ressuscité par Jésus…après avoir été enterré pendant 4 jours (voir ma Réflexion n°29 : Le Signe de Jonas).

 

Dieu qui est le meilleur médecin qui soit nous montre le chemin pris par Jésus pour venir au secours de cette brebis égarée qu’était Marie-Magdeleine…la guérir et en faire une des plus grande Sainte). 

(Voir, lire et méditer ma Réflexion n°41 : La Brebis perdue)

 

J’aimerais revenir sur L’Evangile de ce jour où Jésus, juste après Sa Résurrection, apparaît en premier à Marie-Magdeleine (ou plus exactement en deuxième…car Il a réservé la première place à Sa Très Sainte Mère, La Très Sainte Vierge Marie).

J’aimerais rapporter un extrait du passage où Jésus révèle à Maria Valtorta pourquoi Il est apparût en premier à Marie-Magdeleine...tout en rappelant que chacun de nous est quelque part en soi, Marie-Magdeleine et que nous sommes tous appelés à la même conversion qu’elle.

Ce passage se trouve aussi, comme beaucoup d’autres concernant la Fête de ce jour, dans ma Réflexion n°41 : La Brebis Perdue.

Je ne peux que frémir et pleurer de penser à tous ceux, qui pour des plaisirs malsains sur terre (pouvoir, argent, superbes villas, yachts de très grand luxe…le tout leur permettant la luxure, la débauche, la perversion autorisée et sans limite, etc…) risquent de vivre pour l’éternité dans des souffrances inimaginables…alors que s’ils avaient aimé et partagé une partie de leurs fortunes avec ceux qui en avaient besoin…ils vivraient heureux pour l’éternité.

Pour eux, et pour nous tous, qui sommes si souvent cette brebis égarée, n’ayant pas réalisé combien Dieu nous Aime et n’en faisant qu’à notre tête et selon nos envies et nos désirs, j’aimerais, en terminant, mettre un passage qui est merveilleux.

 

Marie-Magdeleine, la brebis perdue, enfermée dans les multiples ronces du péché et de la pourriture, non seulement a retrouvé son Berger (Jésus) qui l’a délivré, qui l’a soigné, qui l’a guérit…mais, après être passée par Le Calvaire et Le Golgotha, après avoir vécu Le Crucifiement de Jésus, après l’avoir pris dans ses bras, mort et ensanglanté (elle était avec Marie (La Mère de Jésus) et avec Jean au pieds de La Croix), elle a été la deuxième personne à qui Jésus s’est montré Ressuscité, après Sa Mère.

Extrait des Révélations de Jésus à Maria Valtorta (tome 10, chapitre 6 de L’Evangile tel qu’il m’a été révélé…

En relation avec la scène précédente.

Jésus dit :

Et je vais trouver la Mère. Il est bien juste que j’y aille. Cela l’a été pour mes anges. Ce doit l’être bien plus pour celle qui, en plus d’être ma gardienne et mon réconfort, a été celle qui m’a donné la vie.

Avant encore de revenir au Père dans mon vêtement d’Homme glorifié, .je vais voir ma Mère. J’y vais dans la splendeur de mon vêtement paradisiaque et de mes Gemmes vivantes. Elle peut me toucher, elle peut me baiser car elle est la Pure, la Belle, l’Aimée, la Bénie, la Sainte de Dieu.
Le nouvel Adam va à la nouvelle Ève. Le mal est entré dans le monde par la femme et c’est par la Femme qu’il a été vaincu. Le Fruit de la Femme a désintoxiqué les hommes de la bave de Lucifer.

Maintenant s’ils veulent ils peuvent être sauvés. Elle a sauvé la femme restée si fragile après la blessure mortelle.

Et après qu’à la Pure, à laquelle par droit de Sainteté et de Maternité il est juste qu’aille son Fils-Dieu, je me présente à la femme rachetée, à celle qui est le chef de file, à celle qui représente toutes les créatures féminines que je suis venu délivrer de la morsure de la luxure, pour qu’elle dise à celles qui vont vers Moi pour guérir, qu’elles aient foi en Moi, qu’elles croient en ma Miséricorde qui comprend et pardonne, que pour vaincre Satan qui fouille leurs chairs, elles regardent ma Chair ornée des cinq plaies.

Je ne me fais pas toucher par elle. Elle n’est pas
la Pure qui peut toucher sans le contaminer le Fils qui revient au Père. Elle a encore beaucoup à purifier par la pénitence, mais son amour mérite cette récompense.

Elle a su ressusciter par sa volonté du tombeau de ses vices, étrangler Satan qui la possédait, défier le monde par amour pour son Sauveur, elle a su se dépouiller de tout ce qui n’est pas amour,elle a su n’être plus que L’Amour qui se consume pour son Dieu.

Et Dieu l’appelle : “Marie”. Entends-la répondre: “Rabboni !” Il y a son cœur dans ce cri.
C’est à elle, qui l’a mérité, que je donne la charge d’être la messagère de la Résurrection.

 

Et encore une fois elle sera méprisée comme si elle avait déliré.

Mais rien ne lui importe à Marie de Magdala, à Marie de Jésus, du jugement des hommes.Elle m’a vu ressuscité et cela lui donne une joie qui apaise tout autre sentiment.

Tu vois comme j’aime même celui qui a été coupable, mais a voulu sortir de la faute?

Ce n’est même pas à Jean que je me montre d’abord, mais à la Magdeleine. Jean avait déjà eu de Moi la qualité de fils.

Il le pouvait avoir car il était pur et il pouvait être le fils non seulement spirituel, mais aussi donnant et recevant ces besoins et ces soins qui concernent la chair, à la Pure et de la Pure de Dieu.
Marie-Magdeleine, la ressuscitée à la Grâce, a la première vision de la Grâce Ressuscitée.

 

Quand vous m’aimez jusqu’à vaincre tout pour Moi, je vous prends la tête et le cœur malades dans mes mains transpercées et je vous souffle au visage ma Puissance.

Et je vous sauve, je vous sauve, fils que j’aime. Vous redevenez beaux, sains, libres, heureux. Vous redevenez les fils aimés du Seigneur.

Je vous fais porteurs de ma Bonté parmi les pauvres hommes, les témoins de ma Bonté envers eux, pour les persuader d’Elle et de Moi.

Ayez, ayez, ayez foi en Moi. Ayez l’amour. Ne craignez pas.

Que vous rende sûrs de l’amour de votre Dieu tout ce que j’ai souffert pour vous sauver.


Ne nous moquons pas de Dieu (Rien de ce que nous faisons, vivons ou pensons ne lui est caché car il voit au plus profond de nos cœurs et de nos pensées), répondons à Son Amour par notre Amour vrai, pur et sincère (même s’il est bien faible), reconnaissons-nous pécheur et demandons Lui de nous pardonner et de nous guérir.

Et Lui, en merveilleux Père, nous tendra les bras, au Ciel, dans Son Royaume, en nous disant : 

« Venez à Moi, vous qui êtes mes enfants bénis. Entrez dans La Joie de votre Père…Mon Royaume est à vous…Le veau gras a été servi…Réjouissez-vous pour l’éternité ».  

Marie-Magdeleine de pécheresse se moquant de Dieu, rachetée par Dieu, est devenue une Amoureuse inconditionnelle de Dieu, Passionnée de Dieu, d’une Passion dévorante comme aucune autre vouant une reconnaissance éternelle et infinie à Son Sauveur.

Jésus dira d’elle (Marie de Magdala ) :

"C'est la plus grande ressuscitée de mon Évangile. Âmes qui avez erré, apprenez d'elle la Science qui prépare au Ciel". 

Marie-Magdeleine après avoir été la plus grande pécheresse et prostituée de Magdala est devenu, à force de volonté et de ténacité la plus grande Amoureuse de Jésus, l’appelant amoureusement « Rabbouni », au point que Jésus dira à son frère Lazare juste avant Sa Passion et Sa Mort Crucifié sur La Croix :

Extrait des Révélations de Jésus à Maria Valtorta (tome 9, chapitre 6 de L’Evangile tel qu’il m’a été révélé…

L'adieu à Lazare.

Jésus dit :

"Sais-tu qui, parmi mes plus intimes, confieras Jésus à Lazare, a su changer sa nature pour devenir du Christ, comme le Christ le veut ? Une seule : ta sœur Marie. Elle est partie d'une animalité complète et pervertie pour atteindre une spiritualité angélique.

Et cela par l'unique force de l'amour." 

 

Extrait des Révélations de Jésus à Maria Valtorta (tome 10, chapitre 16 de L’Evangile tel qu’il m’a été révélé… 

Jésus ressuscité au Gethsémani.

Jésus Ressuscité dit (en parlant aux apôtres de Marie-Magdeleine et du Golgotha) :

Elle est aussi une des premières personnes à aller vénérer le Golgotha après la Passion de Jésus :

J’y suis mort. Et je l’ai sanctifié pour toujours. En vérité je vous dis que jusqu’à la fin des siècles il n’y aura pas de lieu plus saint que celui-là, et il attirera les foules de toute la Terre et de toutes les époques pour baiser cette poussière.

Et il y a déjà quelqu’un qui vous y a précédés, sans craindre les moqueries et les vengeances, sans craindre de se contaminer.

Et pourtant celle qui vous a précédés avait une double raison de craindre cela.” dira Jésus à ses apôtres craintifs

 

Marie-Magdeleine aimant déjà Jésus d’un véritable Amour a demandé à Jésus, peu de temps avant Sa Passion, à l’Aimer d’un Amour Infini.

Extrait de ma Réflexion n°2 : Qui est Marie ???

Aimons Dieu comme Marie-Magdeleine partie de très grande pécheresse et arrivée au sommet de l’Amour :


Extrait des Révélations de Jésus à Maria Valtorta (tome 8, chapitre 11 de L’Evangile tel qu’il m’a été révélé)…

Jésus à Béthanie.

Demande de Marie-Magdeleine à Jésus…peu après la Résurrection de Lazare, son frère.

"Alors, brûle-moi, Seigneur. Je te le demande en grâce."

"Ne te suffit-elle pas la force d'amour que tu possèdes ?"

"C'est trop peu, Seigneur. Elle pouvait servir pour aimer des hommes, pas pour Toi qui es le Seigneur infini."

"Mais justement parce que je suis tel, il serait alors nécessaire d'avoir un amour sans limites..."

"Oui, mon Seigneur. C'est cela que je veux. Que tu mettes en moi un amour sans limites."

"Marie, le Très-Haut, qui sait ce qu'est l'amour, a dit à l'homme : "Tu m'aimeras de toutes tes forces". Il n'exige pas davantage, car Il sait que c'est déjà un martyre d'aimer avec toutes ses forces…"

"N'importe, mon Seigneur. Donne-moi un amour infini pour t'aimer comme tu dois être aimé, pour t'aimer comme je n'ai aimé personne."

"Tu me demandes une souffrance semblable à un bûcher qui brûle et consume, Marie. Il brûle et se consume lentement... Penses-y."

"Il y a si longtemps que j'y pense, mon Seigneur, mais je n'osais te le demander. Maintenant je sais combien tu m'aimes. Maintenant vraiment je sais à quel point tu m'aimes, et j'ose te le demander. Donne-moi cet amour infini, Seigneur."

 

Jésus la regarde. Elle est devant Lui, encore amaigrie par les veilles et la souffrance, avec un vêtement modeste et une coiffure simple, comme une fillette sans malice, avec un visage pâle où s'allume le désir, les yeux suppliants et pourtant déjà étincelants d'amour, déjà plus séraphin que femme. C'est vraiment la contemplatrice qui demande le martyre de la contemplation absolue.

Jésus lui dit un seul mot après l'avoir bien regardée, comme pour mesurer sa volonté : "Oui"

"Ah ! Mon Seigneur ! Quelle grâce de mourir d'amour pour Toi !" elle tombe à genoux pour baiser les pieds de Jésus.

 

"Lève-toi, Marie, prends ces fleurs. Ce seront celles de tes noces spirituelles. Sois douce comme le fruit de l'amandier, pure comme sa fleur et lumineuse comme l'huile que l'on extrait de son fruit quand on l'allume, et parfumée comme cette huile quand saturée d'essences on la répand dans les banquets ou sur la tête des rois, parfumée par tes vertus. Alors vraiment tu répandras sur ton Seigneur le baume qui Lui sera infiniment agréable."

Marie prend les fleurs mais ne se lève pas de terre et embaume à l'avance par son amour avec ses baisers et ses larmes répandues sur les pieds de son Maître.


Si vous avez regardé mes dernières Réflexions (Entre autre sur La Fête de Saint Thomas et La Fête de Saint Benoît), vous avez pu voir que vivre avec la pensé d’un héritage infiniment merveilleux promis pour l’éternité à ceux qui auront appris à Aimer Dieu, à Aimer leur Prochain et à ne vivre que pour Dieu en total obéissance, humilité et Amour…change totalement notre manière de vivre.

J’ai aussi parlé de grands Saints qui ont fuit les richesses de ce monde en s’en remettant à la providence de     Dieu, qui ont préférés les souffrances physiques pour lutter contre les penchants mauvais de leur chair à la volupté des plaisirs de ce monde…tout cela parce qu’ils étaient des Amoureux fous de Dieu.

Sainte Marie-Magdeleine était de ceux-là. Après La Mort de Jésus, après qu’Il soit retourné dans Son Royaume, L’Eglise a commencé à se développer…les Chrétiens à être persécutés.


Marie-Magdeleine est parti dans le midi de La France.

Fête le 22 juillet. Selon une tradition bien établie, elle s’est exilée en Provence avec toute la famille de Béthanie, après la Résurrection de Jésus et probablement poussée par les persécutions naissantes.

Cette émigration ne peut surprendre, la Gaule Narbonnaise (sud de la France de l'époque romaine) était, à cette époque, un lieu d'éloignement comme nous le confirme les sources historiques. On y retrouve en effet bannis et disgraciés comme Hérode Antipas et Hérodiade (St Bertrand de Comminges dans le Pyrénées), Pilate (Vienne de France) et Claudia Procula (Narbonne)... Ce n'est donc pas étonnant que ce lieu d'éloignement ait porté refuge à la famille persécutée.

Ermite dans le massif de la Sainte Baume, elle y est morte à l'âge de 70/75 ans environ. Son tombeau, à Saint Maximin (Var), tenu par les dominicains, est le troisième tombeau de la chrétienté. Voir "Le premier siècle chrétien" de Jean Aulagnier sur l’authenticité probable de cette tradition (éditions Résiac). L'ostentation de ses reliques a lieu dans la Basilique de Saint-Maximin à partir du 22 juillet et pendant huit jours. On peut aussi faire un pèlerinage à la grotte de la Sainte-Baume, toute proche.

 Maria Valtorta, dans sa vision du 30 mars 1944, confirme cet exil dans la grotte de la Sainte-Baume (même si la précision n'est pas donnée). Cette vision décrit notamment la mort de Marie Madeleine. Un doute demeure cependant pour la localisation de la grotte : Maria Valtorta croit distinguer le reflet de la mer.

La grotte serait donc sur le versant opposé au sanctuaire actuel, à moins que ce reflet indique un lac ou une rivière. À noter aussi que, contrairement à la tradition, Maximin n'est pas présent à sa mort (mais il peut avoir été prévenu).

Elle vivra ainsi de nombreuses années jusqu’à sa mort en ermite dans une grotte (La grotte de la pénitente) et Jésus a révélé à Maria Valtorta les derniers instants de sa vie Amoureuse et de souffrance…en expiation continuelle pour le mal qu’elle avait fait à cause de son péché.

 

Extrait des Révélation de Jésus à Maria Valtorta du 30 Mars 1944 (dans les Cahiers de 1944).

Vision de la mort de Marie-Madeleine.

Maria Valtorta nous raconte sa vision : 

Je vois une caverne rocheuse dans laquelle se trouve un lit de feuilles amassées sur un châssis rudimentaire de branchages enchevêtrés et liés par des joncs. Ce doit être aussi confortable qu’un instrument de torture.

En outre, la grotte possède une grosse pierre qui sert de table, et une plus petite qui fait office de siège. Contre le côté du fond, il y en a une autre : un grand rocher saillit de la roche et — je ne sais si c’est naturellement ou à la suite d’un travail humain patient et pénible — a été poli et présente une surface relativement lisse.

Il semble être un autel grossier. Une croix y est posée, faite de deux branches assemblées par de l’osier. L’habitant de cette grotte a en outre planté un pied de lierre dans une fissure terreuse du sol, et en a conduit les rameaux à encadrer la croix et à l’étreindre. Dans deux vases rustiques, qui paraissent modelés dans l’argile par des mains inexpertes, se trouvent des fleurs sauvages cueillies aux alentours.

Au pied même de la croix, dans une coquille géante, se trouve un petit cyclamen sauvage dont les feuilles menues sont bien nettes; deux boutons sont prêts à fleurir. Il y a, au pied de cet autel, une gerbe de branchages épineux ainsi qu’un fouet en cordes nouées. On voit enfin, dans cette grotte, une cruche rustique qui contient de l’eau. Rien d’autre.

 

L’ouverture étroite et basse laisse entrevoir un arrière-fond de montagnes et, comme on aperçoit au loin une luminosité mobile, on pourrait dire que la mer est visible de cet endroit. Mais je ne peux le certifier. Des branchages de lierre, de chèvrefeuille et de rosiers sauvages — toute la magnificence habituelle des lieux alpestres, pendent sur l’ouverture et forment comme un voile mobile qui sépare l’intérieur de l’extérieur.

 

Une femme décharnée, vêtue d’un vêtement rudimentaire sur lequel elle a posé une peau de chèvre en guise de manteau, entre dans la grotte en écartant les branches pendantes. Elle semble exténuée.

Son âge est indéfinissable. Si l’on devait en juger à son visage fané, on lui donnerait un âge certain, la soixantaine passée. Mais si l’on en juge à sa chevelure encore belle, épaisse et dorée, pas plus de quarante ans environ.

Ses cheveux pendent en deux tresses le long des épaules, voûtées et maigres, et c’est l’unique chose qui luit dans cette tristesse.

La femme, c’est certain, a dû être belle, car son front est encore haut et lisse, le nez bien fait et l’ovale du visage régulier, bien qu’amaigri par son état d’épuisement. Mais les yeux n’ont plus d’éclat. Ils sont fortement enfoncés dans l’orbite et marqués de paupières bleuâtres. Ces yeux trahissent bien des larmes versées. Deux rides, presque des cicatrices, sont gravées du coin de l’œil, descendent le long du nez et vont se perdre dans cette autre ride, Caractéristique de ceux qui ont beaucoup souffert, qui descend en accent circonflexe des narines aux angles de la bouche. Les tempes semblent creusées et les veines bleutées se dessinent sur une grande pâleur. La bouche pend avec un pli las; elle est d’une couleur rosée extrêmement pâle. À une époque, elle a dû être une bouche splendide, mais elle est maintenant fanée. La courbe des lèvres ressemble à celle de deux ailes brisées qui pendent. C’est une bouche douloureuse.

 

La femme se traîne jusqu’au rocher qui fait office de table et y dépose des myrtilles ainsi que des fraises sauvages. Elle va ensuite à l’autel et s’agenouille. Mais elle est tellement épuisée que, ce faisant, elle manque de tomber et se retient par une main au rocher. Elle prie les yeux tournés vers la croix, et des larmes descendent par le sillon des rides jusqu’à sa bouche, qui les boit.

Elle laisse ensuite tomber sa peau de chèvre et reste avec sa seule tunique grossière, puis elle prend les fouets et les épines. Elle serre les branchages épineux autour de sa tête et autour de ses reins et se flagelle avec les cordes. Mais elle est trop faible pour le faire. Elle laisse donc tomber le fouet et, prenant appui des mains et du front sur l’autel, elle dit : "Je ne peux plus, Rabbouni ! Je ne peux plus souffrir, en souvenir de ta douleur !"

C’est sa voix qui me permet de la reconnaître : c’est Marie de Magdala. Je me trouve dans sa grotte de pénitente.

 

Marie pleure. Elle appelle Jésus avec amour. Elle ne peut plus souffrir, mais elle peut encore aimer. Sa chair, mortifiée par la pénitence, ne résiste plus à l’effort de se flageller, mais son cœur a encore des mouvements de passion et consume ses dernières forces en aimant.

Et elle aime, en restant le front couronné d’épines et la taille serrée dans les épines, elle aime en parlant à son Maître en une continuelle profession d’amour et un acte de contrition renouvelé.

Elle a glissé, le front à terre. Elle avait cette même pose au Calvaire devant Jésus déposé sur le sein de Marie, ou bien dans la maison de Jérusalem quand Véronique d’Arimathie dépliait son voile, ou encore dans le jardin de Joseph d’Arimathie quand Jésus l’appela, qu’elle le reconnut et l’adora.

Mais aujourd’hui elle pleure, parce que Jésus n’est pas là.

 

"Ma vie s’enfuit, mon Maître. Devrai-je mourir sans te revoir ? Quand pourrai-je me délecter de ta face ? Mes péchés sont devant moi et m’accusent. Tu m’as pardonné et je crois que l’enfer ne me possèdera pas.

Mais combien de temps vais-je passer à expier avant de vivre de toi ! Oh ! Bon Maître ! Par l’amour que tu m’as donné, réconforte mon âme ! L’heure de la mort est venue. Par ta mort désolé sur la croix, réconforte ta créature ! C’est toi qui m’as engendrée. Toi, et non ma mère.

 

Tu m’as ressuscitée plus que tu n’as ressuscité mon frère Lazare. Car il était déjà bon, lui, et la mort ne pouvait être qu'une attente dans tes limbes.

Mais moi, j’étais morte dans mon âme, et mourir signifiait pour moi la mort éternelle. Jésus, en tes mains je remets mon esprit ! Il est à toi parce que c’est toi qui l’as sauvé.

En guise d’ultime expiation, j’accepte de connaître l’âpreté de ta mort abandonné. Mais donne-moi un signe que ma vie a servi à expier mes fautes."

 

"Marie !" Jésus est apparu. Il paraît descendre de la croix grossière. Mais il n’a pas de plaies et n’est pas mourant. Il est beau comme au matin de la Résurrection.

Il descend de l’autel et s’avance vers la femme prosternée. Il se penche sur elle. Il l’appelle une nouvelle fois; puis comme, semble-t-il, elle croit entendre cette voix par ses sens spirituels et reste face contre terre, elle ne voit pas la lumière qui rayonne du Christ, il la touche en posant une main sur sa tête et la prend par le coude comme à Béthanie pour la relever.

Quand elle se sent touchée et reconnaît cette main à sa longueur, elle pousse un grand cri. Elle lève alors un visage transfiguré par la joie. Puis elle l’abaisse pour baiser les pieds de son Seigneur.

 

"Lève-toi, Marie. C’est moi. La vie s’enfuit, c’est vrai. Mais je viens te dire que le Christ t’attend. Marie n’a pas à attendre. Tout lui est déjà pardonné, dès le premier instant.

Mais, maintenant, cela lui est plus que pardonné. Ta place est déjà prête dans mon Royaume. Je suis venu te le dire, Marie.

Je n’ai pas ordonné à l’ange de le faire car je rends au centuple ce que j’ai reçu, et je me souviens de ce que j’ai reçu de toi.

Marie, revivons ensemble un moment du passé. Rappelle-toi Béthanie. C’était le soir qui suivait le sabbat. Ma mort adviendrait six jours plus tard. Ta maison, tu t’en souviens ? Elle était toute belle, dans la ceinture fleurie de son verger. L’eau chantait dans la vasque et les premières roses sentaient bon autour de ses murs.

Lazare m'avait invité à dîner et tu avais dégarni le jardin de ses plus belles fleurs pour décorer la table où ton Maître allait prendre son repas. Marthe n’avait pas osé te le reprocher parce qu’elle se souvenait de mes paroles.

Elle te regardait avec une douce envie, car tu resplendissais d’amour en allant et venant pour veiller aux préparatifs.

Puis j'étais arrivé. Plus rapide qu’une gazelle, tu étais accourue, précédant les serviteurs, pour ouvrir la grille avec ton cri habituel. On aurait dit le cri d’une prisonnière libérée. Et, de fait, j’étais ta libération et toi une prisonnière libérée.

Les apôtres m’accompagnaient. Ils étaient tous là, même celui qui était désormais un membre gangreneux du corps apostolique. Mais c’est toi qui étais venue prendre sa place. Et tu ignorais que, en regardant ta tête penchée pour me baiser les pieds, ton regard sincère et rempli d’amour, j’oubliais mon dégoût d’avoir le traître à mes côtés.

C’est pour cette raison que je t’ai voulue au Calvaire. C’est pour cette raison que je t’ai voulue dans le jardin de Joseph. Car te voir m'assurait que ma mort n’était pas sans but. Et me montrer à toi était un acte de gratitude pour ton amour fidèle.

Marie, bénie es-tu, toi qui ne m’as jamais trahi, qui m’a confirmé dans mon espérance de Rédempteur, toi en qui j'ai vu tous ceux que ma mort allait sauver.

Pendant que tous mangeaient, toi, tu adorais. Tu m’avais offert de l’eau parfumée pour mes pieds fatigués et des baisers chastes mais ardents pour mes mains; non contente encore, tu as voulu briser ton dernier vase précieux et m’oindre la tête en me peignant les cheveux comme le fait une mère, puis m’oindre les mains et les pieds afin que ton Maître tout entier sente bon comme les membres d’un roi consacré...

 

Alors Judas, qui te détestait parce que tu étais honnête désormais et que tu repoussais par ton honnêteté les convoitises des hommes, t’avait réprimandée... Mais, moi, je t’avais défendue parce que tu avais accompli tout cela par amour, un si grand amour que son souvenir m'a accompagné durant mon agonie, le soir du jeudi à l’heure de none...

C’est en raison de cet acte d’amour que tu m’as donné au seuil de ma mort, que je viens maintenant, au seuil de ta mort, te récompenser par l’amour.

Ton Maître t’aime, Marie. Il est ici pour te le dire. Ne crains pas, n’aie pas peur d’une autre mort. Ta mort n’est guère différente de la mort de ceux qui versent leur sang pour moi. Que donne le martyr ? Sa vie par amour de son Dieu. Que donne le pénitent ? Sa vie par amour de son Dieu. Que donne celui qui aime ? Sa vie par amour de son Dieu. Tu vois bien qu’il n’y a pas de différence.

Martyre, pénitence, amour consument le même sacrifice et dans le même but. Il y a donc en toi, qui est pénitente et qui aime, le même martyre que celui qui périt dans l’arène. Marie, je te précède dans la gloire.

Baise-moi la main et reste en paix. Repose-toi. Il est temps pour toi de prendre du repos. Donne-moi tes épines. C’est maintenant le temps des roses. Repose-toi et attends. Je te bénis, ma bénie."

 

Jésus a obligé Marie à s’étendre sur son lit. La sainte, le visage baigné de larmes d’extase, s’est couchée comme son Dieu l’a voulu; elle semble dormir, maintenant, les bras croisés sur la poitrine; ses larmes continuent à couler, mais sa bouche rit.

Elle se relève pour s’asseoir quand une lumière éclatante apparaît dans la grotte, provoquée par la venue d’un ange portant un calice qu’il pose sur l’autel et qu’il adore.

Marie, agenouillée à côté de sa couche, adore elle aussi. Elle ne peut plus bouger. Ses forces l’abandonnent. Mais elle est heureuse.

L’ange prend le calice et lui donne la communion. Puis il remonte au ciel.

Telle une fleur brûlée par un soleil trop ardent, Marie se penche, les bras encore croisés sur la poitrine, et elle tombe, le visage dans les feuilles de sa couche.

Elle est morte. L’extase eucharistique a coupé le dernier fil qui la retenait à la vie.

Marie-Magdeleine, par son péché avait blessé Jésus, flagellé Jésus, couronné d’épine Jésus, etc… (Comme je l’ai déjà montré dans mes Réflexions, Jésus durant Sa Passion a porté sur Lui tous nos péchés à tous, de tout temps…aussi chaque fois que nous péchons, c’est nous qui crucifions Jésus)…c’est elle qui, à cause de son péché, avait fait subir Sa Passion à Son Dieu…Son Dieu qui est venu la chercher dans le profond de son péché…et qui l’a sauvé…

Alors Marie-Magdeleine va passer le reste de sa vie à s’infliger ce qu’elle avait infligé à Son « Rabbouni », Son Dieu.


EN UNION DE CŒUR, D’AMOUR FRATERNEL ET DE PRIERES.                              

                               PIERRE

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Date de dernière mise à jour : 22/07/2019

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