Eucharistie du Samedi 23 Juin 2012 : Samedi de la 11ème semaine du Temps Ordinaire. Fête de Sainte Audrey (Etheldrede), Reine, Vierge, Abbesse et fondatrice d'Ély (+ 679).
Photo : Sainte Audrey (Etheldrede), Reine, Vierge, Abbesse et fondatrice d'Ély.
Textes du jour (1ère lecture, Psaume, Evangile) :
Deuxième livre des Chroniques 24,17-25… Psaume 89(88),4-5.29-30.31-32a.33a.32b.33b-34… Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 6,24-34.
Commentaire de Saint Raphaël Arnaiz Baron (1911-1938), Moine Trappiste espagnol.
Samedi 23 Juin 2012 : Fête de Sainte Audrey (Etheldrede), Reine, Vierge, Abbesse et fondatrice d'Ély (+ 679).
Le grand nombre d'églises anglaises qui portaient son nom jadis montre bien combien cette sainte fut populaire en son pays.
Fille de sainte Hereswyde et d'Anna, roi d'Est-Anglie, elle naquit vers 630-640 probablement à Exning, près de Newmarket dans le Suffolk.
Ses sœurs sainte Sexburge, sainte Ethelburge, sainte Wilburge, sainte Sédride se retirèrent du monde et fondèrent des abbayes. Son frère saint Erconwald devint évêque de Londres.
Son nom en Vieil Anglais était " Aethelthryth ", signifiant " noble force ", qui prendra la forme par la suite d'Etheldrede puis d'Audrey. Baptisée par saint Félix, l'Apôtre de l'Est-Anglie, c'est aussi lui qui l'instruira dans la Foi.
Elle vécut à l'époque de l'Heptarchie, c'est-à-dire à l'époque où l'Angleterre comprenait sept royaumes: Essex, Sussex, Wessex, Kent, Mercie, Est-Anglie et Northumbrie. Bien qu'Audrey ait désiré garder sa virginité, son père, Anna, roi d'Est-Anglie, ne l'en fit pas moins contracter deux mariages politiquement utiles.
Audrey (Etheldrède) contracte un premier mariage (vers 652) avec Tonbert, chef des Gyrvians du Sud, ou fenmen.
Par le premier, elle devint la femme d'un vieillard malade, le prince Tonbert qui mourut au bout de trois ans.
Durant un certain temps, elle profita d'une vie solitaire sur l'île d'Ely, qui avait été une partie de sa dote.
Restée vierge, sainte Audrey pensait entrer en religion, mais par raison d'Etat, elle fut à nouveau mariée. On exigea d'elle qu'elle épousa le prince Egfrid, fils du roi Oswy de Northumbrie.
Donc, Audrey (Etheldrède) se remarie alors en 660, pour des raisons politiques, à Egfrid, qui est devenu roi de Northumbrie.
Son second mari, Egfrid, fils du roi Oswy de Northumbrie, était encore enfant à l'époque. Etheldrede, bien qu'étant elle-même encore jeune, le traita comme son fils ou frère, plutôt que comme un époux. Elle lui enseigna le catéchisme et dirigea sa croissance spirituelle.
Le roi Egfrid n'était donc, alors, qu'un enfant. Quand il fut pubère, il voulut user de ses droits conjugaux, mais la reine prit la fuite sur les conseils de l’évêque Saint Wilfrid et se retira dans l'abbaye de Cuningham où elle prit le voile.
En effet, après 12 ans de relations, Egfrid, devenu adulte, tenta d'en faire sa femme dans les faits autant que dans le nom. Ceci alarma Etheldrede, qui chercha alors le conseil de l'archevêque saint Wilfrid d'York.
Il la libéra de son mariage et lui conseilla de se retirer dans l'abbaye Bénédictine de Coldingham. Enfin, elle pouvait accomplir les désirs de son coeur.
Le roi Egfrid, de Northumbrie, ne la poursuivit pas, pour trouver femme mieux à sa convenance. Il se remarie avec Eormenburg.
Audrey put alors fonder l'abbaye d'Ely, puis en devenir l'abbesse et chanter la louange de Dieu tout à loisir durant des nuits entières.
D'après la Chronique anglo-saxonne, Audrey (Etheldrède) fonde le monastère double d'Ely en 673 ; ce monastère sera détruit lors de l'invasion danoise de 870.
Fille de roi, et reine de Northumbrie, mariée deux fois, elle prit le voile à Coldingham des mains de l’archevêque saint Wilfrid, sous sainte Ebbe, puis passa à Ely, où elle devint abbesse du double monastère où elle dirigea avec l’autorité d’une mère, par ses exemples et ses avertissements, un grand nombre de vierges.
Dans cette riche maison, royalement dotée, elle mena une vie extrêmement simple et d'une grande sainteté.
Pour Etheldrede, la prière, la Sainte Communion et les oeuvres de miséricorde étaient des parties essentielles de sa Foi en Jésus-Christ. Depuis sa jeunesse, elle s'était dévouée à la Piété, la Pureté et l'Humilité.
Audrey (Etheldrède) meurt à Ely ou de la peste ou d’une énorme tumeur cancéreuse à la gorge, le 23 Juin 679.
Sainte Audrey est invoquée pour la guérison des maladies du cou et de la gorge.
Bède, dit le Vénérable, raconte comment, après la mort d'Etheldrède, ses restes furent exhumés par l'abbesse Sexburge, sa sœur précédemment reine du Kent, puis enterrés dans un cercueil de marbre blanc venant de Cambridge.
La sœur, la nièce et la petite-nièce d'Etheldrède, princesses royales dont deux reines en veuvage (royaume de Mercie), prirent sa suite en tant qu'abbesses d'Ely.
Selon saint Bède, quand sa soeur sainte Sexburge fit ouvrir sa tombe, on trouva son corps incorrompu et la tumeur avait guéri.
Sa dépouille mortelle demeura intacte; sa main est toujours conservée en l'église d'Ely.
P.S. : Bède, dit le Vénérable, est un moine et lettré anglo-saxon né vers 672/673 en Northumbrie et mort le 26 mai 735.
Son œuvre la plus célèbre, l’Histoire ecclésiastique du peuple anglais, lui a valu le surnom de « Père de l'histoire anglaise ».
Il est également linguiste et traducteur, et ses traductions des œuvres grecques et latines des premiers pères de l'Église ont joué un rôle important dans le développement du christianisme en Angleterre.
En 1899, Bède est proclamé docteur de l'Église par le pape Léon XIII ; il est à ce jour le seul natif de Grande-Bretagne à avoir été ainsi honoré.
Deuxième livre des Chroniques 24,17-25.
Après la mort du prêtre Joad, les chefs de Juda vinrent se prosterner devant le roi Joas, et le roi les écouta.
Les habitants de la Judée abandonnèrent le temple du Seigneur, Dieu de leurs pères, pour adorer les arbres sacrés et les idoles. À cause de cette infidélité, la colère de Dieu s'abattit sur Juda et sur Jérusalem.
Pour les ramener à lui, Dieu envoya chez eux des prophètes. Ceux-ci transmirent le message, mais personne ne les écouta.
Dieu revêtit de son esprit Zacharie, le fils du prêtre Joad. Zacharie se présenta devant le peuple et lui dit : « Ainsi parle Dieu : Pourquoi transgressez-vous les commandements du Seigneur ? Cela fera votre malheur : puisque vous avez abandonné le Seigneur, le Seigneur vous abandonne. »
Ils s'ameutèrent alors contre lui et, par ordre du roi, le lapidèrent sur le parvis du Temple.
Le roi Joas, en faisant mourir Zacharie, fils de Joad, oubliait la bonté que celui-ci lui avait témoignée. Zacharie s'était écrié en mourant : « Que le Seigneur le voie, et qu'il fasse justice ! »
Or, à la fin de l'année, l'armée syrienne monta contre le roi Joas et pénétra en Juda et à Jérusalem. Ses hommes massacrèrent tous les chefs du peuple et envoyèrent toutes les dépouilles au roi de Damas.
L'armée syrienne ne comptait qu'un petit nombre d'hommes, et pourtant le Seigneur leur livra une armée très importante, parce que les Judéens avaient abandonné le Seigneur, Dieu de leurs pères ; et Joas reçut le châtiment qu'il méritait.
Lorsque les Syriens partirent, le laissant dans de grandes souffrances, ses serviteurs complotèrent contre lui parce qu'il avait répandu le sang du fils du prêtre Joad, et ils le tuèrent dans son lit. Il mourut, et on l'ensevelit dans la cité de David, mais non pas dans le tombeau des rois.
Psaume 89(88),4-5.29-30.31-32a.33a.32b.33b-34.
« Avec mon élu, j'ai fait une alliance,
j'ai juré à David, mon serviteur :
J'établirai ta dynastie pour toujours,
je te bâtis un trône pour la suite des âges.
« Sans fin je lui garderai mon amour,
mon alliance avec lui sera fidèle ;
je fonderai sa dynastie pour toujours,
son trône aussi durable que les cieux.
« Si ses fils abandonnent ma loi
et ne suivent pas mes volontés,
s'ils osent violer mes préceptes
je punirai leur faute en les frappant,
« S'ils ne gardent pas mes commandements,
je châtierai leur révolte,
mais sans lui retirer mon amour,
ni démentir ma fidélité. »
Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 6,24-34.
Comme les disciples s'étaient rassemblés autour de Jésus, sur la montagne, il leur disait : « Aucun homme ne peut servir deux maîtres : ou bien il détestera l'un et aimera l'autre, ou bien il s'attachera à l'un et méprisera l'autre. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l'Argent.
C'est pourquoi je vous dis : Ne vous faites pas tant de souci pour votre vie, au sujet de la nourriture, ni pour votre corps, au sujet des vêtements. La vie ne vaut-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que les vêtements ?
Regardez les oiseaux du ciel : ils ne font ni semailles ni moisson, ils ne font pas de réserves dans des greniers, et votre Père céleste les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup plus qu'eux ?
D'ailleurs, qui d'entre vous, à force de souci, peut prolonger tant soit peu son existence ?
Et au sujet des vêtements, pourquoi se faire tant de souci ? Observez comment poussent les lis des champs : ils ne travaillent pas, ils ne filent pas.
Or je vous dis que Salomon lui-même, dans toute sa gloire, n'était pas habillé comme l'un d'eux.
Si Dieu habille ainsi l'herbe des champs, qui est là aujourd'hui, et qui demain sera jetée au feu, ne fera-t-il pas bien davantage pour vous, hommes de peu de foi ?
Ne vous faites donc pas tant de souci ; ne dites pas : 'Qu'allons-nous manger ? ' ou bien : 'Qu'allons-nous boire ? ' ou encore : 'Avec quoi nous habiller ? '
Tout cela, les païens le recherchent. Mais votre Père céleste sait que vous en avez besoin.
Cherchez d'abord son Royaume et sa justice, et tout cela vous sera donné par-dessus le marché.
Ne vous faites pas tant de souci pour demain : demain se souciera de lui-même ; à chaque jour suffit sa peine.
Commentaire du jour.
Saint Raphaël Arnaiz Baron (1911-1938), Moine Trappiste espagnol.
Écrits spirituels, 04/03/1938, (trad. Cerf 2008, p. 372).
« Si Dieu habille ainsi l'herbe des champs, ne fera-t-il pas bien davantage pour vous, hommes de peu de Foi ? »
Au nom du Dieu saint, je prends aujourd'hui la plume pour que mes paroles, s'estampant sur la feuille blanche, servent de louange perpétuelle au Dieu béni, auteur de ma vie, de mon âme, de mon cœur.
Je voudrais que l'univers entier, avec les planètes, tous les astres et les innombrables systèmes stellaires, soient une immense étendue, polie et brillante, où je pourrais écrire le nom de Dieu. Je voudrais que ma voix soit plus puissante que mille tonnerres, et plus forte que le fracas de la mer, et plus terrible que le grondement des volcans, pour seulement dire : Dieu ! Je voudrais que mon cœur soit aussi grand que le ciel, pur comme celui des anges, simple comme celui de la colombe (Mt 10,16), pour y mettre Dieu ! Mais puisque toute cette grandeur dont tu rêves ne peut pas devenir réalité, contente-toi de peu et de toi-même qui n'es rien, Frère Raphaël, car le rien même doit te suffire...
Pourquoi se taire ? Pourquoi le cacher ? Pourquoi ne pas crier au monde entier et publier aux quatre vents les merveilles de Dieu ? Pourquoi ne pas dire aux gens et à tous ceux qui veulent l'entendre : voyez-vous ce que je suis ? Voyez-vous ce que j'ai été ? Voyez-vous ma misère se traînant dans la boue ?
Car peu importe : émerveillez-vous ; malgré tout ça, je possède Dieu. Dieu est mon ami ! Dieu m'aime, moi, d'un tel amour que, si le monde entier le comprenait, toutes les créatures deviendraient folles et hurleraient de stupeur. Et encore, cela est peu. Dieu m'aime tellement que même les anges n'y comprennent rien ! (cf 1P 1,12) La miséricorde de Dieu est grande ! M'aimer, moi, être mon ami, mon frère, mon père, mon maître. Être Dieu, et moi, être ce que je suis !
Ah, mon Jésus, je n'ai ni papier, ni plume. Que puis-je dire ! Comment ne pas devenir fou ?
Oraison de l’aube (Office des Lectures).
Dieu qui est Bon et tout-puissant, éloigne de nous tout ce qui nous arrête, afin que sans aucune entrave, ni d'esprit de corps, nous soyons libres pour accomplir Ta Volonté.
Parole de Dieu : (Ph 2, 14-15)… (Office des Laudes).
Faites tout sans récriminer et sans discuter ; ainsi vous serez irréprochables et purs, vous qui êtes des enfants de Dieu sans tache au milieu d’une génération égarée et pervertie, où vous brillez comme les astres dans l’univers.