Lundi 18 Décembre 2023 : Fête de la Bienheureuse Nemesia (Giulia) Valle, Sœur de la Charité de Ste Jeanne-Antide Thouret (1847-1916).
http://nominis.cef.fr/contenus/saint/11290/Bienheureuse-Nemesie-%28Julie-Valle%29.html.
Bienheureuse Némésie (Julie Valle)
Sœur de la Charité de Sainte Jeanne-Antide Thouret (+ 1916)
"Manifester l'amour de Dieu aux petits, aux pauvres, à chaque homme, en chaque lieu de la Terre": tel a été l'engagement de la Bienheureuse Nemesia Valle au cours de toute son existence.
C'est cet enseignement qu'elle laisse en particulier à ses consœurs, les Sœurs de la Charité de Sainte Jeanne-Antide Thouret, ainsi qu'aux fidèles de l'Archidiocèse de Turin.
Elle est l'exemple d'une sainteté lumineuse, tendue vers les hauts sommets de la perfection évangélique, et qui se traduit à travers les gestes simples de la vie quotidienne entièrement consacrée à Dieu."
Homélie du Pape Jean-Paul II pour sa Béatification le 25 Avril 2004
"Chacun est convaincu d’avoir une place particulière dans ce cœur qui semble ne pas avoir de frontières : sœurs, orphelins, élèves, familles, pauvres, Prêtres du séminaire voisin, jeunes militaires des nombreuses casernes de Tortona recourent à elle en de nombreuses circonstances."
Biographie: Giulia Nemesia Valle (1847-1916) site du Vatican
À Borgaro près de Turin, en 1916, la Bienheureuse Némésie (Julie Valle), vierge, des Sœurs de la Charité, admirable pour former et diriger les jeunes dans l’Amour de l’Évangile.
Martyrologe romain
"Presser le pas sans regarder en arrière, en fixant son regard sur l’essentiel: Dieu Seul! A Lui la Gloire, aux autres la joie, à moi le prix à payer, souffrir mais ne jamais faire souffrir.
Être exigeante pour moi-même et toute charitable pour les Sœurs: l’Amour qui se donne est l’unique chose qui demeure."
http://www.abbaye-saint-benoit.ch/hagiographie/fiches/f0692.htm
Bienheureuse Nemesia VALLE
Nom: VALLE
Prénom: Julie (Giulia)
Nom de religion: Nemesia
Pays: Italie (Maison de Savoie)
Naissance: 26.06.1847 à Aoste
Mort: 18.12.1916 à Borgaro
Etat: Religieuse
Note: Entre en 1866 chez les Sœurs de la Charité de Sainte Jeanne-Antide Thouret. Elle œuvre à Tortona comme éducatrice, puis à Borgaro où elle forme les novices.
Béatification: 25.04.2004 à Rome par Saint Jean Paul II
Canonisation:
Fête: 18 Décembre
Réf. dans l’Osservatore Romano: 2004 n.17 p.1-3
Réf. dans la Documentation Catholique: 2004 n.11 p.501-503
Notice
Toute la vie de la Bienheureuse Némésia Valle sera marquée par des dépouillements successifs qui l’affecteront sensiblement, mais seront aussi une source d’enrichissements humains et chrétiens.
Elle naît à Aoste en 1847. (Le Val d’Aoste, vallée italienne limitrophe de la Suisse romande, est partiellement d’expression francophone).
Son nom de Baptême est Giulia (Julie). Sa famille est travailleuse et aisée. Elle a un jeune frère, Vincent. Elle perd sa maman à l’âge de 4 ans.
Les deux enfants sont placés chez des parents qui assurent leur formation scolaire et Chrétienne.
A 11 ans, elle est envoyée à Besançon chez les Sœurs de la Charité de Jeanne-Anthide Thouret pour parfaire son éducation.
Elle souffre de l’éloignement de sa famille, mais comprend que Le Seigneur lui “tient place de maman”.
Elle apprend le français et acquiert un savoir-faire pratique.
Au bout de 5 ans, Giulia Valle revient dans sa vallée, mais ce n’est pas pour retrouver sa maison, car son père s’est remarié et habite désormais à Pont Saint Martin.
Le climat familial est tendu et Vincent son frère, excédé, disparaît un jour sans laisser de trace.
Expérience de solitude pour Julie. Du coup, elle désire consoler ceux qui vivent la même expérience.
Lorsque les Sœurs de la Charité de Besançon font une Fondation à Pont Saint Martin, elle choisit de les rejoindre.
Elle fait son noviciat à Verceil (Piémont). Elle reçoit le nom de Némésia (Saint Némésius est un martyr du IIIe s.).
Elle fait souvent cette prière : « Jésus, dépouille-moi et revêts-moi de toi. Jésus, je vis pour toi ; pour toi, je meurs ».
Son désir est de « manifester l’Amour de Dieu aux petits, aux pauvres, à chaque homme, en chaque lieu de la Terre ».
Elle est envoyée à Tortona (Piémont). Elle y enseigne le français. A 40 ans, elle est nommée Supérieure de la Communauté.
Sa Charité s’exerce dans son Institut et jusque dans la ville. Beaucoup recourent à elle : pauvres, Prêtres, soldats, dans cette ville qui comporte plusieurs casernes.
Sa sainteté lumineuse se traduit à travers les gestes simples de la vie quotidienne. On l’appelle ‘notre ange’.
Après quelques trente-cinq années dans cette ville, elle doit partir brusquement à Borgaro près de Turin, pour former les novices d’une nouvelle province des Sœurs de la Charité.
Sa méthode est inspirée par l’amour, mais elle rencontre l’opposition de la Supérieure provinciale, plus rigide.
Néanmoins, en 13 ans, elle forme environ 500 novices. Finalement, elle doit lâcher le noviciat. Elle peut dire: « Je n’existe plus pour personne ».
Elle meurt en 1916.
« La Bienheureuse Némésia – dit le Saint-Père – continue à nous répéter à tous : “La sainteté ne consiste pas à accomplir beaucoup de choses ou à accomplir de grandes choses…le Saint est celui qui se prodigue à sa propre place chaque jour, pour Le Seigneur”. »
http://www.vatican.va/news_services/liturgy/saints/ns_lit_doc_20040425_valle_fr.html.
Bienheureuse Némésie (Julie) Valle (1847-1916)
Nemesia (Giulia) Valle
Sœur de la Charité de Ste Jeanne-Antide Thouret
Photo
Fille d’Anselmo Valle et de Maria Cristina Dalbar, Giulia est le prénom qu’elle reçoit de ses parents le 26 juin 1847, jour de sa naissance à Aoste et de son Baptême dans l’église collégiale sant’Orso.
Les premières années de sa vie se passent dans la sérénité d’une famille qui se réjouit de la naissance d’un autre enfant: Vincenzo.
Le travail des parents: un atelier de mode tenu par la maman et les activités commerciales du père assurent à tous un réel bien-être.
Mais quand elle a quatre ans, Giulia connaît l’épreuve de la mort de sa maman. Les deux orphelins, confiés à des parents paternels puis maternels vont habiter successivement à Aoste et à Donnas.
A la maison, dans une ambiance sereine, ils suivent l’école, le catéchisme et la préparation aux Sacrements, avec l’aide d’un Prêtre, ami de la famille.
Quand elle a onze ans, pour compléter son instruction, Giulia est envoyée en France, à Besançon dans un pensionnat tenu par les Sœurs de la Charité.
La séparation de la famille est une nouvelle souffrance pour elle, une nouvelle expérience de solitude qui l’oriente vers une profonde amitié avec "Le Seigneur qui tient la place de la maman".
A Besançon, elle apprend la langue française, enrichit sa culture, perfectionne son habilité pour les travaux féminins tandis qu’elle développe une bonté délicate qui la rend aimable et attentive aux autres.
Cinq ans plus tard, Giulia retourne dans sa vallée mais elle ne retrouve plus la maison de Donnas. Son père, remarié s’est installé à Pont saint Martin.
La vie n’est pas facile, la situation familiale est bien différente et le frère Vincenzo ne peut plus la supporter : il décide alors, seul, de quitter la maison; il ne reviendra plus et ne donnera jamais de ses nouvelles…
Giulia, elle qui est restée, ressent au cœur de sa solitude comme un désir fort qui la conduit à regarder ceux qui vivent la même expérience, et à chercher par des gestes concrets à exprimer l’amitié, la compréhension, la bonté pour tous.
A cette époque, à Pont saint Martin, vinrent s’établir les Sœurs de la Charité de Sainte Jeanne-Antide Thouret, la Congrégation que Giulia avait connue à Besançon; les Sœurs aident Giulia et l’encouragent.
Et Giulia observe leur manière de vivre pour Dieu et pour les autres; elle choisit de devenir l’une d’entre elles. Quand son père lui présente la proposition d’un bon mariage, Giulia n’hésite pas: elle a promis que sa vie serait toute à Dieu. Son désir est d’être sœur de la Charité.
Le 8 Septembre 1866 son père l’accompagne à Vercelli, au Monastère Santa Margherita où se trouve un noviciat des Sœurs de la Charité.
Commence alors pour elle une nouvelle vie dans la Paix, dans la Joie malgré les larmes d’une séparation pas facile.
Il s’agit d’entrer dans une relation plus profonde avec Dieu, de se connaître soi-même, de découvrir la mission de la Communauté, pour être prête à aller là où Dieu l’appellera.
Giulia entre avec Joie dans ce nouveau chemin. Chaque jour, elle découvre ce qu’elle doit perdre et acquérir: "Jésus, dépouille-moi et revêts-moi de toi.
Jésus je vis pour toi, pour toi, je meurs…" telle est la prière qui accompagne et accompagnera les pas de sa vie.
A la fin du noviciat, elle reçoit l’habit religieux et un nom nouveau: Nemesia. C’est le nom d’un martyr des premiers siècles.
Elle en est contente et de ce nom, elle fait un programme de vie: témoigner de son Amour pour Jésus jusqu’au bout, à n’importe quel prix, pour toujours.
Elle est envoyée à Tortona, à l’Institut San Vincenzo qui comporte une école élémentaire, un pensionnat, un orphelinat.
Elle enseigne dans l’école élémentaire et, dans les cours supérieurs la langue française. Là est le terrain favorable pour semer la Bonté.
Sœur Nemesia est toujours présente là où il s’agit de faire un travail humble, d’apaiser une souffrance, là où des tensions nuisent à des relations sereines, là où fatigues, douleurs, pauvretés freinent la vie.
Très vite, dans l’Institut et dans la ville, on entend cette parole: "Oh ! Le cœur de Sœur Nemesia !"Chacun est convaincu d’avoir une place particulière dans ce cœur qui semble ne pas avoir de frontières : sœurs, orphelins, élèves, familles, pauvres, Prêtres du séminaire voisin, jeunes militaires des nombreuses casernes de Tortona recourent à elle en de nombreuses circonstances.
Quand elle a quarante ans, elle est nommée supérieure de la Communauté; Sœur Nemesia est déconcertée mais une pensée l’encourage: être supérieure signifie "servir"; elle pourra donc se dépenser sans mesure et, humblement, elle se met en route. Les lignes de son programme sont tracées :
"Presser le pas sans regarder en arrière, en fixant son regard sur l’essentiel : Dieu Seul ! A Lui la Gloire, aux autres la joie, à moi le prix à payer, souffrir mais ne jamais faire souffrir. Être exigeante pour moi-même et toute charitable pour les sœurs : l’Amour qui se donne est l’unique chose qui demeure."
En effet, sa Charité n’aura pas de limites. A Tortona on l’appelle "notre ange."
Le matin du 10 Mai 1903 les orphelins et les pensionnaires trouvent un message de Sœur Nemesia :″Je pars contente et vous confie à la Vierge Marie…Je vous suivrai à chaque moment de la journée.″
Elle est partie, seule, à 4 heures du matin, après 36 ans…
A Borgaro, petit pays non loin de Turin, un groupe de jeunes attendent d’être accompagnées sur le chemin du don total à Dieu pour le service des pauvres…Ce sont les novices de la nouvelle province des Sœurs de la Charité…
La méthode de formation utilisée par Sœur Nemesia demeure toujours la même: la Bonté, la compréhension qui éduque au renoncement mais par Amour, la patience qui sait attendre et sait trouver la voie juste qui convient à chacune.
Ses novices se souviennent:" Elle nous connaissait chacune personnellement, comprenait nos besoins, nous traitait chacune selon notre caractère, nous demandait ce qu’elle réussissait à nous faire aimer…″
La supérieure provinciale qui avait un caractère opposé au sien n’était pas d’accord avec cette méthode.
Elle était pour l’application d’une méthode rigide, forte, immédiate. Une telle différence de point de vue engendrait des tensions qui entraînaient réprobations et humiliations.
Sœur Nemesia accueillait tout en silence et dans le silence, continuait son chemin, sans hâte et sans renoncer à ses responsabilités:"D’étape en étape, nous parcourrons notre vie dans le désert…si le désert est sourd Celui qui t’a crée est toujours à l’écoute…"
La vie de Sœur Nemesia avance. Treize années ont passé depuis son arrivée à Borgaro. Environ cinq cents novices ont appris avec elle à cheminer sur les sentiers de Dieu.
Pour elles, elle a tout donné: et voici que Le Seigneur lui demande encore de laisser à d’autres le noviciat.
La Prière qu’elle a faite sienne depuis le début: "Jésus dépouille-moi et revêts-moi de Toi" l’accompagna toute sa vie.
A un certain moment, elle dira: "je n’existe plus pour personne". Le dépouillement est total. C’est l’offrande suprême d’une existence toute donnée à l’Amour.
Sœur Nemesia meurt le 18 Décembre 1916.
Sœur Nemesia Giulia Valle a été Béatifiée le 25 Avril 2004, par le Pape Saint Jean Paul II (Karol Józef Wojty?a, 1978-2005).
Homélie du Pape Jean-Paul II