Bienheureux Jacques (Giacomo) Alberione, Prêtre et Fondateur de la « Famille Paulinienne » (1884-1971). Fête le 26 Novembre.

Dimanche 26 Novembre 2023 : Fête du Bienheureux Jacques (Giacomo) Alberione, Prêtre et Fondateur de la « Famille Paulinienne » (1884-1971).

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http://nominis.cef.fr/contenus/saint/10594/Bienheureux-Jacques-Alberione.html.

Bienheureux Jacques Alberione

Fondateur de la ‘Famille Paulinienne’ (+ 1971)

Né le 4 Avril 1884 à San Lorenzo di Fossano (Cuneo) ordonné Prêtre le 29 Juin 1907.
Béatifié le 27 Avril 2003 à Rome  par Saint Jean Paul II.
"Il comprend que Le Seigneur est en train de le guider vers une nouvelle mission: prêcher l'Évangile à tous les peuples, selon l'Esprit de l'Apôtre Paul, utilisant les moyens modernes de la communication.

Ces orientations sont consignées dans deux de ses livres: Appunti di teologia pastorale (1912) e La donna associata allo zelo sacerdotale (1911-1915)."
“Le voici, humble, silencieux, infatigable, toujours vigilant, toujours recueilli en ses pensées qui courent de la Prière à l'action (selon la formule traditionnelle 'ora et labora'), toujours attentif à scruter les signes des temps, c'est-à-dire, les formes les plus adaptées pour arriver aux âmes.

Notre Père Alberione a donné à l'Église de nouveaux moyens d'amplifier et de revigorer son apostolat, de nouvelles capacités et une nouvelle conscience de la valeur et de la possibilité de sa mission dans le monde moderne avec les moyens modernes.

Permettez, cher Père Alberione, que le Pape se félicite et vous félicite des peines que vous avez prises infatigablement, fidèlement, au long de nombreuses années et des fruits qu'elles ont portés pour la gloire de Dieu et pour le bien de l'Église...”. (Paul VI)
(source: biographie sur le site internet du Vatican)

"Le secret du dynamisme apostolique du Père Alberione a été, indéniablement, sa vie intérieure qui lui a permis d’être un instrument docile entre les mains de Dieu, réalisant en sa personne le mot de l’apôtre Paul: 'Ma vie c’est Le Christ'."
Portrait biographique du père Jacques Alberione.
A voir aussi le site officiel de la Famille paulinienne.

À Rome, en 1971, le Bienheureux Jacques Alberione, Prêtre. Soucieux avant tout d’évangélisation, il mit tout son zèle et son activité à orienter vers le bien de la société les moyens de communication sociale et à en faire comme des aides pour une annonce plus efficace de la vérité du Christ, et dans ce but il fonda la Société Religieuse de Saint Paul Apôtre.
Martyrologe romain.

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Biographie sur le site internet du Vatican

Jacques Alberione (1884-1971)

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Le Père Jacques Alberione, Fondateur de la Famille Paulinienne, aura été l'un des plus créatifs apôtres du XXè siècle.
Il est né à San Lorenzo di Fossano (Cuneo), le 4 Avril 1884 et reçut le Baptême le lendemain même. La famille, composée par Michel Alberione, Thérèse Allocco et six enfants, était de condition paysanne, profondément Chrétienne et laborieuse.

Le petit Jacques, quatrième enfant de la famille, ressent assez tôt l'appel de Dieu: en première année élémentaire, ayant été interrogé par la maîtresse sur ce qu'il ferait quand il serait grand, il répond: “Je me ferai Prêtre”.
Les années de l'enfance s'orientèrent dans cette perspective.
La famille s'est transférée ensuite à la localité de Cherasco, paroisse San Martino, diocèse de Alba. Le curé, don Montersino, aide le jeune adolescent à prendre conscience et à répondre à l'appel de Dieu.

A 16 ans, Jacques est admis au Séminaire de Alba et y fera vite la rencontre avec celui qui sera son père, son guide, son ami et son conseiller pendant 46 ans: le chanoine Francesco Chiesa.
Vers la fin de l'Année Sainte 1900, déjà interpellé par l'Encyclique de Léon XIII “Tametsi futura”, Jacques fait l'expérience la plus décisive de son existence.

C'était la nuit du 31 Décembre 1900 qui séparait les deux siècles; il reste en Prière pendant quatre heures devant le Très Saint Sacrement et à la Lumière de Dieu se projette son avenir. Une “Lumière particulière” lui vient de l'Hostie et à partir de ce moment-là il se sent “profondément obligé de faire quelque chose pour Le Seigneur et pour les hommes du nouveau siècle”: “obligé à servir l'Église” avec les moyens nouveaux offerts par l'intelligence humaine. 

L'itinéraire du jeune Alberione se poursuit intensément pendant les années d'étude de la philosophie et de la théologie.
Le 29 Juin 1907 il est ordonné Prêtre. Il connaîtra ensuite une brève mais décisive expérience pastorale à Narzole (Cuneo) en tant que Vice-curé. C'est là qu'il rencontre un jeune appelé Giuseppe Giaccardo, qui deviendra pour lui ce que Timothée signifia pour l'Apôtre Paul. Et c'est toujours à Narzole que le Père Alberione a mûri la compréhension de ce que peut faire la femme associée dans l'apostolat.

Au Séminaire de Alba, il assume aussi les fonctions de directeur spirituel des séminaristes, les grands et les petits, et enseigne différentes matières. Il se prête pour la prédication, la catéchèse et les conférences dans les paroisses du diocèse. Il consacre aussi une bonne partie de son temps à l'étude sur la situation de la société civile et ecclésiale de son temps et sur les nouvelles nécessités qui pointaient à l'horizon. 

Il comprend que Le Seigneur est en train de le guider vers une nouvelle mission: prêcher l'Évangile à tous les peuples, selon l'Esprit de l'Apôtre Paul, utilisant les moyens modernes de la communication.
Ces orientations sont consignées dans deux de ses livres: Appunti di teologia pastorale (1912) e La donna associata allo zelo sacerdotale (1911-1915).
Une telle mission, pour avoir charisme et continuité, doit être assumée par des personnes consacrées, puisque “les œuvres de Dieu se font avec les hommes de Dieu”.

C'est ainsi que, le 20 Août 1914, au moment où, à Rome, mourait le Pape Pie X, à Alba le Père Alberione donnait le coup d'envoi à la “Famille Paulinienne” avec la Fondation de la Société Saint Paul. Les débuts sont très pauvres, selon la pédagogie Divine: “partir toujours de la crèche”.

Pour son œuvre, le Père Alberione s'inspire du modèle de la famille humaine. Une famille composée de Frères et de Sœurs.
La première femme qui suit le Père Alberione est une jeune fille d'une vingtaine d'années, née à Castagnito (Cuneo): Teresa Merlo. Avec son appui, le Père Alberione fonde la Congrégation des Filles de Saint Paul (1915).
Peu à peu, la “Famille” se développe, les vocations masculines et féminines augmentent, l'apostolat se définit et prend forme.

En 1918 (Décembre) un premier groupe des “filles” est détaché pour aller à Susa. C'est ainsi que commence une courageuse histoire composée de Foi et d'esprit d'initiative, qui engendre même un style caractéristique propre: “à la paulinienne”.
Ce parcours semble ralentir lorsque, en 1923, le Père Alberione tombe gravement malade et les avis des médecins ne laissent aucun espoir.

Mais le Fondateur reprend miraculeusement le chemin: “Saint Paul m'a guéri”, racontera-t-il ultérieurement. C'est à partir de cette période que l'on trouvera, dans toutes les chapelles pauliniennes, les phrases que par rêve ou révélation le Maître Divin adressa au Fondateur: “Ne craignez pas - Je suis avec vous - D'ici je veux éclairer - Vivez dans la conversion continuelle”.

L'année suivante (1924) naît la deuxième Congrégation féminine: les Surs Disciples du Divin Maître, pour l'apostolat Eucharistique, Sacerdotal et Liturgique. Pour conduire cette nouvelle Congrégation le Père Alberione choisit une jeune Sœur: M. Scolastica Rivata, décédée à plus de 90 ans en odeur de sainteté.
Sur le plan apostolique, le Père Alberione encourage l'impression d'éditions populaires des Livres sacrés et s'oriente vers les formes les plus rapides pour faire parvenir le message du Christ aux lointains: les journaux.

Déjà en 1912 était née la revue Vita Pastorale, destinée aux curés; en 1931 naît la revue Famiglia cristiana, un hebdomadaire ayant comme but de nourrir la vie Chrétienne des familles. Viendront ensuite: La Madre di Dio (1933), “pour révéler aux âmes la beauté et la grandeur de Marie”; Pastor bonus (1937), revue mensuelle en langue latine; Via, Verità e Vita (1952), revue mensuelle pour la connaissance et l'enseignement de la doctrine chrétienne; La Vita in Cristo e nella Chiesa (1952), avec le but de faire “connaître les trésors de la liturgie, diffuser tout ce qui sert à la Liturgie, vivre la liturgie selon l'Eglise. Mais le Père Alberione pensa aussi aux jeunes: à leur intention il a fait publier Il Giornalino.

Il s'implique directement pour la construction du grand temple en l'honneur de Saint Paul, à Alba. S'ensuivront deux autres temples à Jésus Maître (Alba et Rome) et le Sanctuaire à la Reine des Apôtres (Rome). L'objectif poursuivi est surtout celui de sortir des limites locales ou nationales.

En 1926 naît la première maison filiale à Rome, suivie au cours des années successives par tant d'autres fondations en Italie et par le monde.
Dans l'entre-temps, l'œuvre spirituelle grandit elle aussi. Le Fondateur transmet l'esprit de piété à travers les “dévotions”, chargées d'un profond sens apostolique:
A Jésus Maître et Pasteur “Voie, Vérité et Vie”, à Marie Mère, Educatrice et Reine des Apôtres; à Saint Paul Apôtre.
Et c'est justement en base de cette référence à l'Apôtre que le Père Alberione offre à l'Église les 9 institutions fondées sous l'appellation de “Famille Paulinienne”.

Pour le Fondateur, le premier engagement doit être la pleine configuration avec Le Christ: accueillir Le Christ total Voie, Vérité et Vie, dans toute la personne, intelligence, volonté, cœur, forces physiques.
Ces orientations parurent dans une petite plaquette intitulée Donec formetur Christus in vobis (1932).

Au mois d'Octobre 1938, le Père Alberione fonda la troisième Congrégation féminine: les Sœurs de Jésus Bon Pasteur ou “Pastourelles”, destinées à l'apostolat pastoral direct et collaboratrices des Pasteurs.
Pendant la pause forcée de la seconde guerre mondiale (1940-1945), le Fondateur ne s'arrête pas dans son parcours spirituel. Il accueille progressivement la Lumière de Dieu, dans un climat d'Adoration et de Contemplation, comme en témoignent ses Taccuini (bloc-notes) spirituels, dans lesquels le Père Alberione consignait ses inspirations ainsi que les moyens à adopter pour répondre au projet de Dieu.

Et c'est dans cette atmosphère spirituelle que prennent forme les méditations que chaque jour il prêche à ses fils et à ses filles, les directives pour l'apostolat, la prédication d'un grand nombre de récollections et de retraites spirituelles (recueillis dans autant de petits volumes). L'empressement du Fondateur est toujours le même: faire comprendre à tous que “la première tâche dans la Famille Paulinienne sera la sainteté de la vie, la deuxième la sainteté de la doctrine”. C'est dans cette perspective que doit être compris son Projet d'une Encyclopédie sur Jésus Maître (1959).

En 1954, rappelant le 40éme anniversaire de Fondation, le Père Alberione accepta pour la première fois qu'on écrive sur sa vie dans une brochure intitulée Mi protendo in avanti et acquiesce à la demande de fournir quelques notes personnelles sur les origines de la Fondation.
C'est de cette manière que vit le jour le petit volume Abundantes divitiae gratiae suae, considéré comme “l'histoire charismatique de la Famille Paulinienne”.

Une Famille qui continua à se compléter entre 1957 et 1960, avec la Fondation de la quatrième Congrégation féminine, l'Institut Regina Apostolorum pour les Vocations (Sœurs de la Reine des Apôtres), et les Instituts de vie séculaire consacrée: Saint Gabriel Archange, Marie de l'Annonciation, Jésus Prêtre et Sainte Famille.

En total 10 institutions (y compris les Coopérateurs Pauliniens) unies entre elles par le même idéal de sainteté et d'apostolat: l'avènement du Christ “Voie, Vérité et Vie” dans le monde, à travers les instruments de la communication sociale.
Entre les années 1962 et 1965, le Père Alberione est protagoniste silencieux mais attentif du Concile Vatican II, participant chaque jour à ses sessions.

Mais, il connaît aussi d'autres épreuves douloureuses: la mort prématurée de ses deux premiers collaborateurs, Timothée Giaccardo (1948) et Tecla Merlo (1964); le souci pour les communautés en difficulté et, pour lui personnellement, une crucifiante scoliose qui le tourmentait jour et nuit.

Il vécut 87 ans. Ayant accompli l'œuvre que Dieu lui avait confiée, le 26 Novembre 1971 laissa la terre pour prendre son poste dans la Maison du Père.
Ses derniers moments ont été réconfortés par la visite et la Bénédiction du Pape Paul VI, un Pape qui n'a jamais caché son admiration et sa vénération envers le Père Alberione.

En effet, le témoignage que ce Pontife livra lors de l'audience qu'il accorda à la Famille Paulinienne le 28 Juin 1969 est émouvant (le Fondateur avait 85 ans):
“Le voici, humble, silencieux, infatigable, toujours vigilant, toujours recueilli en ses pensées qui courent de la Prière à l'action (selon la formule traditionnelle 'ora et labora'), toujours attentif à scruter les signes des temps, c'est-à-dire, les formes les plus géniales pour arriver aux âmes.

Notre Père Alberione a donné à l'Église de nouveaux moyens d'amplifier et de revigorer son apostolat, de nouvelles capacités et une nouvelle conscience de la valeur et de la possibilité de sa mission dans le monde moderne avec les moyens modernes.

Permettez, cher Père Alberione, que le Pape se félicite et vous félicite des peines que vous avez prises infatigablement, fidèlement, au long de nombreuses années et des fruits qu'elles ont portés pour la Gloire de Dieu et pour le bien de l'Église...”.
Le 25 Juin 1996, le Pape Saint Jean Paul II signa le décret reconnaissant les vertus héroïques du futur Bienheureux.

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https://levangileauquotidien.org/FR/display-saint/06fc3b33-781c-4afc-b0b4-0c8f319943ca

Bienheureux Jacques (Giacomo) Alberione
Prêtre et Fondateur :
« Famille Paulinienne »

Giacomo Alberione naît à San Lorenzo di Fossano (Cuneo, Piémont) le 4 Avril 1884, cinquième enfant de Michel et Teresa Allocco.
En Octobre 1900 il entre au séminaire diocésain d’Alba et le 29 Juin 1907 il est ordonné Prêtre.

Le 20 Août 1914 il initie, à Alba, la Société Saint Paul pour l’évangélisation avec les instruments de la communication sociale, suivie des autres fondations qui constituent la Famille Paulinienne: Filles de Saint Paul, Sœurs Disciples du Divin Maître, Sœurs de Jésus Bon Pasteur, Institut Regina Apostolorum pour les vocations (Sœurs Apostolines); les Instituts agrégés: Saint Gabriel Archange, Marie de l’Annonciation, Sainte Famille et Jésus Prêtre; l’Association des Coopérateurs Pauliniens.

Il fait plusieurs fois le tour du monde pour se rencontrer avec ses fils et filles répandus dans tous les continents de la Terre et les encourager à une vie toujours plus Contemplative et Apostolique.
Le secret de sa vaste activité Apostolique est à rechercher dans sa vie intérieure tendue dans un crescendo continuel à réaliser les paroles de l’Apôtre Paul: « Ce n’est plus moi qui vis, c’est Le Christ qui vit en moi » (Gal 2, 20).

Le Père Alberione s’est éteint à l’âge de 87 ans, le 26 Novembre 1971. Ses derniers moments ont été réconfortés par la visite et la Bénédiction du Serviteur de Dieu Paul VI (Giovanni Battista Montini, 1963-1978) qui n’a jamais cessé de l’admirer et de le vénérer.
Les pauliniens et pauliniennes se rappellent avec émotion l’estime que le Bienheureux Pape Paul VI vouait à leur Fondateur.

Dans une mémorable audience accordée au Père Alberione et à un groupe nombreux de ses fils et de ses filles, le 28 juin 1969, le Pape s’exprimait ainsi : 
« Le voilà: humble, silencieux, infatigable, toujours vigilant, toujours recueilli dans ses pensées, passant de la Prière à l’action, toujours attentif à saisir les "signes des temps", c’est-à-dire les moyens les plus efficaces de communiquer avec les humains; notre cher Père Alberione a donné à l’Église de nouveaux instruments pour s’exprimer, de nouveaux moyens pour donner vigueur et rayonnement à son apostolat, une nouvelle conscience de sa mission pour l’évangélisation au moyen des médias de masse.Permettez, cher père Alberione, que le Pape se réjouisse de votre long, fidèle et inlassable travail, et des fruits qu’il a produits pour la gloire de Dieu et le bien de l’Église.” »    
Le Père Jacques Alberione, aura été l'un des plus créatifs apôtres du XXème siècle.

Le 25 Juin 1996, le Pape Saint Jean Paul II (Karol Józef Wojty?a, 1978-2005) signa le décret reconnaissant ses vertus héroïques et le Béatifia le 27 Avril 2003 à Rome.

Beato giacomo alberione i 2Pour un approfondissement biographique, lire :

 >>> Portrait biographique du père Jacques Alberione

PORTRAIT BIOGRAPHIQUE DU PÈRE JACQUES ALBERIONE
FONDATEUR DE LA FAMILLE PAULINIENNE (1884-1971)

Brosser le portrait d’une personne, même de façon succincte et à partir de données biographiques essentielles, c’est toujours une tâche difficile. Nous ne sommes pourtant pas dépourvus puisque le Père Jacques Alberione (1884-1971) nous offre une précieuse clé de lecture de son itinéraire humain et spirituel.

La "double" histoire d'un homme de Dieu

En effet, en 1953, à l’occasion du 40ème anniversaire de la Fondation de la Famille Paulinienne, le père Albérione, alors âgé de 70 ans, soulève discrètement le voile sur son cheminement.
Il écrit: "Si, par considération pour vous, votre Fondateur acceptait de rapporter quelques souvenirs utiles à la Famille Paulinienne, il devrait raconter une "double histoire".
La première serait celle des Miséricordes Divines, qui lui font entonner le beau chant du "Gloire à Dieu au plus haut des Cieux, et Paix sur Terre aux hommes qu’Il Aime".
Le seconde serait l’humble histoire de son infidélité face à la surabondance de l’Amour Divin; cette seconde histoire l’amène à composer, cette fois, un douloureux Miserere (Prends pitié, Seigneur) pour ses nombreux péchés, offenses et négligences." (AD 1)
Cette double histoire commence à San Lorenzo di Fossano (Cuneo) où est né Giacomo Alberione, le 4 avril 1884.
Il est Baptisé le lendemain, dans la chapelle dédiée à San Lorenzo (Saint Laurent). La famille Alberione est composée du père, Michele, de la mère, Teresa, et des trois frères aînés, Giovenale, Francesco et Giovanni.
Après Giacomo (Jacques), naîtront une petite fille décédée dans sa première année de vie, et un autre garçon, Tommaso. Les Alberione sont une famille de pauvres paysans, profondément religieuse et laborieuse, où la Foi, le travail et la confiance en la Providence sont les valeurs premières.
Le projet de Dieu sur Jacques se dessine tôt. Dès sa première année d’école primaire, l’enfant, interrogé au sujet de son avenir par l’enseignante Rosa Cardona, répond avec détermination: "Je deviendrai Prêtre!"
Ce projet donne sens à ses années de jeunesse. La famille Alberione habite maintenant la région limitrophe de Cherasco, dans la paroisse Saint Martin du diocèse d’Alba.
Le curé, l’abbé Montersino, aide le jeune homme à approfondir l’appel du Seigneur et à y répondre.
C’est ainsi qu’à 16 ans, Jacques entre au Séminaire d’Alba. Il fait immédiatement la rencontre de celui qui sera, pendant 46 ans, un père, un guide, un ami et un conseiller: le chanoine Francesco Chiesa.

Faire "quelque chose" pour le Seigneur et pour les hommes du nouveau siècle

À la fin de l’Année Sainte 1900, déjà fortement interpellé par l’encyclique du Pape Léon XIII, Tametsi futura, Jacques répond à l’appel de la Grâce Divine.
Dans la nuit du 31 décembre 1900, date charnière entre le 19e et le 20e siècle, il fait une veillée de Prière de quatre heures devant le Saint Sacrement, dans la Cathédrale d’Alba.
Selon ses propres mots, éclairé par une "Lumière spéciale" venant du Saint Sacrement, il se sent "fortement appelé à faire quelque chose pour Le Seigneur et l’humanité du siècle nouveau", "poussé à servir l’Église" par les nouveaux moyens de communication. Le Père Alberione rappellera constamment à ses fils et filles l’origine Eucharistique de la mission Paulinienne: "Vous êtes nés du Tabernacle, de l’Eucharistie!".
L’itinéraire spirituel du jeune Alberione se poursuit avec intensité durant ses années d’étude en philosophie et théologie, qui le préparent à l’ordination Sacerdotale.
Celle-ci a lieu le 29 juin 1907. Il fait ensuite une brève et décisive expérience pastorale comme vicaire à Narzole (Cuneo), dans la paroisse Saint Bernard.
Durant la courte période de son ministère paroissial, il rencontre le jeune Joseph Giaccardo qui deviendra son premier collaborateur dans la Société Saint-Paul, à l’instar de Paul et Timothée. À Narzole toujours, le père Alberione mûrit sa réflexion sur le rôle de la femme engagée dans l’apostolat.
Puis ce sont les années d’enseignement et de direction spirituelle au Séminaire d’Alba. Le jeune Prêtre prie beaucoup, étudie, et il se rend disponible pour la prédication, la catéchèse et les conférences dans les paroisses du diocèse. Ses lectures lui permettent d’approfondir sa compréhension de la société et de l’Église de son temps, ainsi que des nouveaux besoins et des changements qui pointent à l’horizon.
Mais le Seigneur lui réserve une mission spéciale, totalement originale dans ses moyens et ses structures: annoncer l’Évangile à tous les peuples, dans l’esprit de l’apôtre Paul, c’est-à-dire annoncer à tous l’Amour de Dieu, par les moyens modernes de communication.
Deux livres du Père Alberione, publiés durant cette période de sa vie, témoignent d’une telle orientation: Appunti di teologia pastorale (Notes de théologie pastorale), en 1912, et La donna associata allo zelo pastorale (La femme associée au ministère pastoral), commencé en 1911 et publié en 1915.
En 1910, le Père Alberione franchit un autre pas dans la compréhension de la mission qu’il a reçue du Seigneur. Il en vient à la conclusion qu’elle consiste à donner Le Christ au monde et qu’elle doit s’appuyer sur un groupe de personnes consacrées: "Les œuvres de Dieu se font avec les hommes et les femmes de Dieu", répétera-t-il souvent.

La mission se concrétise: évangéliser avec les moyens modernes

En réponse à l’appel de Dieu et par fidélité à l’Église, le 20 août 1914, jour du décès du Pape Pie X, l’œuvre de la Famille Paulinienne du Père Alberione commence officiellement à Alba, avec la Fondation de la Société Saint-Paul.
Les choses se passent de manière simple et modeste: en tant qu’instrument de Dieu, le père Alberione se laisse guider par la pédagogie Divine qui aime "toujours commencer à la crèche", dans le silence et l’effacement.
L’humanité, première préoccupation du père Alberione, se compose de Frères… et de Sœurs. Le jeune Fondateur est conscient du rôle important de la femme dans l’apostolat. La première femme à se joindre à lui vient de Castagnito (Cuneo); c’est une jeune femme dans la vingtaine, Thérèse Merlo.
Avec sa collaboration, le Père Alberione va fonder la Congrégation des Filles de Saint-Paul (1915). Lentement, mais sûrement, au milieu de mille difficultés, la "Famille" s’agrandit, les vocations augmentent et l’apostolat prend forme.
En décembre 1918, c’est le départ des premières "filles" pour Susa: commence alors une histoire courageuse, remplie de Foi et d’enthousiasme, qui donnera naissance à un style spécifique, le style "Paulinien". La chronologie de ces années est facilement repérable; quelle longue route, quel chemin parcouru! Dieu est présent et il envoie des signes évidents qu’il est à l’origine de la Famille Paulinienne.
Mais, en juillet 1923, un sombre événement risque d’étouffer ce rêve naissant. Le Père Alberione tombe gravement malade, et le diagnostic médical ne laisse aucun espoir. Puis voilà que, contrairement aux prévisions, le malade retrouve la santé et reprend sa route: "Saint Paul m’a guéri", dira-t-il plus tard.
Dès lors, dans les chapelles de toutes les maisons de la Famille Paulinienne, figureront les mots que le Divin Maître révèle en rêve au père Alberione: "Ne craignez pas – Je suis avec vous – D’ici je veux illuminer – Ayez le regret de vos péchés."
En 1924, la deuxième Congrégation féminine voit le jour: les Sœurs Disciples du Divin Maître, vouées à l’apostolat Eucharistique, Sacerdotal et Liturgique. Le Fondateur désigne la jeune Orsola Rivata comme première supérieure de la nouvelle Congrégation.
Entre-temps, le Père Alberione, toujours inspiré par le souci apostolique, pense aux moyens les plus efficaces pour s’adresser au monde de son temps, à ceux et celles qui cherchent.
Il a l’intuition qu’en plus des livres, les magazines seraient un autre moyen efficace d’annoncer l’Évangile.
En 1912, Vita Pastorale, un mensuel destiné aux Prêtres et aux agents et agentes de pastorale avait été créé, afin "que chaque "pasteur" soit un Pastor bonus, modelé sur Jésus Christ…"; en 1931 paraît Famiglia cristiana, un hebdomadaire pour la famille.
En 1933, Madre di Dio "pour révéler aux âmes la Beauté et la grandeur de Marie"; en 1937, Pastor bonus, mensuel en langue latine qui aborde des sujets de pastorale et présente une réflexion approfondie à caractère Biblique et théologique; en 1952, Via, Verita e vita, un mensuel destiné à la diffusion de la doctrine Chrétienne; en 1952, La Vita in Cristo e nella Chiesa, dont l’objet est de "faire connaître les trésors de la Liturgie, la promouvoir pour mieux en vivre, dans l’esprit de l’Église…"
Le Père Alberione pense aussi aux jeunes: pour eux il publie Il Giornalino, un magazine bi-mensuel.
Puis il fait le projet de construire, à Alba, une église dédiée à Saint Paul, soulignant ainsi le lien étroit entre la mission Paulinienne et le grand apôtre missionnaire. Suivra la construction de deux autres églises dédiées à Jésus Maître (Alba et Rome) et celle du Sanctuaire de Marie Reine des Apôtres (Rome).
Son souci est de guider, former et orienter les Frères et les Sœurs en leur donnant l’exemple de son propre engagement dans la vie et dans la mission paulinienne.

De Alba au monde: comme Paul, toujours en chemin

En 1926, commence l’"exode" d’Alba avec l’ouverture de la maison de Rome, qui sera suivie de nombreuses fondations ailleurs en Italie et à l’étranger.
En même temps se consolide l’édifice spirituel: les fils et les filles du "Premier Maître" approfondissent et assimilent la spiritualité et le sens des "dévotions" spécifiquement Pauliniennes: "Jésus Maître et Pasteur, Voie, Vérité et Vie", "Marie, Mère, Maîtresse et Reine des Apôtres", et "Saint Paul, apôtre, missionnaire et communicateur". Ces "dévotions" caractérisent la Famille Paulinienne au sein de l’Église.
Le but que le Fondateur indique à tous et à toutes, leur premier "engagement", c’est la pleine configuration au Christ: accueillir Le Christ total, Voie, Vérité et Vie dans tout son être: intelligence, volonté, cœur, forces physiques.
Cette orientation est codifiée dans un livret des années 30 intitulé Donec formetur Christus in vobis (Pour une configuration au Christ).
En octobre 1938, le Père Alberione fonde la troisième Congrégation féminine: les Sœurs de Jésus Bon Pasteur (Pastourelles), dont la vocation consiste à assister les Prêtres dans la pastorale paroissiale.
La deuxième guerre mondiale (1940-1945), marque une pause; mais le Premier Maître, immobilisé de force à Rome par les circonstances, n’arrête pas son cheminement spirituel.
En attendant le retour de conditions propices à son apostolat, il accueille de façon toujours plus radicale la Lumière de Dieu dans un climat grandissant d’Adoration et de Contemplation.
Ainsi, le Père Alberione offre à ses fils et à ses filles une large série d’écrits spirituels. Nous n’en mentionnerons que deux: Via humanitatis (1947), une relecture du cheminement de l’humanité dans l’optique mariale (per Mariam, in Christo et in Ecclesia: par Marie, dans le Christ et en Église) et une œuvre inachevée: le Projet d’une encyclopédie sur Jésus Maître (1959).
C’est à la fin de 1945 que le Père Alberione peut reprendre le bâton du pèlerin: il voyagera autour du monde pour rencontrer et encourager ses fils et ses filles.
L’Extrême-Orient l’impressionne: l’Inde, la Chine, les Philippines… des multitudes, des milliards de personnes… Mais combien connaissent Jésus Christ? La devise d’Alberione est: "Se tourner vers l’avenir! Ne pas penser à ce qui est accompli, mais à ce qui reste à accomplir."
Les années 1950 et 1960 sont celles de la consolidation de la Famille Paulinienne, caractérisée par un essor généralisé: vocations, Fondations, éditions, projets divers, formation professionnelle.
En 1954, la Famille Paulinienne célèbre le 40ème anniversaire de sa fondation. Le livre intitulé Mi protendo in avanti (Tendu vers l’avant) en raconte l’histoire.
À cette occasion, le Père Alberione, habituellement si discret sur sa vie et sa vocation, rédigera, à l’intention de ses fils et de ses filles, un précieux document intitulé Abundantes divitiæ gratiæ suæ (L’incomparable richesse de sa grâce), considéré comme l’"histoire charismatique de la Famille Paulinienne".
Avec la Fondation de la quatrième Congrégation féminine, l’Institut Reine des Apôtres pour les vocations (1959), et les Instituts agrégés Saint Gabriel Archange, Marie de l’Annonciation, Jésus Prêtre, et Sainte Famille, le grand "arbre" de la Famille Paulinienne voulue par Dieu, atteint sa maturité.
Le Père Alberione est maintenant le guide charismatique d’environ 10,000 personnes, y compris les Coopérateurs Pauliniens, animées du même idéal de sainteté et d’apostolat: établir le règne de Jésus Maître Voie, Vérité et Vie dans le monde, par les moyens de communication sociale.

De l'Église du Concile à celle Céleste

Durant les années 1962-1965, le Premier Maître est un protagoniste silencieux et très attentif du Concile Vatican II puisqu’il participe quotidiennement à ses quatre sessions.
Le 4 décembre 1963, le décret conciliaire Inter Mirifica sur les instruments de communication sociale comme outils d’évangélisation est proclamé; c’est un jour de grande joie pour la Famille Paulinienne!
Voici le commentaire du père Alberione: "Maintenant vous ne pouvez plus douter. L’Église a parlé." Et encore: "Ce que j’ai trouvé de mieux et de plus efficace pour l’évangélisation, je vous l’ai donné."
Entre-temps, les souffrances et les épreuves ne manquent pas. Parmi elles, la mort de ses premiers fils et filles: en 1948, celle de Timothée Giaccardo, son fidèle bras droit, proclamé Bienheureux en 1989. Puis, Sœur Tecla Merlo, première supérieure générale des Filles de Saint-Paul meurt à son tour en 1964.
Le secret du dynamisme apostolique du Père Alberione a été, indéniablement, sa vie intérieure qui lui a permis d’être un instrument docile entre les mains de Dieu, réalisant en sa personne le mot de l’apôtre Paul: "Ma vie c’est Le Christ." Le Christ Jésus, tout spécialement Le Christ Eucharistique, a été la grande passion du père Alberione: "Notre spiritualité est d’abord Eucharistique. Tout vient du Maître Divin. Ainsi, la Famille Paulinienne est née du Tabernacle. Elle se nourrit, vie, œuvre et se sanctifie par l’Eucharistie; d’elle vient la sainteté et l’apostolat."
Le Vénérable père Alberione s’est éteint à l’âge de 87 ans, le 26 novembre 1971. Ses derniers moments ont été réconfortés par la visite et la Bénédiction du Pape Paul VI qui n’a jamais cessé de l’admirer et de le vénérer.
Les pauliniens et pauliniennes se rappellent avec émotion l’estime que le Pape Paul VI vouait à leur Fondateur.
Dans une mémorable audience accordée au père Alberione et à un groupe nombreux de ses fils et de ses filles, le 28 juin 1969, le Pape s’exprimait ainsi:
Le voilà: humble, silencieux, infatigable, toujours vigilant, toujours recueilli dans ses pensées, passant de la Prière à l’action, toujours attentif à saisir les "signes des temps", c’est-à-dire les moyens les plus efficaces de communiquer avec les humains; notre cher père Alberione a donné à l’Église de nouveaux instruments pour s’exprimer, de nouveaux moyens pour donner vigueur et rayonnement à son apostolat, une nouvelle conscience de sa mission pour l’évangélisation au moyen des médias de masse. Permettez, cher Père Alberione, que le Pape se réjouisse de votre long, fidèle et inlassable travail, et des fruits qu’il a produits pour la Gloire de Dieu et le bien de l’Église.
Le 25 juin 1996, le Saint-Père Jean-Paul II signait le Décret reconnaissant l’héroïcité des vertus du père Alberione, et de ce fait, lui attribuait le titre de Vénérable et le Béatifia le 27 Avril 2003 à Rome.
P. Luigi (Gino) Valtorta, ssp
Postulateur Général de la Famille Paulinienne

Date de dernière mise à jour : 26/11/2023

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