Eucharistie du Vendredi 15 Octobre 2021 : Vendredi de la 28ème semaine du Temps Ordinaire (Année impaire).

Eucharistie du Vendredi 15 Octobre 2021 : Vendredi de la 28ème semaine du Temps Ordinaire (Année impaire).

L’Église fait mémoire (obligatoire) de la Fête de Sainte Thérèse d'Avila, vierge, Réformatrice des Carmélites et Docteur de l'Église (1515-1582).

Fête de Sainte Madeleine de Nagasaki, Tertiaire Dominicaine ( 1634).


Textes du jour (1ère lecture, Psaume, Évangile) :
Lettre de saint Paul Apôtre aux Romains 4,1-8… Psaume 32(31),1-2.5.11… Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 12,1-7.
Commentaire de Saint Ignace de Loyola (1491-1556), Fondateur des Jésuites.
Autre commentaire de Saint Jean Eudes (1601-1680), Prêtre, prédicateur, Fondateur d'instituts religieux.
Autre commentaire du Père Joseph-Marie, Moine de la Famille de Saint Joseph.
Autres commentaires de l’Abbé Salomon BADATANA (Wau, Soudan du Sud) et de l’Abbé Raimondo M. SORGIA Mannai OP (San Domenico di Fiesole, Florencia, Italie).
DE L'AUTOBIOGRAPHIE DE SAINTE THÉRÈSE D’AVILA.
Autre commentaire de Frère Antoine-Marie, o.c.d. (Carmel).
Autre commentaire sur l'Évangile de ce jour et la correspondance dans Maria Valtorta.
Hymne, Oraison et Parole de Dieu.

Sainte therese d avila 11

Vendredi 15 Octobre 2021 : Fête de Sainte Thérèse d'Avila, vierge, Réformatrice des Carmélites et Docteur de l'Église (1515-1582).
Pour voir sa vie et en découvrir davantage sur elle, aller dans le menu déroulant à « Vie des Saints » ou sur le lien suivant :
Sainte Thérèse d'Avila.

Madeleinenagasaki 2

Vendredi 15 Octobre 2021 : Fête de Sainte Madeleine de Nagasaki, Tertiaire Dominicaine ( 1634).
La mémoire Liturgique de Sainte Madeleine de Nagasaki est célébrée le 15 Octobre au martyrologe romain, alors que sa mémoire est célébrée avec ses 15 compagnons, Martyrs à Nagasaki le 28 Septembre.

Pour voir sa vie et en découvrir davantage sur elle, aller dans le menu déroulant à « Vie des Saints » ou sur le lien suivant :
Sainte Madeleine de Nagasaki.
Tous les saints 11

Les Saints du 15 Octobre.
http://reflexionchretienne.e-monsite.com/pages/vie-des-saints/octobre/saints-saintes-et-fetes-du-jour-8.html

 

LITURGIE DE LA PAROLE.

Lettre de saint Paul Apôtre aux Romains 4,1-8.
Que dirons-nous alors d’Abraham, notre ancêtre selon la chair ? Qu’a-t-il obtenu ?
Si Abraham était devenu un homme juste par la pratique des œuvres, il aurait pu en tirer fierté, mais pas devant Dieu.
Or, que dit l’Écriture ? Abraham eut foi en Dieu, et il lui fut accordé d’être juste.
Si quelqu’un accomplit un travail, son salaire ne lui est pas accordé comme un don gratuit, mais comme un dû.
Au contraire, si quelqu’un, sans rien accomplir, a foi en Celui qui rend juste l’homme impie, il lui est accordé d’être juste par sa foi.
C’est ainsi que le psaume de David proclame heureux l’homme à qui Dieu accorde d’être juste, indépendamment de la pratique des œuvres :
Heureux ceux dont les offenses ont été remises, et les péchés, effacés.
Heureux l’homme dont le péché n’est pas compté par le Seigneur.

 

Psaume 32(31),1-2.5.11.
Heureux l'homme dont la faute est enlevée,
et le péché remis !
Heureux l'homme dont le Seigneur ne retient pas l'offense,
dont l'esprit est sans fraude !

Je t'ai fait connaître ma faute,
je n'ai pas caché mes torts.
J'ai dit : « Je rendrai grâce au Seigneur
en confessant mes péchés. »

Et toi, tu as enlevé
l'offense de ma faute.
Que le Seigneur soit votre joie !
Exultez, hommes justes !

Hommes droits, chantez votre allégresse !

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 12,1-7.
Comme la foule s’était rassemblée par milliers au point qu’on s’écrasait, Jésus, s’adressant d’abord à ses disciples, se mit à dire : « Méfiez-vous du levain des pharisiens, c’est-à-dire de leur hypocrisie.
Tout ce qui est couvert d’un voile sera dévoilé, tout ce qui est caché sera connu.
Aussi tout ce que vous aurez dit dans les ténèbres sera entendu en pleine lumière, ce que vous aurez dit à l’oreille dans le fond de la maison sera proclamé sur les toits.
Je vous le dis, à vous mes amis : Ne craignez pas ceux qui tuent le corps, et après cela ne peuvent rien faire de plus.
Je vais vous montrer qui vous devez craindre : craignez celui qui, après avoir tué, a le pouvoir d’envoyer dans la géhenne. Oui, je vous le dis : c’est celui-là que vous devez craindre.
Est-ce que l’on ne vend pas cinq moineaux pour deux sous ? Or pas un seul n’est oublié au regard de Dieu.
À plus forte raison les cheveux de votre tête sont tous comptés. Soyez sans crainte : vous valez plus qu’une multitude de moineaux.

 

Commentaire du jour.
Saint Ignace de Loyola (1491-1556), Fondateur des Jésuites.
Lettre du 17/11/1555 (trad. Soleil Levant 1957, p. 169 rev. Tournay)

« Soyez sans crainte »

Il me semble que vous devriez vous résoudre à faire avec calme ce que vous pouvez. Ne soyez pas inquiet de tout le reste, mais abandonnez à la divine Providence ce que vous ne pouvez pas accomplir par vous-même.
Sont agréables à Dieu notre soin et notre sollicitude raisonnables pour mener à bien les affaires dont nous devons nous occuper par devoir.
Ne plaisent pas à Dieu l'anxiété et l'inquiétude de l'esprit : le Seigneur veut que nos limites et nos faiblesses prennent appui en sa force et en sa toute-puissance, il veut que nous espérions que sa bonté suppléera à l'imperfection de nos moyens.

Ceux qui se chargent d'affaires nombreuses, même avec une intention droite, doivent se résoudre à faire simplement ce qui est en leur pouvoir...
Si on doit laisser de côté certaines choses, il faut s'armer de patience, et ne pas penser que Dieu attend de nous ce que nous ne pouvons pas faire.
Il ne veut pas que l'homme s'afflige de ses limites... ; il n'est pas nécessaire de se fatiguer exagérément.
Bien plus, lorsqu'on s'est efforcé d'agir de son mieux, on peut abandonner tout le reste à celui qui a le pouvoir d'accomplir tout ce qu'il veut.

Plaise à la divine bonté de nous communiquer toujours la lumière de la Sagesse, pour que nous puissions voir clairement et accomplir fermement son bon plaisir, en nous et dans les autres..., pour que nous acceptions de sa main ce qu'il nous envoie, en considérant ce qui a le plus d'importance : la patience, l'humilité, l'obéissance et la charité.

 

Commentaire du jour.
Saint Jean Eudes (1601-1680), Prêtre, prédicateur, Fondateur d'instituts Religieux.
Le Royaume de Jésus, 2ème part., 30. Œuvres complètes (1922), t. 1,  p. 238.

« Même vos cheveux sont tous comptés. Soyez sans crainte »

Notre très aimable Sauveur nous assure en divers lieux de ses saintes Écritures, qu'il est dans un soin et dans une vigilance continuelle au regard de nous ; qu'il nous porte et qu'il nous portera toujours lui-même dans son sein, dans son cœur et dans ses entrailles...

Prenons bien garde à ne nous appuyer point, ni sur le pouvoir ou la faveur de nos amis, ni sur nos biens, ni sur notre esprit, ni sur notre science, ni sur nos forces, ni sur nos bons désirs et résolutions, ni sur nos prières, ni même sur la confiance que nous sentons avoir en Dieu, ni sur les moyens humains, ni sur aucune chose créée, mais sur la seule Miséricorde de Dieu.

Ce n'est pas qu'il ne faille employer les choses susdites, et apporter de notre côté tout ce que nous pouvons pour vaincre le vice, pour nous exercer en la vertu et pour conduire et accomplir les affaires que Dieu nous a mises en main, et nous acquitter des obligations qui sont attachées à notre condition.
Mais nous devons renoncer à tout l'appui et à toute la confiance que nous pourrions avoir sur ces choses-là, et nous appuyer sur la pure bonté de Notre Seigneur.
De sorte que nous devons prendre autant de soin et travailler de notre côté, comme si nous n'attendions rien de la part de Dieu : et néanmoins nous ne devons non plus nous appuyer sur notre soin et travail, que si nous ne faisions rien du tout, mais attendre tout de la seule Miséricorde de Dieu.

 

Autre commentaire du jour.
Père Joseph-Marie, Moine de la Famille de Saint Joseph.

Tout ce qui est couvert d’un voile sera dévoilé, tout ce qui est caché sera connu.

Une foule innombrable écrase Jésus, prémisses des multitudes qui viendront, tout au long de l’histoire, de l’Orient et de l’Occident, du Nord et du Midi, pour entendre sa Parole qui donne la vie, qui ouvre un sens, qui met en route sur le chemin de la vraie liberté.
Jésus est cependant loin de faire l’unanimité et il compte paradoxalement ses plus farouches opposants parmi les chefs religieux, c’est-à-dire ceux qui auraient dû venir en premier jusqu’à lui, entraînant à leur suite le peuple dont ils avaient la charge.

Hélas ce qui empoisonne le ministère et la vie des pharisiens, c’est leur impuissance à dépasser la lettre de la Loi, qu’ils finissent par idolâtrer.
Ce n’est pas de Dieu qu’ils espèrent le Salut, mais ils sont convaincus d’être des justes « par les actions qu’ils ont accomplies » (1ère lect.) - au risque bien sûr d’« en tirer orgueil ».
Or c’est précisément le propre de l’orgueil de prendre ombrage des talents, des charismes - et plus encore de l’audience et de l’admiration - portés à un autre - dans notre cas à Jésus.
De là naissent la jalousie et la haine, toutes deux meurtrières.

En s’en tenant strictement à la lettre, c’est-à-dire en accomplissant scrupuleusement les préceptes de la Loi mais en oubliant qu’elle n’est qu’un pédagogue (Ga 3, 24) chargé de nous conduire sur le chemin de « la Justice et de l’Amour de Dieu » (Lc 11, 42), les pharisiens détournent les commandements de leur finalité et égarent le peuple dans les prescriptions sans fin d’une religiosité stérile.
Dans la Parole inspirée, on peut comparer la lettre à la « chair » de l’Esprit ; or « c’est l’Esprit qui vivifie ; la chair ne sert de rien » (Jn 6, 63).
Une trop grande attention à la lettre peut empêcher d’accéder à l’Esprit qui demeure voilé au cœur de la Parole.
Seule la Foi ouvre les yeux du cœur (Lc 24, 32) et permet de discerner le sens des Écritures « en esprit et vérité » (Jn 4, 24).
Car la Foi est l’œuvre de l’Esprit en nous, qui nous donne accès à l’interprétation spirituelle et plénière de la Parole de Dieu.
Rien ne demeure dissimulé au regard illuminé par l’Esprit qui dévoile la lettre et fait apparaître au grand jour « ce qui est caché ».
Bien sûr, il n’est pas sans danger d’ouvrir le Livre et d’en révéler un sens qui déborde les interprétations traditionnelles que se répétaient les rabbis génération après génération.

Jésus est bien placé pour le savoir, lui qui s’est fait accuser de suppôt de Satan en raison de l’autorité de sa parole et de son pouvoir sur les esprits mauvais (Lc 11, 15).
Mais ce n’est pas une raison pour se taire : on n’arrête pas l’essor de la Parole. Il suffit de la murmurer dans l’ombre, pour qu’elle porte bientôt au grand jour son fruit de libération.
Et ce que nous aurons « dit à l’oreille du cœur » de nos frères, ils le « proclameront sans tarder sur les toits », tout joyeux d’avoir eux aussi accès au Salut, dans l’Esprit qui les rend participants de la Vie Divine (2 P 1, 4).
Certes l’affrontement peut - et risque même de - tourner à la violence, parfois meurtrière, comme ce sera bientôt le cas pour Notre-Seigneur. Mais à nouveau le Maître nous rassure : « ce qui est né de la chair n’est que chair » (Jn 3, 6).
Les hommes charnels qui adorent la lettre ne peuvent nous atteindre qu’à la périphérie de notre être ; tout au plus peuvent-ils tuer le corps.
Comme ils ne sont pas « nés de l’Esprit » (Ibid.), ils n’ont aucun accès à cette dimension profonde, où nous sommes unis à Dieu, vivant de sa propre Vie.
Par contre, le sort de nos détracteurs est bien plus redoutable ; car le jour où ils auront à déposer leur pauvre enveloppe charnelle mortelle, leur esprit qui s’est détourné de la lumière que leur proposait Le Christ, s’en ira errer dans les ténèbres de la géhenne.

Pour vaincre nos dernières résistances, c’est-à-dire pour chasser la peur qui nous paralyse face aux vents contraires, nous empêchant d’annoncer ouvertement la Bonne Nouvelle, Jésus nous rassure par une analogie.
Si l’homme maîtrise les moineaux au point de pouvoir disposer d’eux en vue de la vente, Dieu ne disposera-t-il pas bien davantage non seulement de la vie de ces oiseaux, mais de celle des hommes ?
Le Seigneur nous connaît mieux que nous-mêmes et porte le souci de tout ce que nous sommes, jusque dans le moindre détail.
Oui nous pouvons être sans crainte : nos vies sont dans la main du Père et du Fils, et nul ne peut rien arracher de leurs mains (cf. Jn 10, 28-29).

« “Heureux l’homme que tu as pu estimer juste” (1ère lect.) Seigneur, en raison de sa Foi, indépendamment des œuvres qu’il a accomplies.
“Heureux l’homme dont les fautes ont été remises et les péchés pardonnés”, parce que, plein d’espérance, il s’est couvert du manteau de ta Justice que lui tendait Ton Fils. “Heureux l’homme que tu n’estimes plus pécheur”, parce qu’il a reconnu le temps de ta Miséricorde et s’est livré à l’Esprit de Charité.
C’est pourquoi “je te rendrai grâce Seigneur en confessant mes péchés” (Ps 31) car ta Justice est la seule. Fort de ton Amour et libéré de toute peur, je pourrai alors proclamer au grand jour “les choses cachées depuis les origines” (Mt 13, 35), que Ton Fils est venu révéler, pour rassembler tes enfants dispersés, dans l’unité de ton Amour. »
Père Joseph-Marie

 

Autre commentaire de ce jour.
http://evangeli.net/evangile/jour/IV_257
Abbé Salomon BADATANA (Wau, Soudan du Sud).

«Soyez sans crainte: vous valez plus que tous les moineaux du monde»

Aujourd'hui, nous contemplons dans l’Évangile Notre Seigneur Jésus-Christ qui se tourne vers la foule après avoir confronté les autorités religieuses juives que sont les pharisiens et les scribes.
L’Évangile nous dit que la foule était si grande qu’on s’écrasait. Il est clair ici qu’ils étaient affamés d’écouter les paroles de Jésus qui a parlé avec une autorité extraordinaire à leurs chefs religieux. 

Mais avant tout, St. Luc nous informe que Jésus a commencé par parler à ses disciples en leur disant : « Méfiez-vous bien à cause du levain des pharisiens, c’est-à-dire de leur hypocrisie » (Lc 12,1)
Ici, Notre Seigneur Jésus-Christ veut nous amener à pratiquer la sincérité et la transparence au lieu de l’hypocrisie comme le font les pharisiens et les scribes.
Car ils montrent une attitude extérieure qui n’est pas conforme à leur vie intérieure : ils prétendent être ce qu’ils ne sont pas intérieurement. 

C’est contre ceci que Notre Seigneur nous avertit dans l’Évangile de ce jour quand il dit: « Tout ce qui est voilé sera dévoilé, tout ce qui est caché sera connu » (Lc 12,2)
Oui tout se dévoilera. C’est pourquoi nous devons essayer d’accorder notre vie à ce que nous professons et proclamons.
Ceci n’est évidemment pas facile. Mais nous ne devons pas avoir peur car Notre Dieu est au contrôle.
Comme le dit St. Jean Paul II, « l’Amour de Dieu ne nous impose pas des fardeaux que nous ne pouvons pas porter… Pour tout ce qu’il nous demande, il nous accorde l’aide dont nous avons besoin. »
Rien ne passe sans qu’Il ne soit au courant. Même nos cheveux sont tous comptés. Oui nous avons du prix aux yeux de Dieu. Soyons sans crainte car son Amour envers nous est infini. 

Seigneur, accorde nous la sagesse de bien accorder notre vie aux exigences de la Foi, même au milieu des vicissitudes de ce monde. Amen.

 

Abbé Raimondo M. SORGIA Mannai OP (San Domenico di Fiesole, Florencia, Italie).

«Méfiez-vous bien à cause du levain des pharisiens, c'est-à-dire de leur hypocrisie»

Aujourd'hui, Le Seigneur nous invite à réfléchir sur une sorte de mauvais levain qui ne fait pas lever le pain, mais ne le fait grossir qu'en apparence, le laissant cru et incapable de nourrir: «Méfiez-vous bien à cause du levain des pharisiens» (Lc 12,1).
Cela s'appelle l'hypocrisie et ce n'est qu'une apparence de bien, un masque fait avec des chiffons multicolores et voyants, mais qui cachent les vices et les difformités morales, les infections de l’esprit et les microbes qui salissent la pensée et, par suite, notre existence.

Aussi Jésus met-il en garde contre ces usurpateurs qui, prêchant par de mauvais exemples et avec le clinquant de paroles trompeuses, essaient de semer autour d'eux l'infection.
Je me souviens d'un journaliste au style brillant, professeur de philosophie, qui voulut s'attaquer à la position de l'Église Catholique sur la question du prétendu “mariage” des homosexuels.
D'un pas joyeux, avec une kyrielle de sophismes gros comme des éléphants, il s'efforça de contredire les saines raisons exposées par le Magistère dans un de ses récents documents. Voilà un pharisien contemporain qui, après s'être dit baptisé et croyant, s'écarte avec désinvolture de la pensée de l'Église et de l'esprit du Christ, prétendant passer pour le maître, l'accompagnateur et le guide des fidèles.

Passant à un autre sujet, le Maître nous recommande de distinguer entre crainte et crainte: «Ne craignez pas ceux qui tuent le corps, et après cela ne peuvent rien faire de plus» (Lc 12,4), qui sont les persécuteurs de l'idée chrétienne, qui tuent les fidèles par dizaines aux époques de “chasse à l'homme” ou de temps en temps des témoins singuliers de Jésus-Christ.

Une crainte bien différente, et justifiée, est celle de pouvoir perdre le corps et l'âme, des mains du Juge divin; non que l'âme meure (ce serait une chance pour le pécheur), mais elle goûte une amertume que l'on peut appeler “mortelle” au sens d'absolue et d'interminable. «Si tu choisis bien ici-bas, tu ne seras pas envoyé aux peines éternelles. Étant donné qu'ici-bas tu ne peux pas choisir de ne pas mourir, choisis tant que tu vis de ne pas mourir éternellement». (Saint Augustin).

 

DE L’AUTOBIOGRAPHIE DE SAINTE THÉRÈSE D’AVILA

En présence de Jésus-Christ, si bon ami et si bon capitaine qui s'exposa le premier à la douleur, on peut tout souffrir.
Il nous vient en aide et nous donne des forces jamais il ne nous fait défaut ; c'est un véritable ami.
Et je vois clairement, je l'ai toujours vu depuis, que pour contenter Dieu en obtenant de lui de grandes faveurs, il veut que nous tenions tout de cette humanité sacrée, en qui sa Majesté a dit mettre toutes ses complaisances.

Je l'ai vu très souvent par expérience : le Seigneur me l'a dit. J'ai vu clairement que nous devions entrer par cette porte, si nous voulons que la Majesté souveraine nous révèle de grands secrets.

Que Votre grâce ne cherche donc pas un autre chemin, même si vous êtes aux sommets de la contemplation ; car ici vous êtes en sûreté.
Tous les biens nous viennent de ce Seigneur, le nôtre. Il vous instruira ; considérez sa vie, c'est le meilleur modèle.

Que voulons-nous avoir de mieux à nos côtés qu'un si bon ami qui ne nous abandonnera pas dans les peines et les tribulations, comme le font ceux du monde ?
Bienheureux celui qui l'aime et le garde toujours auprès de lui. Regardons le glorieux saint Paul, on eût dit que Jésus lui sortait toujours par la bouche, tant il le gardait présent dans son cœur.
Depuis que j'ai compris cela, j'ai considéré avec attention quelques saints, grands contemplatifs, et ils ne suivaient pas d'autre voie.
Saint François le montre par les stigmates, saint Antoine de Padoue par l'Enfant, saint Bernard faisait ses délices de l'humanité de Jésus, sainte Catherine de Sienne, et tant d'autres.

Nous devons marcher librement sur ce chemin, et nous abandonner dans les mains de Dieu ; si sa Majesté veut nous élever au rang de ses camériers et nous communiquer ses secrets, y aller de bon cœur.

Chaque fois que nous pensons au Christ, rappelons-nous avec quel Amour il nous a fait tant de faveurs, et la grandeur de celui que Dieu nous a témoigné en nous donnant ce gage de son Amour pour nous : car Amour obtient Amour.
Et même si nous en sommes tout à fait à nos débuts, et fort misérables, tâchons de toujours considérer cela pour éveiller l'Amour en nous ; car si Le Seigneur nous accorde un jour la grâce de graver cet Amour dans notre cœur, tout nous sera facile, nous agirons très vite et sans le moindre effort.

 

Autre commentaire du jour.
http://www.carmel.asso.fr/Sainte-Therese-d-Avila,1346.html
Frère Antoine-Marie, o.c.d. (Carmel).

Sainte Thérèse d’Avila

Fête de Ste Thérèse d’Avila : Lectures : Sagesse 7, 7-14 ; Ps 83 ; Epître aux Romains 8, 14-17.26-27 ; Évangile selon St Jean 4, 5-15
Pour plus d’information découvrez notre rubrique : Sainte Thérèse d’Avila

Pour entrer dans l’aventure spirituelle à la suite de Thérèse de Jésus, il me semble qu’il faille accueillir deux certitudes essentielles nées de son expérience spirituelle : d’une part de la présence de Dieu au cœur de l’homme, et d’autre part, l’oraison comme chemin de sainteté.

Il nous faut croire, tout d’abord, au désir de Dieu notre Père de venir faire sa demeure au plus intime de notre cœur.
Et pour laisser Le Seigneur prendre possession de notre être, la porte qui ouvre ce château intérieur, c’est l’oraison.
« Considérer notre âme comme un château fait tout entier d’un seul diamant ou d’un très clair cristal, où il y a beaucoup de chambres, de même qu’il y a beaucoup de demeures au Ciel.
Car à bien y songer, mes sœurs, l’âme du juste n’est rien d’autre qu’un paradis où Il dit trouver ses délices. (…)
Je ne vois rien qu’on puisse comparer à la grande beauté d’une âme et à sa vaste capacité.
Vraiment, c’est à peine si notre intelligence, si aigue soit-elle, peut arriver à le comprendre, (…)
Il suffit donc que Sa Majesté dise que l’âme est faite à son image pour qu’il nous soit difficile de concevoir sa grande dignité et sa beauté » (1re Demeure chap. 1).
Pensons-nous vraiment que notre cœur est le lieu privilégié de la présence de Dieu ? Savons-nous demeurer dans l’admiration de ce mystère qui nous habite ?
Nous avons été créés à l’image de la ressemblance de Dieu, par le Baptême nous avons revêtu Le Christ, et nous sommes marqués du sceau de L’Esprit Saint.

Celui qui est la source du Salut, la santé de notre âme, nous est déjà présent comme une source qui désire se répandre en notre cœur.
Il ne s’agit pas pour nous de créer la communion avec Dieu, car elle nous est déjà donnée. Il s’agit pour nous d’un travail d’accueil pour Lui permettre de se développer.
Même nos fautes n’empêchent pas cette présence de Dieu au fond de notre cœur.

Écoutons Thérèse, « Mon âme se recueillit soudain et me parut tout entière comme un clair miroir, sans envers, ni côtés, ni haut, ni bas qui ne fussent clarté, et au centre m’apparut Le Christ Notre Seigneur, tel qu’il m’arrive de le voir.
Il me semblait le voir dans toutes les parties de mon âme aussi clairement que dans un miroir, et ce miroir lui-même, je ne saurais dire comment, se sculptait tout entier dans Le Seigneur Lui-même, par une communication que je ne saurais expliquer, très amoureuse.
Je sais que chaque fois que je me rappelle cette vision, j’en tire de grands bienfaits, surtout quand je viens de Communier.
On me fit entendre que lorsque l’âme est en état de péché mortel, ce miroir se couvre d’un épais brouillard qui le rend très noir, on ne peut donc se représenter ce Seigneur ni le voir, Lui qui, toujours présent, nous donne l’être. » (Vida 40,5)

Il s’agit donc pour nous de nous tourner vers cette présence, cette Lumière du Christ et qui peut traverser nos ténèbres et nous illuminer.
C’est pourquoi la Prière personnelle, comme le lieu privilégié de la rencontre avec Le Seigneur, est incontournable pour l’accueil de cette présence qui désire nous transformer.
Elle est la porte de notre château intérieur et le chemin de notre sanctification car elle permet au Seigneur de prendre possession peu à peu de notre vie.
Par l’attention à sa présence, par l’offrande de notre liberté et de notre Amour, nous permettons au Seigneur de mettre en œuvre son Amour qui nous recrée à partir du centre de notre être.
« Pensez-vous qu’il importe peu à une âme qui a tendance à se distraire, de comprendre cette vérité et de savoir qu’elle n’a pas besoin d’aller au Ciel pour parler à son Père Éternel, et se délecter avec Lui ? (…)
Enfin, songez que dans ce palais habite ce grand Roi qui a daigné être votre Père, et qu’il se tient sur un trône du plus haut prix : votre cœur. (…)
Mais quoi de plus merveilleux que de voir celui qui remplirait mille mondes de sa grandeur s’enfermer dans une si petite chose ! (…)
Quand une âme commence dans cette voie, il ne se fait pas connaître, de peur qu’elle ne se trouble en se voyant si petite pour contenir quelque chose de si grand, mais, petit à petit, tout doucement, il élargit cette âme à la mesure de ce qu’il met en elle.
C’est pourquoi je dis qu’il porte en lui la liberté, car il a le pouvoir d’agrandir ce palais. »
(Chemin de Perfection, manuscrit de Valladolid, chap.28,12)

Accueillir Le Seigneur pour qu’il transforme notre vie, c’est tout simplement avoir avec Lui une relation d’amitié dans la confiance.
En prenant le temps de l’Oraison, de la Prière personnelle silencieuse, nous entrons dans une relation faite de simplicité et d’Humilité.
« Nous pouvons dire cette Prière de telle façon qu’à peine aura-t-il compris que nous sommes sans arrière-pensées, et que nous agirons comme nous le disons, il fera notre fortune.
Il aime beaucoup que nous lui parlions franchement ; lorsque nous lui parlons simplement et clairement, sans dire une chose pour nous en réserver une autre il donne toujours au-delà de ce que nous lui demandons. » (CP V 37, 4)

Dieu ne s’offense pas si nous sommes simples et vrais, ce qui ne veut pas dire grossier, ni familier au sens péjoratif du terme.
Mais il s’agit de devenir des familiers de Dieu au sens positif du terme. « Mon Dieu n’est nullement susceptible ; il n’est pas méticuleux ; il devra vous savoir gré de ce que vous aurez donné.
Quant à celle qui n’est pas généreuse, mais si avare qu’elle n’a pas le cœur de donner, c’est déjà beaucoup qu’elle prête.
Enfin, faites quelque chose, Notre-Seigneur nous tient compte de tout ; il s’accommode de toutes nos façons.
Lorsqu’il nous demande des comptes, il n’est pas minutieux, mais magnanime ; même si nous lui avons fait du tort, il lui en coûte peu de pardonner.
Il paye si scrupuleusement que n’ayez crainte, même si vous n’avez fait que lever les yeux en pensant à Lui, il ne manquera pas de vous en récompenser. » (CP V 23,3)

Que Le Seigneur nous donne d’entrer dans cette relation d’Amour et de confiance qu’est l’Oraison et qui est ouverte à tout Chrétien qui a entendu l’appel à la sainteté.
Fr. Antoine-Marie, o.c.d.

 

Autre commentaire sur l'Évangile de ce jour et la correspondance dans Maria Valtorta.
https://jesusaujourdhui.mariedenazareth.com/2021-10-15/soyez-sans-crainte

 

HYMNE : CELUI QUI NE CHANGE PAS

Celui qui ne change pas
quand le monde passe,
tu le rejoins par l'espace
de la foi pure,
Thérèse d'Avila,
et Sa présence te rassure.

R/Qui
nous ôterait
la paix
si
repose en nous l'Esprit ?
Dieu seul suffit.

Le chemin de perfection,
tu dis qu'il arrive
à la fontaine d'eau vive,
que toute gloire
jaillit du cœur profond
où le Seigneur se donne à boire.

Entre tous les dons reçus,
les fruits du silence,
de pauvreté, de souffrance,
de solitude,
Thérèse de Jésus,
te sont déjà béatitude.

Mourir de ne pas mourir
t'entraîne à toute heure
vers la septième demeure,
centre de l'âme,
et tu viens avertir
que l'Amour même nous réclame.

 

HYMNE : QUI DONC EST DIEU POUR SE LIVRER PERDANT

Qui donc est Dieu pour se livrer perdant 
aux mains de l’homme ?
Qui donc est Dieu, qui pleure notre mal 
comme une mère ?

R/Qui donc est Dieu pour nous aimer ainsi ?

Qui donc est Dieu, qui tire de sa mort 
notre naissance ?
Qui donc est Dieu pour nous ouvrir sa joie 
et son royaume ? 

Qui donc est Dieu pour nous donner son Fils 
né de la femme ?
Qui donc est Dieu qui veut à tous ses fils 
donner sa mère ? 

Qui donc est Dieu pour être notre Pain 
à chaque cène ?
Qui donc est Dieu pour appeler nos corps 
jusqu’en sa gloire ? 

Qui donc est Dieu ? L’Amour est-il son nom 
et son visage ?
Qui donc est Dieu qui fait de nous ses fils
à son image ? 

 

HYMNE : REGARDE OÙ NOUS RISQUONS D’ALLER

Regarde où nous risquons d’aller 
Tournant le dos 
À la cité 
De ta souffrance ! 
Ta Pâque est lente aux yeux de chair 
De tes bourreaux : 
Explique-nous le livre ouvert 
À coups de lance.

Comment marcherions-nous vers toi 
Quand il est tard, 
Si tu ne vas 
Où vont nos routes ? 
Ne manque pas aux pèlerins 
Mais viens t’asseoir : 
La nappe est mise pour le pain 
Et pour la coupe. 

Comment te saurons-nous vivant 
Et l’un de nous, 
Si tu ne prends 
Ces simples choses ? 
Partage-nous ton corps brisé 
Pour que le jour 
Se lève au fond des cœurs troublés 
Où tu reposes. 

Ce jour que nous sentons lever,
Nous le voyons
Dans la clarté
De ton visage :
Ne laisse pas le vent de nuit
Ni les démons
Éteindre en nous le feu qui luit
Sur ton passage. 

Remets entre nos mains tendues
À te chercher
L’Esprit reçu
De ta patience :
Éclaire aussi l’envers du cœur
Où le péché
Revêt d’un masque de laideur
Ta ressemblance.

 

Oraison du matin (Office des Laudes)Propre à Sainte Thérèse d’Avila.
Dieu qui as suscité par Ton Esprit Sainte Thérèse d'Avila pour montrer à l'Église le chemin de la perfection, fais-nous trouver notre nourriture dans sa doctrine spirituelle et brûler du désir de la véritable sainteté.

 

Parole de Dieu : (Ga 2, 19B-20)… (Office des Laudes).
Avec Le Christ, je suis fixé à la Croix : je vis, mais ce n’est plus moi, c’est Le Christ qui vit en moi.
Ma vie aujourd’hui dans la condition humaine, je la vis dans la Foi au Fils de Dieu qui m’a aimé et qui s’est livré pour moi.

 

Parole de Dieu : (Rm 8, 1-2)… (Office des Vêpres).
Pour ceux qui sont dans Le Christ Jésus, il n’y a plus de condamnation. Car, en me faisant passer sous sa loi, L’Esprit qui donne la Vie dans Le Christ Jésus m’a libéré, moi qui étais sous la loi du péché et de la mort.

Date de dernière mise à jour : 15/10/2021

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